À l’issue d’une conférence de presse organisée ce mercredi 21 avril, la fédération omnisports UFOLEP 80 accompagnée de ses partenaires a officiellement annoncé le déploiement sur le territoire d’Amiens Métropole de son dispositif « Maison Sport Santé ».
Alors que le sport santé, et plus spécifiquement le “bien-être actif”, devient une priorité nationale, cette conférence, à l’initiative de l’UFOLEP 80 était l’occasion d’annoncer officiellement le déploiement depuis le 1er avril du dispositif « Maison Sport Santé » et d’afficher la volonté des acteurs du territoire de développer un réseau sport santé lisible et solide. Suite à un appel à projets du ministère des Sports et le ministère des Solidarités et de la Santé en janvier 2020, l’UFOLEP 80 est aujourd’hui la deuxième structure sur le territoire d’Amiens Métropole, après l’OSAM, à avoir obtenu ce label « Maison Sport Santé ». Ce type de dispositif a pour principale vocation de détecter, d’accompagner et d’orienter un public éloigné de l’activité physique et souffrant de fait, de pathologies chroniques.
52% des habitants de notre région sont en situation de surpoids et 20% en situation d’obésité, soit 1 habitant sur 5
Face à l’augmentation de la sédentarité et, plus globalement, face aux chiffres préoccupants de la région Hauts-de-France en matière de santé publique, l’ambition de l’UFOLEP 80 est de « rapprocher les acteurs de la santé et les acteurs du sport » afin de faciliter la mise en place d’une activité physique adaptée et sécurisée. « La sédentarité, est quand même la première cause de mortalité en France, notre région n’est pas en dessous ou à l’écart de ces problématiques. La dernière enquête de l’observatoire régional de la santé de 2018, donc avant la situation sanitaire actuelle, a montré que 52% des habitants de notre région sont en situation de surpoids et 20% en situation d’obésité, soit 1 habitant sur 5. On est quand même devant une situation qui interroge. Pour nous, en tant que fédération, favoriser la pratique sportive est une cause d’intérêt général » précise à ce sujet Stéphane Lecossois, délégué départemental de l’UFOLEP. Cette action s’inscrit d’ailleurs dans une politique globale du gouvernement dont l’objectif est d’atteindre 500 maisons sport santé sur le territoire national d’ici 2022.
Un partenariat sur la durée
L’UFOLEP 80 peut à cet égard compter sur des alliés de choix, puisque le CHU D’Amiens, la CARSAT Hauts-de-France et la métropole d’Amiens soutiennent ce projet. Le professeur Lalau, nutritionniste au CHU se réjouit de ce partenariat « Au-delà d’un partenariat, je pense qu’on peut témoigner d’une alliance pour la raison d’une inquiétude. Il faut à tout prix que nous fassions la promotion des actions les plus précoces possible, en amont de l’obésité qui serait dès lors fixée et résistante. L’obésité nous inquiète parce qu’elle se développe de plus en plus tôt dans la vie » et voit dans ce dispositif un atout complémentaire à son action « J’ai besoin de l’activité physique pour renforcer mon action de nutrition. Comme réciproquement, l’équilibrage de l’alimentation vient en renforcement de l’activité physique » Lucie Feroldi, représentante de la CARSAT Haut de France est du même avis « La raison de notre engagement est parce que nous avons la conviction qu’en terme du vieillissement il faut agir le plus tôt possible. Les actions qui sont déployées sur les territoires ne visent pas suffisamment les personnes qui sont à risque et n’interviennent pas suffisamment tôt »
« Détecter, accueillir, orienter » voici la feuille de route du dispositif de l’UFOLEP 80. Le public visé sera pris en charge dans un environnement adapté et sécurisé, au contact de professionnels de santé (médecins généralistes, spécialistes, kinésithérapeutes, etc.) et professionnels du sport du comité départemental (enseignants APA, animateurs) dans différents espaces physiques mis à disposition par la métropole. On peut citer par exemple la Pléiade, l’Odyssée, la Maison pour Tous St Ladre ou encore le Gymnase des 4 Chênes entre autres.
L’UFOLEP souhaiterait pour sa première année pendre en charge au sein de son dispositif 120 personnes, à compter de deux séances d’activité physique adaptée par semaine et ce sur 10 mois « On va accueillir des personnes en bonne santé qui souhaitent reprendre une activité physique, des personnes souffrant d’ALD ou de maladies chroniques, des personnes en situation de précarité socio-économique et des personnes en situation de handicap. Nous avons voulu mettre en place un programme qui s’appuie sur la prescription médicale, parce que l’idée c’est cette coopération entre l’ensemble des acteurs. Le coût pour la personne dans ce processus de 10 mois sera de 20 euros. On a voulu aussi mettre quelque chose de très accessible pour l’ensemble de la population et ce grâce, évidemment, au soutien de l’ensemble de nos partenaires »
Pour le moment 80 personnes ont déjà intégré ce dispositif.
Timothée Hallet
Crédit Photo : Timothée Hallet