Après avoir fait preuve de patience pour prendre le dessus sur Dijon, l’Amiens SC s’est fait reprendre sur le gong, sur une action bénigne.
Après avoir subi un naufrage à Toulouse, il fallait se remettre à flot. Pour cela, rien de mieux que de mettre tout de suite le pied sur le ballon, avec 63% de possession en première période. Pour autant, peu d’occasions et un Philippe Hinschberger qui, s’il se défendait que son équipe ait fait preuve de prudence, reconnaissait une « première mi-temps un peu difficile, avec pas beaucoup d’espace. » Aussi, Patrice Garande, le coach du DFCO félicitait son groupe pour « une bonne première mi-temps, sur le plan de l’organisation, c’était ce qu’on voulait faire, sur le plan technique, aussi. C’était cohérent. » De fait, l’Amiens SC, bien que globalement dominateur, avait en effet été parfaitement bloqué par une équipe dont le coach savourait aussi qu’elle « défend[e] mieux. On fait moins de cadeaux, moins d’erreurs. »
Une montée en puissance
Malgré tout, en seconde période, les Picards sont clairement passés à la vitesse supérieure, touchant notamment deux fois les montants. Patrice Garande le concédait, « en deuxième mi-temps, on a perdu la maîtrise, on n’arrivait pas à garder le ballon, on n’avait pas la qualité de la première mi-temps. » Et les hommes de Philippe Hinschberger en ont profité pour « trouver plus d’espaces », notamment menés par un excellent Kader Bamba : « Il a accéléré le jeu. Kader a été très actif même si j’ai préféré sa deuxième mi-temps, dans l’efficacité. »
Et c’est d’ailleurs finalement par lui qu’est venue la lumière, à la 71ème minute. Une récompense d’une partie qui commençait à tourner, les Amiénois semblant prendre les Bourguignons à l’usure, comme le confirmait le technicien samarien : « Quand tu peines à trouver des espaces, il faut être patients, on n’a pas eu beaucoup d’occasions mais on a toujours essayé d’aller de l’avant et, à force, l’adversaire s’use. » Une fois la situation débloquée, « on doit gagner 2-0, 3-0, on a eu quelques situations qui auraient pu valoir un meilleur sort », estimait-il. Mais, à défaut de tuer le match, sachant très bien que « tu peux avoir 10 occasions sans marquer », « il faut rester étanche. » Une mission presque accomplie, « parce que je n’ai pas vu Dijon se créer des occasions » malgré la volonté des Bourguignons de ne pas lâcher, qu’expliquait leur coach : « On a changé de système, on a joué plus haut, on a quand même tenté de forcer la décision. »
Une péripétie extraordinaire
Jusqu’à l’instant aussi improbable que fatal. Régis Gurtner tente de contrôler une remise de la poitrine de Dossevi, s’emmêle les pinceaux et laisse le ballon filer dans son but après avoir heurté le poteau. Une action que « tu referas 500 fois, il ne se passera jamais rien. » Alors, forcément, « c’est toujours un peu injuste, tu as les boules, tu te dis que ce n’est pas possible. » Pour autant, l’entraîneur picard soutenait pleinement son gardien : « C’est un coup du sort, on ne va pas accabler Régis, il nous a pris assez de points. » Estimant par ailleurs, avec une pointe d’amertume qu’il avait « peut-être dans un coin de sa tête l’histoire de la passe en retrait de mardi » qui l’aurait déstabilisé.
Interrogé sur l'absence de Bongani Zungu, disponible après sa suspension, Philippe Hinschberger a évoqué "un mélange de critères". "J'avais dit que je ne lui déroulerai pas le tapis rouge", notait-il tout en rappelant qu'"il est parti une semaine auprès de son épouse qui a accouché" et arguant que, "avec une semaine à trois matchs et des entraînements en deux groupes, je pense de toute façon qu'il n'était pas forcément prêt."
Un bilan très positif
Pour « cruel » que soit ce dénouement, « ça n’enlève pas le match qu’on a fait » et c’est donc un Philippe Hinschberger extrêmement positif que l’on a pu voir pourtant à chaud après la rencontre. « Je suis très content du match qu’on a fait », expliquait-il ainsi, insistant notamment sur une maîtrise défensive retrouvée : « Ils ont été bons derrière, si on avait été aussi vindicatifs contre Toulouse, on n’en aurait pas pris autant. »
Plus globalement, c’est la réaction de ses hommes au match de la semaine qui lui a paru à la hauteur : « J’attendais une réaction, elle a été là, on a été présent dans l’état d’esprit. » Une réaction qui ne surprenait d’ailleurs pas Patrice Garande : « C’était obligatoire, c’était un accident, c’est une équipe qui a de la qualité, un peu comme nous, ça a mal démarré mais aujourd’hui, c’est une équipe difficile à jouer. » Ajoutant d’ailleurs n’avoir « pas senti des joueurs traumatisés. »
Il y avait donc aux yeux du coach amiénois, « beaucoup de choses positives ce soir (samedi, ndlr). » Et si ce n’est pas directement le classement avec une 13ème place et 6 points d’avance sur le barragiste, la performance rassurait le technicien sur la capacité de son équipe à rester en L2. « Tu fais encore trois matchs de ce niveau, tu seras maintenu » assénait-il en affirmant que c’était également le discours qu’il avait tenu à ses joueurs.
Pour cela, une leçon pourra aussi être retenue de cette rencontre : « Si ça peut permettre de gagner un peu d’attention supplémentaire, ce sera une bonne chose. »
Amiens SC – Dijon FCO : 1-1 (0-0)
But : Bamba (71′) pour Amiens ; Dossevi csc (90’+2) pour Dijon
Amiens SC : Gurtner – Gene (Dossevi 68′), Mendy, Pavlovic, Nojo Fofana, Sy – Benet (jaune 64′), Lusamba – Bamba (Lachuer 84′) – Badji, Akolo (Arokodare 68′)
Dijon FCO : Reynet – Traoré (jaune 57′), Coulibaly, Ecuele Manga, Congré, Fofana – Marié (Philippoteaux 83′), Deaux – Jacob – Dobre, Scheidler (Le Bihan 70′)
Morgan Chaumier
Crédit photos : Kevin Devigne – Gazette Sports