La période d’inactivité restreinte, liée à cette crise sanitaire, a encouragé un état des lieux au sein d’une section féminine qui entend rebondir. Et vite…
La période, passablement chaotique, engendrée par cette crise sanitaire aurait-elle permis, favorisé une piqûre de rappel ? Une prise de conscience collective qui offrirait ainsi une belle opportunité de repartir du « bon pied » ? S’il n’est pas question de « révolution » dans les rangs de l’Amiens Porto – comme le souligne son « porte-parole » Hacène Kichou -, la structure affiche bel et bien la volonté de corriger le tir.
Ainsi, bien que toujours dans l’attente d’un « retour à la normale », le responsable technique du groupe senior se laisse aller à chuchoter l’ébauche d’un « nouveau projet ». Une ambition qu’il espère « fédératrice, assurément tournée vers l’avenir » puisqu’il ne dissimule pas une volonté de privilégier la carte jeune.
« L’Amiens Porto est reconnu pour son esprit de formation. Il serait dommage, regrettable de ne pas puiser dans ce vivier » argumente l’intéressé. Convaincu que de multiples personnalités, susceptibles de rejoindre l’équipe première, se révèlent être perfectibles. Encourageant ainsi à une régénérescence jugée donc « nécessaire » au sein d’un effectif qui se caractérisait parfois par son manque de relief.
L’âme en peine et soumises à un chemin de croix lors des deux précédentes saisons en Régionale 1, les partenaires d’Ophélie Vaquier ne doivent d’ailleurs leur salut qu’à des décisions administratives favorables. Inévitables pour dissiper, non sans mal, une permanente peur du vide qui les aura accompagnée tout au long de ces exercices il est vrai tronqués.
L’Amiens Porto est reconnu pour son esprit de formation. Il serait dommage, regrettable de ne pas puiser dans ce vivier
Hacène Kichou
« Il devenait impératif de se reprendre en main » confesse Hacène Kichou, dont les récents entretiens individuels lui permettent de mieux dessiner les contours de son groupe. De cette troupe qui trépigne d’impatience d’en découdre en l’antichambre de la Division 2. « La question a été posée et une relégation consentie évoquée. Pour autant, à l’unanimité, les joueuses l’ont contestée » précise le coach amiénois. Avec un petit sourire qui traduit une satisfaction. Décision qui place néanmoins l’équipe devant ses responsabilités…
« D’un commun accord, Margaux Louchet ne sera pas de cette aventure. Jongler entre son activité professionnelle et les entraînements était devenu délicat, difficile. Elle continuera à porter les couleurs du club, en réserve cependant, en football à huit. Dirigeante, elle reste toutefois dans le groupe, dans un registre différent » souligne Hacène Kichou. Lequel désormais composera également sans Miranda Rabah.
A l’orée de cette « nouvelle ère », comment pourra-t-il, pourrait-il insuffler une dynamique salvatrice au cœur d’un effectif (trop) souvent l’âme en peine ces derniers temps ? « Par l’état d’esprit, celui de Porto, celui qui nous définit » lance-t-il. Admettant, à demi-mots, que cette vertu doit (re)devenir préoccupation. Être au goût du jour pour un effectif qui semble affecté par celui d’inachevé.
« Le pari est audacieux mais mérite cependant d’être relevé. » Batailler avec ses armes, ses qualités afin d’atténuer ses défauts, tel sera donc la savante alchimie d’un Amiens Porto assurément à la croisée des chemins. Dont un faux-pas ne semblerait être cependant considéré telle une fin en soi. « Notre objectif ? Assurer notre maintien ! Enfin, tout mettre en œuvre afin d’y parvenir » murmure Hacène Kichou. Optimiste puisque « quelle que soit l’issue de ce futur championnat, les filles ont appris, évolué, progressé »
Fabrice Biniek
Crédit photos : Archives Gazettesports