Quelques jours après la déroute à Toulouse, l’Amiens SC a l’occasion, avec la réception de Dijon, de mettre cet accident de parcours derrière soi.
Difficile après un 6-0 de ne pas revenir sur la rencontre, au moment d’aborder la suivante. Et ce même si Philippe Hinschberger veut « évacuer ce match rapidement ». Se disant « très déçu du visage qu’on a montré », il détaille, pointant particulièrement du doigt trente premières minutes ratées : « On s’est trompé de sport, on a fait du patinage artistique. […] On a mal défendu, on n’a pas gardé un ballon sur les 30 premières minutes. »
Pour autant, se doutant bien qu’il est possible que les joueurs n’aient pas totalement mis cette rencontre derrière eux, le coach amiénois estime, au moins, que « ça peut leur donner de l’essence pour avancer. » Pour lui, qui comme ses joueurs, a été « vexé » (« Celui qui ne l’est pas, il a un gros problème de ressenti, ironise-t-il. On passait à la télé, on est passé pour des cons. »), « c’est une question de fierté, d’orgueil, il faut montrer que ce n’était qu’un accident. »
C’est une question de fierté, d’orgueil, il faut montrer que ce n’était qu’un accident.
Philippe Hinschberger
Car il le rappelle aussi que ce naufrage arrive après une belle période pour les Samariens : « Il n’y a pas non plus de raison de brûler tout ce qu’on a fait depuis 2 mois. […] On a passé des moments bien plus difficiles dans la saison. » Alors, désormais, « il faut avoir une capacité de réaction, on doit montrer qu’on vaut mieux que ça. »
Lutte de milieu de tableau
Pour cela, il faudra passer l’obstacle Dijon, à la maison. Si Philippe Hinschberger reconnaît « une forme de pression à domicile » à force de ne pas l’emporter en déplacement, il se montre toutefois « optimiste pour le match de demain, j’ai confiance en mon groupe. » Ainsi, la défaite à Toulouse peut être un levier pour « piquer un peu avant le match » mais ne doit pas être un élément majeur dans la préparation de cette rencontre, le technicien picard préférant s’appuyer sur les qualités de son groupe depuis plusieurs semaines déjà : « On est sur une très belle série à domicile, on a envie que ça continue. Il faut qu’on continue à être efficace, à chercher à être une équipe conquérante. On a un certain savoir-faire. Quand tu gagnes chez toi, tu te sens bien, on a envie de garder cela. »
C’est une équipe qui est capable de gagner partout.
Philippe Hinschberger
Reste que les Amiénois ne seront pas seuls sur la pelouse. Et, en l’occurrence, l’adversaire reste toujours le principal sujet de méfiance d’un entraîneur samarien décrivant « un potentiel offensif énorme » côté bourguignon. « Tu peux très bien avoir un deuxième accident », ajoute-t-il. Même lorsqu’on lui rappelle que Dijon est sur un forme très mitigée à l’extérieur (2 nuls, 2 défaites), il réplique : « Il y a des cycles, Dijon a commencé en prenant 1 point sur 18, ils ont eu un rebond extraordinaire. C’est une équipe qui est capable de gagner partout. »
D’autant qu’entre deux équipes très proches au classement, la rencontre ne sera pas tout à fait sans enjeu, « c’est un adversaire que tu peux passer si tu le bats. » Surtout, l’objectif maintien n’étant toujours pas atteint avec certitude, Philippe Hinschberger garde le cap : « On a besoin de nos deux victoires. Les derniers points sont toujours durs à prendre, parce que tu penses que tu vas les prendre, 6 points sur les 27 qui restent, ça ne semble pas dur. » Autant, donc, se débarrasser de cette tache au plus vite. Pour passer la trêve à venir dans les meilleures conditions : « La trêve va nous faire du bien, mais si on peut l’aborder avec 39 points, ce serait top. »
Un groupe presque au complet
Pour cette rencontre, le coach de l’Amiens SC pourra compter sur des retours puisque seul Eddy Gnahoré est toujours sur le flanc (en plus de Lomotey suspendu), lui qui « devrait reprendre en début de semaine. » Au rang de ces retours, le capitaine Mateo Pavlovic devrait être disponible. Si tel était le cas « ce sera lui qui va démarrer, si ce n’est pas le cas, on se posera la question » d’aligner Nicholas Opoku. Autour duquel il faut faire preuve de prudence : « C’est un peu à double tranchant, on a envie de le lancer mais en pleine possession de ses moyens. Si c’est pour le lancer et qu’il rate son match, on n’avance à rien, ça va le desservir. » En tous cas, c’est une certitude, « il va falloir lui donner du temps de jeu d’ici la fin de la saison. »
Autre retour possible, celui de Bongani Zungu. Mais son entraîneur s’est toutefois montré très évasif sur son cas, ne confirmant que le fait qu’il « est disponible » mais ne tenant pas à indiquer l’option choisie. Et se contentant de manier l’ironie en affirmant que le Sud-Africain « peut jouer à beaucoup de postes… quand il est sur le terrain. » En tout état de cause, on ne devrait pas, malgré le résultat à Toulouse, voir une équipe totalement remaniée, Philippe Hinschberger évoquant seulement « envisager 2-3 changements pour mettre un peu de sang frais » dans une semaine à trois matchs.
On ne devrait en revanche pas revoir Adama Diakhaby dont il a donné des nouvelles : « Adama a fait les entraînements en pointillé. Là, il est dans une succession de semaines d’entraînements qui fait que demain, si j’ai besoin de lui, je le prendrai. Il n’y a pas de soucis avec lui, je fais mes choix, il a moins de place pour jouer, et on a des gens plutôt performant. » Petite note d’espoir, toutefois, « rien ne dit que ça ne changera pas d’ici la fin de l’année. » Un espoir que ne peut avoir Charbel Gomez. Revenu tardivement du Bénin cet hiver, « il s’entraîne avec la réserve » après que « John (Williams, ndlr) a géré le dossier » et il n’est pas question qu’il revienne avec le groupe pro d’ici la fin de saison.
Ligue 2, 30ème journée
Samedi 19 mars, 19h, Stade Crédit Agricole La Licorne : Amiens SC (11ème, 36 pts) – Dijon FCO (9ème, 37 pts)
Morgan Chaumier
Crédit photos : Léandre Leber – Gazettesports