Le président de l’AHE, Patrick Letellier, nous a accordé un entretien à l’aube de cette nouvelle année. Il dresse le bilan de 2021, et se penche sans filtre sur la situation sportive actuelle du club.
Les clubs et la ligue se sont réunis la semaine passée pour discuter de la suite de la saison, qu’en est-il ?
Pour l’instant il n’y a pas de changement. Chaque club doit essayer de recaler les matchs en retard. Donc pour le moment, la saison continue à se dérouler normalement. Elle sera peut-être rallongée d’une semaine avant les play-offs pour permettre à certains matchs de se jouer.
Quel a été l’impact du covid sur le club en 2021 ?
C’est simple, on venait d’éliminer Rouen en coupe de France, la saison a été tronquée, il n’y a pas eu de play-offs. Il faut savoir que le hockey c’est quand même un sport où les play-offs sont très importants. On a déjà vu des équipes qui avaient terminé la saison régulière à la 5e ou 6e place, qui se sont retrouvées en finale. Donc ça reste une frustration, même si ce sont surtout les joueurs qui ont été frustrés. Ils n’ont fait que 22 matchs, au lieu d’en faire une cinquantaine.
Si l’on met 2000 personnes dans la patinoire alors qu’on peut en accueillir 3000, les gens ne seront pas serrés, il y a de la place. Ce serait dommage qu’on ne soit pas plein.
Sur le plan économique dans quelle situation se trouve le club ?
On a réussi à boucler l’année financièrement sans trop de dégâts. C’est sûr que l’on ne s’attendait pas à ce que ça recommence cette saison. On pensait que ça allait repartir de plus belle, et nous revoilà de nouveau un peu bloqués. Il faut savoir s’adapter et faire avec. C’est dommage que l’on nous remette des jauges, parce qu’on était très bien en matière de fréquentation (2203 personnes en moyenne en Magnus). On dépassait même nos prévisions. On va essayer de remplir, même si l’on sait que lorsqu’on parle de jauge ça fait peur à tout le monde. Des gens ne viennent plus alors qu’ils peuvent. Si l’on met 2000 personnes dans la patinoire alors qu’on peut en accueillir 3000, les gens ne seront pas serrés, il y a de la place. Ce serait dommage qu’on ne soit pas plein.
L’an dernier vous aviez fait le choix de libérer un certain nombre de joueurs en cours de saison, c’est une stratégie qui s’était avérée payante étant donné que la saison n’a pas pu aller à son terme, est-ce que c’est quelque chose que vous referiez si la situation venait à se dégrader ?
Je ne sais pas, pour l’instant la situation n’est pas dégradée, on va attendre de voir comment ça va se passer. Il va y avoir une nouvelle composante avec le passe vaccinal. Est-ce qu’on va perdre un peu de public ? Est-ce que fin janvier on nous remettra des jauges normales ? Je ne peux pas vous répondre maintenant, on voit au jour le jour, match après match, semaine après semaine, on n’a pas d’autres solutions. On s’adapte.
Anthony Mortas a aujourd’hui les moyens de recruter une personne supplémentaire. Ça fait déjà un mois que je lui ai dit, donc j’espère qu’il va le faire et qu’ils vont se bouger (sic).
Pour l’instant vous temporisez, est-ce que c’est également votre approche sur le mercato, sachant que l’on sait qu’Anthony Mortas ne serait pas contre l’arrivée d’un renfort ?
Anthony Mortas a aujourd’hui les moyens de recruter une personne supplémentaire. Ce n’est surement pas moi qui l’en empêche. Ça fait déjà un mois que je lui ai dit, donc j’espère qu’il va le faire et qu’ils vont se bouger (sic). On n’a pas été restrictif en budget cette année. Au contraire, il y a eu des augmentations par rapport à l’année dernière sur l’équipe professionnelle. Les actionnaires ont fait le nécessaire et donné les accords pour qu’on ait un budget sensiblement supérieur.
En début de saison vous aviez annoncé un certain nombre d’objectifs sportifs (une place dans les quatre premiers, une qualification pour les demi-finales en Continental Cup et garder le titre en Coupe de France) qui n’ont pas été atteints, est-ce une déception ?
C’est toujours le problème lorsque le président annonce des objectifs et qu’ils ne se réalisent pas. C’est pour ça qu’on en parle de moins en moins. Je n’avais pas mis des objectifs très hauts. Premièrement, passer un tour de Coupe d’Europe c’était à notre portée, on l’a vu, ça c’est joué à un but près. Je pense qu’on est grandement responsable. Deuxièmement, la Coupe de France on se fait battre d’un but, c’est la vie, c’est comme ça. Et nous avions fixé d’être dans les quatre premiers, on va attendre la fin de la saison régulière parce que pour le moment on a des matchs en retard. Si on les gagne, on n’en sera pas loin. Depuis 3, 4 ans, Amiens a retrouvé une place tout à fait honorable dans le hockey français, la place que nous définissons par rapport à nos budgets, être au moins dans les quatre. Je pense qu’on y sera, on a fait de très beaux matchs dernièrement, c’est dommage qu’il y ait eu cet arrêt.
À lire dans la suite de cet interview : la vision à long terme du président
Propos recueillis le lundi 10 janvier 2022
Julien Benesteau
Crédit photos : Léandre Leber – Gazette Sports