Avant la réception de Rouen, le gardien des Gothiques, Henri-Corentin Buysse, habitué des derbys, évoque pour nous la singularité d’un tel match.
Comment avez-vous préparé le derby ?
On a bien travaillé pendant que les internationaux étaient partis. Ils sont revenus aujourd’hui, on était plus nombreux, c’est plaisant, parce que c’est chiant de s’entrainer pendant les trêves. A l’entraînement, on n’était que 12, ce n’est pas quelque chose que j’apprécie. On a hâte que l’équipe revienne au complet, et ça va être intéressant de jouer ce back to back contre Rouen.
Est-ce que dans la préparation mentale c’est différent de jouer contre Rouen ?
Non le seul truc, c’est qu’en tant qu’Amiénois et habitué des derbys, la motivation vient d’elle-même ainsi que la concentration.
La motivation vient d’elle-même
Le coach n’a pas besoin de faire un grand discours…
Dans ces matchs-là, quand on joue les grandes équipes qui sont censées écraser tout le monde, que ce soit Grenoble, Angers et surtout Rouen pour nous, le coach n’a pas besoin de parler. Même les gars qui ne sont pas habitués voient que dans la patinoire ça s’existe un peu et qu’il y a plus de monde.
Est-ce une équipe que vous redoutez ?
On n’a pas joué contre eux cette saison, donc je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Mais bon ça reste Rouen, c’est toujours très compétitif, quand on voit leur parcours en CHL, il faut du niveau pour arriver jusque-là. On ne les craint pas, mais il faudra faire un match appliqué pour pouvoir réaliser un bon résultat.
Cette saison vous n’êtes pas passé très loin des victoires contre les grosses équipes, qu’est-ce qui vous manque ?
Il nous manque un peu de confiance, c’est tout ce qui nous manque, puisqu’on est capable de faire du très bon contre les meilleurs et contre les moins forts du championnat on est capable du pire. Il faut qu’on en prenne conscience et avoir confiance.
Dernièrement, il y a une petite crise de confiance, vous avez enchainé deux, trois matchs où c’était compliqué…
Ce sont des choses qui arrivent dans une saison, il suffit que deux-trois joueurs baissent de régime et tout le monde baisse de niveau. A l’entrainement on en faisait moins, ce n’est pas la faute du coach, c’est nous qui nous faisions moins mal. C’est l’hiver, les corps ont un peu plus mal le matin quand on se réveille, car il fait froid dehors. On a réussi à changer çà et là on a fini sur deux victoires, il suffit de se remettre dans le bon chemin.
C’était nécessaire de se remobiliser tous ensemble ?
Oui ça fait toujours du bien dans une équipe, on le sent quand on est moins motivé, on ne le dit pas forcément mais ça se voit. C’était le moment de rappeler ce que ça implique d’être sportif de haut niveau. Il faut toujours travailler même si y a des jours où on n’a pas envie. Si on ne le fait pas, on ne le paiera pas forcément le lendemain mais dans les 15 jours à venir. C’est ce qu’il s’est passé quand on a enchaîné les mauvais résultats, ce n’était pas parce que la veille on avait mal travaillé. On a rattrapé ça, l’intensité est meilleure.
Demain victoire ou rien ?
Victoire ou rien, on va les faire chier.
Julien Benesteau
Crédit photo : Kevin Devigne Gazette Sports