Si la période n’est pas facile sur le plan sportif, l’Amiens PH s’en sort plutôt bien sur le plan financier. Même si quelques doutes peuvent toujours subsister.
Il y a quelques jours, nous rapportions que l’Amiens PH avait perdu 60 à 80 licenciés. Or, La perte de licenciés est certes une perte sportive pour un club, mais aussi une perte financière. Ainsi que nous l’avons décrit, la licence rapporte en effet entre 24,25€ et 81,15€ au club selon la catégorie. Si l’on suit le raisonnement de Sylvain Pioli qui estime que les catégories de jeunes sont les plus touchées par cette fuite (« ce dont on a un peu peur, c’est que, comme on ne propose rien, de toute façon, on ne peut pas proposer grand-chose, des jeunes ne reviennent pas. »), cela situe donc la perte entre 2 500€ et 6 000€ pour le club. Cela reste toutefois une perte modeste, qui correspond à environ 0,7 à 1,7% du budget du club. Une perte d’autant plus supportable que, comme le reconnaît Sylvain Pioli, trésorier adjoint du club, « c’est vrai qu’au niveau des frais, on en a beaucoup moins que d’habitude. À commencer par les frais de match. Forcément, ça nous permet de rester à flot. » De quoi pouvoir même faire « un effort » sur le prix de la licence aux côtés de ceux de la Fédération, de la Ligue des Hauts-de-France et du Comité de la Somme afin de faciliter la reprise de licences et donc de ne pas léser l’aspect sportif.
Le souci financier, récemment, à l’APH, n’était en vérité même pas en lien avec la situation sanitaire, ainsi que nous le confie Sylvain Pioli : « On avait des petits soucis financiers dernièrement, pas liés au covid, mais avec l’Urssaf, avec un redressement. On a réglé ce problème. »
Les sponsors, enjeu majeur de l’avenir de l’APH
L’Amiens PH, à l’instant t, se porte donc relativement bien sur le plan financier eu égard à la situation. Pour autant, difficile d’évaluer les perspectives, principalement en ce qui concerne les financements externes. « La seule chose dont on est sûrs, ce sont nos subventions de financement, reconnaissait même Sylvain Pioli, de la part d’Amiens Métropole qui maintient sa subvention, du Conseil Départemental et du Conseil Régional. » Pour le reste, « on ne sait pas ce que va donner le lendemain du covid au niveau des sponsors. On a déjà perdu des sponsors. Et est-ce que des sponsors prêts à donner cette année vont redonner l’année prochaine ? C’est l’inconnue. » Et de ce côté, le doute concerne une part non négligeable du budget ainsi que nous le détaille Sylvain Pioli : « Sur un budget habituel, on était à peu près vers 350 000 €, et on avait à peu près entre 100 000 € et 120 000 € de part privée. » Soit, cette fois, plus de 25% du total.
Le budget du statut VAP, c’est 600 000€ minimum, donc il faudrait un sponsor qui arrive à hauteur de 250 000€
« Ce sont beaucoup de petits sponsors privés », nous indique le trésorier adjoint de l’APH. De quoi, tout de même être moins touché par le départ de l’un d’entre eux que par celui d’un gros sponsor. Cette considération, de même que le contexte actuel, n’empêche pourtant pas le club amiénois d’y songer. « On est toujours à la recherche d’un gros sponsor qui serait susceptible de nous aider sur l’objectif du club, explique Sylvain Pioli. Ce serait génial mais c’est compliqué à trouver. Le budget du statut VAP, c’est 600 000€ minimum, donc il faudrait un sponsor qui arrive à hauteur de 250 000€. Il y a des entreprises qui pourraient, cela dit. On pensait à un moment à Amazon, mais ce n’est pas leur objectif. Ce serait le seul moyen de pouvoir reparler de D2. » Et s’il existe bien une autre solution, « multiplier les petits sponsors, c’est compliqué. On peut avoir des sponsors à 3 000 ou 5 000€, donc pour arriver à 250 000€, je laisse faire le calcul… »
En attendant, donc, de pouvoir trouver de quoi découvrir la D2, l’enjeu sera déjà de conserver les bases actuelles et de ne pas subir une crise qui a, pour l’instant, plutôt préservé le club.
Morgan Chaumier
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports