Après sept saisons chez les Gothiques d’Amiens, Nicolas Leclerc avait décidé de mettre le hockey de côté et de se consacrer à ses études. Depuis près d’un an, le natif de Besançon est de retour dans son club de cœur. Première partie de notre entretien avec Nicolas Leclerc.
C’était une saison de reprise pour toi Nicolas, qu’est-ce que ça fait de revenir après deux ans d’absence ?
C’est beaucoup de plaisir ! C’était ce que je recherchais en revenant ici. Ça me manquait énormément durant tout ce temps. Je revenais à chaque fois à Noël et je voyais mon frère jouer, ça me titillait un peu de ne pas être sur la glace. J’étais parti en bonne condition avec Amiens, donc revenir avec Tas (ndlr : Anthony Mortas, entraineur des Gothiques d’Amiens) qui a fait le pari de me reprendre c’était top. La saison n’était pas idéale, j’espérais un peu mieux, même si on avait déjà la chance de pouvoir jouer, j’ai pris beaucoup de plaisir. Après mon frère nous a rejoint, pouvoir jouer une fois dans sa vie avec son frère c’est vraiment pas mal. Je suis content sportivement. Je ne regrette absolument pas d’être revenu.
Je pense que même à 26 ans, je peux encore progresser.
Peux-tu tirer un bilan personnel de cette saison ?
C’était vraiment un test pour moi. Je n’avais pas joué pendant deux ans et demi, je faisais du sport un peu là-bas mais bon avec le travail et les études à côté, et l’absence de performance, je faisais moins attention et je suis un peu monté en poids. Le premier objectif était de revenir en forme ici, j’étais motivé pour ça, je n’ai pas vraiment été débordé sur la glace je pense et c’est rassurant. J’ai encore pas mal de choses à travailler, la blessure en fin de saison a fait que j’ai perdu du temps sur ma progression. Je pense que même à 26 ans je peux encore progresser. On en a discuté avec les coachs, je pense avoir fait une bonne saison, il fallait que je sois solide défensivement, et j’ai même été capable d’apporter un peu plus donc j’étais content.
Peux-tu nous expliquer ce que tu faisais aux Etats-Unis pendant tes deux ans d’absence ?
J’avais fait en France une école d’ingénieur, l’UTC, en parallèle du hockey. Cela m’a ouvert les portes à un deuxième master à Georgia Tech, à Atlanta aux Etats-Unis. A la base, l’idée était d’arrêter le hockey et de me lancer dans la vie professionnelle. Je suis parti un an plus tôt pour faire de la recherche dans un laboratoire aux Etats-Unis, et au final le laboratoire m’a payé mon master de recherche, et il m’a aussi pris pour faire une thèse à côté. Donc j’ai validé mon master la première année, et j’ai continué pendant un an et demi à faire une thèse dans mon domaine, en mécanique, que je n’ai pas encore finie d’ailleurs.
Comment s’est passé ton retour à Amiens, Anthony Mortas t’a contacté directement ?
À chaque fois je rentrais à Noël. la première année j’étais venu m’entrainer parce que le groupe n’avait pas beaucoup changé. J’avais fait une saison et demi avec Mario avant de partir, et donc je m’entendais vraiment bien avec Mario et Tas. Je m’entrainais un peu avec le groupe à Noël du coup, et on me disait « Ah reviens, ça va être cool », ça se passait bien sur la glace, donc c’est aussi pour ça que j’ai eu cette envie de revenir. Si ça se passait mal, je ne serais pas revenu. La deuxième année j’avais voulu revenir, les coachs voulaient mais la direction ne souhaitait pas trop, ce que je comprends totalement. Mais il y avait toujours ce petit manque, voir mon frère jouer à chaque fois. Je suis rentré en janvier 2020, j’étais bien lourd et je me suis remis en forme. Je ne voulais pas envoyer de message à Tas avant la fin de la saison, mais dès la fin du championnat je l’ai contacté, lui disant que j’avais envie de revenir. En plus avec la situation de Covid, j’avais déjà commencé à travailler à distance. Les discussions ont pris un peu de temps, parce que voilà c’était un gros pari de me reprendre après deux ans et demi. Tas m’a tout de suite dit qu’il était prêt à me prendre en tant que septième défenseur. Ca s’est fait comme ça, je suis venu en août pour faire le camp, et j’ai réintégré l’équipe en septembre. Au final avec les blessures et les départs j’ai beaucoup joué, je n’ai raté qu’un seul match avant ma blessure en fin de saison. J’étais content de ce retour.
Retrouvez les parties 2 et 3 de l’entretien avec Nicolas Leclerc très prochainement.
Propos recueillis par Arthur Lasseron
Crédit photos : Kévin Devigne – Gazettesports.fr