FOOTBALL – Harrison Manzala : « J’ai repris goût au football »
Titulaire pour la première fois contre Tours (0-3, 24e journée de Ligue 2), mardi soir, Harrison Manzala a dignement récompensé la confiance de son entraîneur en ouvrant son compteur personnel. Auteur d’un mois de janvier particulièrement encourageant, l’ancien Havrais retrouve progressivement son meilleur niveau et, surtout, le plaisir de la compétition.
Cette victoire contre Tours vous a fait beaucoup de bien, tant mentalement que comptablement
Nous avions à cœur de réagir après la défaite concédée face à Nîmes (1-2, 23e journée de Ligue 2). Ce n’est jamais simple de gagner 3-0, qui plus est à l’extérieur. Maintenant, il faudra confirmer face à Ajaccio, dès demain et devant notre public.
Qu’est-ce vous retenez principalement de cette victoire ?
Nous étions moins performants défensivement. L’entraîneur nous avait avant tout demandés de ne pas prendre de but. Nous avons réussi à remplir cet objectif. La défense est le fruit d’un travail collectif, tout le monde s’y est mis et nous avons donc réussi à stopper cette spirale. Il y avait des consignes précises à respecter, nous les avons laissé venir à nous puis nous sommes parvenus à marquer sur un contre. Cela a ouvert le match et le carton rouge nous a permis d’aggraver le score.
Que retenez-vous de votre prestation personnelle, avec un but à la clé ?
Je souhaitais surtout retrouver mes jambes. Cela faisait un moment que je n’avais pas eu autant de temps de jeu. Je me sens mieux, je n’ai plus de pépins physiques, j’ai repris goût à jouer au football et cela se ressent sur le terrain. J’ai tenté d’apporter aussi bien défensivement qu’offensivement. Il y a une récompense individuelle à la clé mais le plus important reste d’avoir pris les trois points. Que je rentre ou bien que je débute, je suis là pour donner le maximum. Je ne veux pas reproduire les mêmes erreurs que lorsque j’étais jeune. Je suis là pour aider l’équipe et je prends tout ce que l’on me demande dans l’optique d’aider le collectif. Nous avons de la chance d’être sur le terrain. Beaucoup de personnes que j’apprécie dans le groupe n’ont pas cette chance, on se doit donc d’être à fond une fois sur le terrain.
Comment avez-vous appréhendé cette première titularisation ?
Je souhaitais me fondre dans le collectif déjà en place. C’est facile de rentrer dans cette équipe qui joue bien et qui fait de bons résultats. Je me vois comme un atout supplémentaire, capable d’apporter un peu de percussion. Ce groupe est complémentaire, chacun est en mesure d’apporter sa qualité principale. Je ne me suis pas mis la moindre pression.
Physiquement, comment vous sentez-vous ?
J’ai encore besoin de cumuler du temps de jeu. Faire les efforts défensifs me fait progresser à chaque sortie. Je suis certain que cela va revenir avec le temps.
Quelles sont les raisons de la difficile saison du Havre ?
Après la saison dernière, on pensait que la montée serait facile à jouer. J’ai souvent des anciens coéquipiers et l’entraîneur au téléphone, ils sont effectivement dans une passe difficile. Je regarde cela de loin, et j’en suis désolé pour eux, mais il est vrai que je me concentre avant tout sur Amiens.
Ils sont surpris de la bonne saison de l’Amiens SC ?
Tous mes amis dans le championnat sont surpris par notre niveau depuis le début de saison. Après le match aller au Havre, tous les joueurs m’ont dit que nous avions une bonne équipe. Les dirigeants du HAC ont salué mon choix. Je suis venu ici et je vois chaque jour la qualité des joueurs, je ne suis donc pas surpris par notre classement.
Cette équipe est aussi talentueuse que celle du Havre qui a terminé au pied du podium l’an dernier ?
C’est différent. Ce n’est pas forcément le niveau mais l’envie qui fait la différence. Je ressens une envie supérieure à Amiens, je sens qu’il y a plus de cœur, certainement en raison de la dynamique de la montée. Je ressens vraiment quelque chose de différent. Bien qu’Aboubakar (ndlr : Kamara) se démarque un peu, c’est vraiment le travail de tout un collectif. Nous n’avons pas eu la meilleure défense pour rien. Tout le monde se donne à fond pour l’autre. Il y a un excellent collectif, l’ambiance du vestiaire se voit sur le terrain. C’est un vrai plaisir d’évoluer dans ce groupe.
Suffisant pour se fixer d’autres objectifs ?
L’objectif collectif demeure le maintien. Nous verrons par la suite si nous pouvons jouer autre chose, mais il ne faut surtout pas se précipiter et prendre son temps afin de franchir toutes les étapes. Le potentiel est réel, nous l’avons démontré face à des grosses équipes, notamment à domicile, où nous nous sommes imposés. Ce n’est jamais simple et cela dénote d’un certain niveau, surtout cela envoie un message fort aux autres équipes. Pour autant, il faut garder les pieds sur terre et continuer à travailler durement. Il reste beaucoup de matches, la Ligue 2 est un championnat compliqué, cela peut vite basculer.
Vous allez enchaîner rapidement avec ce match contre le Gazelec (ndlr : ce vendredi à 20 heures)…
Il a fallu rapidement se projeter sur ce match. Nous avons mis en place un plan de jeu, nous sommes prêts à relever le défi. Ce sera un combat, tout le monde, aussi bien les titulaires que les entrants, seront prêts à y prendre part. Nous jouerons une nouvelle fois pour prendre les trois points. Nous souhaitons livrer un bon match et renouer avec le succès à domicile.
Une nouvelle victoire acterait quasiment le maintien de l’Amiens SC…
Je préfère ne pas calculer. Plus le maintien sera acquis rapidement, mieux ce sera. Quant à savoir si le maintien peut-être acquis dès ce mois de février, peut-être que chaque joueur le pense mais collectivement ce n’est pas l’objectif actuel. Après, rien n’est impossible. Nous jouerons clairement notre chance si nous sommes encore dans le coup à quatre ou cinq journées de la fin.
Propos recueillis par Romain PECHON