Auteur de ses premiers pas en Straligue en novembre dernier et de plus en plus régulièrement avec le groupe pro ces dernières semaines au PSG, quelques mois seulement après avoir quitté l’Amiens PH, Baptiste Clay est revenu avec nous sur cette ascension éclair.
Bonjour Baptiste, tout d’abord, peux-tu nous présenter ton parcours ?
Je viens d’Abbeville, j’y ai commencé le hand. En -18, je suis entré dans une entente qui s’appelle l’Entente Val de Somme avec Pierre-Alain Lavillette et Barthélémy Bonneau. À cette époque, c’était une entente entre Amiens et Abbeville. Je jouais donc en championnat de France -18. Et à la suite de ces deux années en -18, je suis passé avec la N1 d’Amiens durant deux ans. Après la N1 d’Amiens, j’avais fini mon cursus en parallèle en Pôle Espoir à Dunkerque. Et donc, à la fin de ma Terminale, j’ai été recruté par le PSG pour un contrat en centre de formation.
Comment s’est faite ton arrivée à Amiens ?
C’était dans la continuité de mon parcours club, en fait. Comme cela se passait bien avec la U18, Amiens m’a donné l’opportunité de jouer avec la N1.
Et comment es-tu arrivé au PSG ?
En fait, Paris me suivait depuis quelque temps, depuis mon arrivée en N1 à Amiens. Du coup, ils m’ont fait une offre l’année dernière pour que j’intègre leur centre de formation. J’ai fait des visites et des tests à Paris et j’ai donc intégré le centre de formation en août dernier.
Tu commences à te faire une place avec l’équipe première (Baptiste a joué 5 matchs en Starligue, ndlr), tu t’attendais à ce que ça aille aussi vite ?
Pas vraiment. Le covid a peut-être un peu accéléré les choses, donc pour moi, ça a été favorable. Maintenant, ce sont les seuls matchs que j’ai pu faire de l’année parce que la Nationale 1 s’est arrêtée en octobre. Depuis, on n’a plus eu de matchs officiels. Donc j’ai eu la chance de pouvoir intégrer le groupe pro et de pouvoir profiter du temps de jeu qui m’a été accordé.
Tu penses donc que l’arrêt de la saison en N1 a été une opportunité pour toi de taper à la porte de l’équipe pro, que cela a « forcé » les entraîneurs à tester les jeunes en équipe première à défaut de pouvoir les voir en N1 ?
Je ne dirais pas forcé, mais ça a facilité les choses car notre agenda était, du coup, bien plus simplifié puisque le week-end on ne jouait pas. S’il y avait une opportunité, tous les voyants étaient au vert pour pouvoir aller avec les pros. Mais ça n’a pas obligé les entraîneurs pro à faire jouer des jeunes, s’ils l’avaient voulu, ils n’en auraient pas pris.
Mais s’ils voulaient les voir à l’œuvre, ça ne pouvait passer que par l’équipe première.
Cette année, c’est un peu ça le problème, oui. Vu qu’on ne peut pas se tester en match avec l’équipe réserve, le seul moyen c’était soit par les entraînements, soit, c’est vrai, par les opportunités qu’on a avec l’équipe première
Passer d’Amiens à des matchs de Starligue et des feuilles de matchs en Coupe d’Europe, c’est un changement de dimension, comment tu le vis ?
C’est allé très vite, ce sont des opportunités. Je le vis au jour le jour. Je ne me pose pas beaucoup de questions sur l’avenir et je profite de chaque instant qui m’est donné.
Ce n’est pas difficile de s’adapter à ce changement ?
Difficile, non. C’est une chance. Maintenant, c’est sûr qu’il y a plus de pression, plus d’enjeu, évidemment. S’entraîner avec des joueurs comme Mikkel Hansen ou Luka Karabatic, c’est sûr que ça change mais je ne me pose pas de questions, je prends ce que je peux prendre.
Je les ai toujours vus à la télé. Donc, du jour au lendemain, s’entraîner avec eux, c’est dur de réaliser.
Comment ça se passe pour un jeune joueur comme toi avec les grands joueurs d’expérience que tu cites ?
Au début, c’était un peu compliqué parce que ce sont mes idoles de jeunesse. Je les ai toujours vus à la télé. Donc, du jour au lendemain, s’entraîner avec eux, c’est dur de réaliser. Maintenant, si je reste dans l’étonnement et que je ne me montre pas, je vais vite sortir. J’ai dû vite en prendre la mesure et montrer ce que je sais faire pour rester.
Ce sont plutôt des joueurs qui te poussent à être plus exigeant avec toi-même ?
Évidemment, ce sont des joueurs tellement bons qu’ils m’obligent à être à mon meilleur niveau pour pouvoir être avec eux.
Quand tu es arrivé à Amiens, c’était déjà un objectif pour toi d’atteindre la Starligue ?
J’avais déjà cet objectif dans un coin de ma tête mais ce n’était pas fixe dans le sens où l’on ne sait pas ce qui peut se passer dans le parcours d’un sportif. Donc, j’ai gravi les échelons petit à petit à Amiens. Je voulais déjà me faire une place dans l’équipe d’Amiens. Et ensuite, il y a eu cette opportunité du Paris Saint-Germain…
Qu’est-ce que t’a apporté ton passage à Amiens dans ta progression vers le haut niveau ?
Ça m’a apporté la connaissance du passage que je vis en ce moment à Paris, c’est-à-dire être un jeune joueur et arriver dans un collectif avec des joueurs plus expérimentés, même si c’était un autre niveau en N1. Mais ce passage-là, je l’ai déjà vécu à Amiens. Je suis arrivé à 16 ans dans une équipe où il y avait des adultes, donc ça a été un moment similaire à celui que je suis en train de vivre.
Tu dirais que l’Amiens PH est un bon tremplin pour un jeune joueur qui veut viser haut ?
Oui, après, il faut s’en donner les moyens. Mais Amiens peut évidemment accompagner les jeunes, même s’ils ont déjà une équipe très compétitive.
C’est aussi le niveau du championnat qui laisse peut-être plus facilement de place à de jeunes joueurs pour se faire remarquer et en même qui est suffisamment de bon niveau pour se faire les dents ?
Oui, c’est ça. C’est un niveau déjà très compétitif. Et en plus de ça pour un jeune joueur, il y a effectivement une vraie opportunité de se montrer.
Quelles sont les principales différences que tu pointerais dans le fonctionnement entre l’Amiens PH et le PSG ?
C’est très différent. La dimension des deux clubs n’est vraiment pas du tout pareille. Il y a un aspect bien plus professionnalisé à Paris, un aspect plus grand. C’est ça la grande différence entre les deux clubs. Et puis, j’ai vécu Amiens comme un club plus familial. Après, l’aspect familial m’a aussi aidé à m’épanouir et à grandir. Ce sont deux clubs très différents de par leur niveau, déjà. Mais Amiens m’a beaucoup apporté.
Tu disais plus tôt que tu voyais au jour le jour et ne te posais pas de questions sur l’avenir, tu as quand même des ambitions ? Quelles sont-elles ?
Oui, oui, c’est de continuer mon parcours. Je suis à Paris pour 2 ans en centre de formation, ma première année va bientôt se clôturer. J’ai encore une deuxième année. J’aimerais continuer à m’entraîner et à prendre quelques minutes avec l’équipe une et faire le maximum pour progresser personnellement.
Et continuer les stages en Équipe de France jeune. Là, on est en stage du 24 au 1er mai à la Maison du handball avec les U19.
Ces premiers pas avec l’équipe première du PSG, c’est donc un début encourageant qu’il va désormais falloir poursuivre.
C’est ça. Les premiers pas ont été un pur plaisir. Maintenant, il faut confirmer, essayer de tout donner pour montrer aux entraîneurs de quoi je suis capable.
Morgan Chaumier
Crédits photos : PSG.FR – Team Pics / Coralie Sombret – Gazettesports