HOCKEY-SUR-GLACE : Anthony Mortas : « Nous n’avons pas besoin de génies »
Entraîneur-adjoint des Gothiques, Anthony Mortas était de service, mercredi soir, afin de présenter les deux premières recrues amiénoises. En charge du sportif, aux côtés de l’entraîneur principal Mario Richer, l’ancien joueur des Gothiques délivre les clés de la stratégie de recrutement du club amiénois.
Vous venez de commencer votre campagne de recrutement avec les arrivées d’Henri-Corentin Buysse et Jérémie Romand, qu’est-ce qui a motivé ces deux recrutements ?
Henri-Corentin est Amiénois, c’est aussi un gros compétiteur. Il sort d’une bonne saison avec Dijon, un club au budget limité. Nous étions mitigés en ce qui concerne Mitch O’Keefe, la volonté était vraiment de faire venir Henri-Corentin que je connais bien. En ce qui concerne Jérémie, c’est un gros gaillard et un buteur. C’est un joueur qui a été prépondérant pour permettre à Nice d’obtenir le maintien. Ces deux joueurs correspondent au profil de joueur que nous recherchons avec Mario, à savoir des joueurs costauds et qui apportent de l’intensité. Nous n’avons pas besoin de génies mais de travailleurs afin de constituer une équipe.
Peuvent-ils également apporter un leadership qui faisait défaut la saison dernière ?
En ce qui concerne Henri-Corentin, c’est une certitude. C’est un vrai leader. Je connais moins Jérémie mais ce qu’il vient de faire avec Nice plaide pour lui. Après, on sait très bien que tout le monde ne peut pas être impliqué de la même manière mais nous allons essayer de constituer un collectif le plus soudé possible.
La volonté est de recruter des joueurs français…
Nous avons plus de pression en ce qui concerne les joueurs français. C’est beaucoup plus facile de trouver des étranges, nous avons des CV qui arrivent de partout. C’est toujours intéressant d’avoir des gens qui veulent venir au club mais notre priorité est vraiment de recruter des joueurs français.
Pour autant, Mario Richer est actuellement au Canada…
Nous avons beaucoup appris et nous avons vu que les bons joueurs faciles à coacher sortent souvent des universités. Nous avons donc été voir les championnats universitaires au Canada. Ce sont des joueurs qui jouent au hockey tout en faisant des études, cela démontre une certaine stabilité. Ce sont des joueurs qui ont le goût du travail et c’est donc un profil qui nous intéresse. Nous avons l’exemple de Joey West qui a rendu une bonne copie et qui était toujours dans de bonnes dispositions pour travailler.
Cette saison, vous avez les cartes en main et du temps pour mener cette campagne de recrutement…
Nous allons pouvoir créer l’équipe de A à Z. Nous choisirons tous les joueurs qui constitueront l’effectif. Cela ne nous met pas de pression mais nous aurons des comptes à rendre en fin de saison. C’est un projet qui est très excitant et que nous espérons mener à bien.
Avec l’objectif de terminer dans les cinq premiers…
L’ambition est vraiment de faire mieux que cette saison. Je pense que nous avions une bonne équipe mais nous terminons septièmes de la saison régulière. A mes yeux, c’est une contre-performance et cela nécessite de faire beaucoup mieux la saison prochaine.
Qu’est-ce qui a manqué pour réaliser une meilleure saison ?
Avant tout de l’expérience. Nous avions une équipe très jeune. Il faut donc vieillir l’équipe et mieux cibler les joueurs étrangers choisis. Il faut certainement en prendre moins mais qu’ils apportent une plus-value et surtout éviter les erreurs de casting. A côté de cela, il n’y a pas beaucoup de joueurs français, le choix est donc limité.
Avez-vous la volonté de conserver un noyau dur issu de la saison dernière ?
Tout à fait. Les joueurs doivent aussi comprendre que nous avons une contrainte budgétaire. Il faut donc accepter que ça vaille peut-être le coup de faire un effort sur son salaire pour disposer d’une équipe plus compétitrice. C’est le message que nous faisons passer actuellement aux joueurs que nous souhaitons prolonger. Nous sommes en négociations avancées avec 3-4 joueurs de la saison passée. Ce sera certainement plus long avec les autres mais c’est le jeu de l’intersaison.
Les play-offs freinent également les négociations…
Effectivement. Il y a beaucoup de joueurs qui souhaitent prendre des décisions après les play-offs afin d’attendre les meilleures propositions possibles. Tous les joueurs actuellement en play-offs demandent donc du temps. Ensuite, il y a la période internationale qui va encore freiner les négociations, tout va donc se décanter après les championnats du Monde.
Après une saison marquée par de nombreuses blessures, vous avez décidé avec Mario Richer d’être intransigeants sur l’aspect physique…
Nous voulons que les joueurs soient extrêmement en forme à leur arrivée. Cela n’avait pas été le cas la saison passée. Ensuite, nous ne pourrons pas éviter les blessures en cours de saison. Nous avons eu jusqu’à neuf blessés dans le même match, c’est également le fruit d’un manque de chance. En tout cas, nous voulons réduire le nombre de blessés sur la saison.
Cela nécessite d’avoir un effectif élargi également…
Nous voulons avoir cinq lignes, soit environ 25 joueurs, afin d’utiliser les jeunes avec parcimonie. L’idée est de leur montrer le niveau qu’il faut avoir pour goûter régulièrement à la glace. L’idée est donc de renouveler nos partenariats avec les clubs de D1 et D2 afin que les jeunes joueurs continuent de se développer au lieu de rester sur le banc avec nous. L’idée est de leur proposer un projet sur 2-3 ans afin de devenir des bons joueurs de Magnus à 25 ans. Cela peut concerner Rudy Matima, nous avons échangé avec lui sur ce point. Il a un bon niveau mais il a encore besoin d’aller jouer un peu en dessous. Ensuite, tous ceux qui ne seront pas d’accord avec ce projet iront voir ailleurs.
Propos recueillis par Romain PECHON