La mort brutale du jeune coureur Baptiste Paillard a évidemment secoué le monde du cyclisme et déchaîné les réseaux sociaux.
Baptiste Paillard n’avait que 20 ans et alors qu’il s’entraînait, il a heurté pour des raisons inconnues un tracteur du côté de Belloy sur Somme, sur la route d’Yzeux. C’était un espoir de ce sport et il avait rejoint le club de Douai après avoir débuté très tôt à l’ EC Abbeville. Il était promis à un bel avenir mais il a été foudroyé à la fois de manière brutale et surtout injuste.
La mort de Baptiste nous remue les tripes mais malheureusement, nous constatons qu’elle fait partie hélas des évènements qui concernent le cyclisme dont nous répétons régulièrement qu’il demeure un sport dangereux. Dangereux non seulement en compétition mais peut-être plus à l’entrainement car la circulation est ouverte à tout le monde. En début de saison, nous avions tiré une sonnette d’alarme lorsque dans certaines épreuves les coureurs étaient confrontés à des difficultés comme les voitures garées le long des routes dans les villes, les ralentisseurs et aussi le manque de signaleurs.
A un moment donné, voici plusieurs années, nous avions écrit ce qui suit :
« Un jeune coureur de l’AC Amiénoise Pascal Wallet est mort lors du Prix de Liomer. Il tentait de revenir sur un groupe d’échappés lorsqu’il s’est heurté à un véhicule qui venait en sens inverse. Un coureur est mort et nous l’avions, hélas, prévu alors que nous avions auparavant, suivi le prix de Dommartin. Nous avions alors assisté à des scènes pitoyables. Des coureurs étaient tombés et restaient inanimés sur le sol. Et pourtant, des automobilistes indisciplinés voulaient absolument passer. Il avait alors fallu faire appel à la gendarmerie afin qu’elle rétablisse l’ordre. C’est le signe d’une société qui accepte de moins en moins le cyclisme. Un jour viendra un drame et il faudra alors chercher les vrais responsables ».
Ce drame survenait avec la mort de Pascal Wallet qui arrivait un mois après celle d’un autre coureur dans l’Aisne, en l’occurrence André Denhez, fauché par une voiture folle à deux pas de chez lui alors qu’il revenait d’une séance d’entrainement. Ces lignes prémonitoires ont été écrites en… 1985.
Nous avions alors poursuivi : « Le cyclisme est désormais, plus que jamais, en grand danger. Si les pouvoirs publics se contentent d’adopter le laxisme, si des décisions ne sont pas prises, le cyclisme mourra de sa belle mort. » Nous avions même ajouté « quels sont les parents qui aujourd’hui, vont inciter leurs enfants à pratiquer le cyclisme, ce sport où la mort est parfois au rendez-vous, le dimanche sur une petite route de campagne ?«
La sécurité est plus que jamais l’objectif numéro un dans le cyclisme que ce soit en compétition ou à l’entrainement. Franchement, la situation n’a pas évolué depuis 35 ans et ce ne sont pas les sanctions contre les coureurs qui se débarrassent de leur bidon en course qui améliorent la sécurité.
Lionel Herbet
Crédit photo image d’illustration Massimo Piarulli