Aujourd’hui, rencontre avec Gilles Minet, fondateur de l’AKSAM Karaté Shotokan Amiens, qui nous présente un club familial, en constante expansion depuis 2013.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Gilles Minet, je suis l’un des fondateurs du club AKSAM karaté shotokan Collège La Salle. J’ai créé ce club en 2013 avec l’accompagnement d’un ami, monsieur René Faure. La première année quand j’ai démarré, nous avions 23 licenciés et au fur et à mesure ça a augmenté, et aujourd’hui en début d’année 2020 on était 93. Et là, à cause de la conjoncture liée au Covid, on a dû baisser un peu, il y a 46 enfants et 25 adultes.
Comment va l’association aujourd’hui, après sept années d’existence ?
Il y a eu une expansion satisfaisante, là j’ai même été obligé de refuser des enfants. Après le confinement j’avais lancé une pré-inscription et les parents ont répondu très présent. A la rentrée, au mois de septembre, nous étions finalement au complet, donc c’est un bon signe. Aujourd’hui il y a donc environ 70 adhérents, avec des enfants à partir de 6 ans, et des adultes jusqu’à 70-80 ans !
Qu’en est-il au niveau des encadrants du club ?
Je suis l’encadrant principal. J’ai un ami qui me donne un coup de main, Josué, qui est ceinture noir deuxième dan. Nous étions ensemble dans un club dans les années 90. Il y a aussi René Faure et Mamadou, qui est arrivé comme ceinture marron, que j’ai revalidé, et je lui ai ensuite fait passer sa ceinture noire, et qui est aujourd’hui encadrant avec nous. Au sein du club nous travaillons par atelier, par ceinture.
On arrive à beaucoup plus de choses en expliquant et en montrant, et surtout pas en obligeant.
Comment fonctionnez-vous au sein du club ?
Nous proposons trois créneaux Le lundi de 19h30 à 20h30, le jeudi, un cours enfant à 18h45 et un cours adulte juste après. Et le samedi, les enfants de 10h30 à 11h30 et les adultes à 12h30.
Dans le club il y a un côté loisir, un côté compétition, de l’amitié et du bien-être. Ça n’a plus rien à voir avec le karaté d’avant, qui était dur. Là c’est d’être à l’écoute de l’enfant. Moi quand j’ai démarré à l’âge de 13 ans, le professeur criait constamment. Là non, pour intéresser l’enfant, il ne faut pas râler et crier, ça ne sert à rien. On arrive à beaucoup plus de choses en expliquant et en montrant, et surtout pas en obligeant.
Dans la structure, vous alliez le côté compétition et loisir ?
Pour le côté compétition, on fonctionne avec les fédérations. La FFKDA organise tous les ans des réunions pour préparer les compétitions.
Il y a aussi énormément de gens qui viennent plus pour s’entretenir. Parce que les compétitions ça tape quand même (sic), on ne peut pas aller en compétition comme ça, sans préparation.
Mais la compétition a tout de même de l’importance ?
Oui, on a quand même Mamadou qui est champion de somme. Mon but avec mes élèves c’est de les tirer vers le haut pour les faire avancer, jusqu’à temps qu’ils obtiennent leur premier dan. Et après il faut les suivre, car ce n’est pas parce que l’on a une ceinture noire que la vie du karaté s’arrête. Quand on est ceinture noire, la vie du karaté commence.
Mon but avec mes élèves c’est de les tirer vers le haut pour les faire avancer
Que diriez-vous pour décrire votre sport à l’heure actuelle ?
J’essaye de transmettre en disant que c’est une discipline que l’on peut pratiquer à partir de 6 ans et durant toute sa vie. Ce qui n’est pas le cas de beaucoup de sport. Ce n’est plus le karaté violent comme avant. Le karaté pendant un temps avait une réputation, mais ce n’est plus le cas selon moi. C’est un sport basé sur la maîtrise. Pour un enfant c’est aussi de la motricité avec des déplacements. Généralement, l’enfant s’intéresse très vite, et progresse plus vite que l’adulte, on lui montre deux ou trois fois et il fait.
Comment fonctionnez-vous dans le contexte que nous connaissons en ce moment ?
Avec des masques. Par rapport à l’école on a mis en place un protocole où l’on s’engageait à être masqués durant les cours. Pour les enfants j’ai investi dans des visières, ce qui leur permet d’être protégés et de protéger les autres. Et bien sûr il y a du gel hydroalcoolique. Avant les parents venaient dans la salle, les enfants se changeaient dans les vestiaires, maintenant non. Quelque part ça a permis de mettre quelques règles. Maintenant l’enfant arrive en kimono, il rentre par une porte et ressort par une autre. Et durant les cours, il y a très peu de contacts, notamment chez les adultes. Les adultes ont tous le masque, chose qu’ils gèrent bien. C’est une question d’habitude.
Avez-vous de la visibilité sur les événements et compétitions à venir ?
Il y a un stage prévu au mois de décembre, et il y a les passages de grade, et les passages des premiers et deuxième dan pour le mois de décembre. Mais pour l’instant tout est dans le flou, les choses sont prévues mais on est dépendant des règles sanitaires.
Le principal c’est que les adhérents trouvent leur compte, qu’il y a ait du bien-être et que ça leur fasse du bien
Comment envisagez-vous l’avenir pour la structure ?
J’aime bien être positif, et voir les choses du bon côté. C’est sûr que j’aimerais que l’on ait encore plus d’adhérents. Mais actuellement je dois mettre des limites par rapport aux enfants et adultes, car je veux rester dans le respect des règles sanitaires. Par ailleurs, le but pour une association de loi 1901 comme nous, n’est pas de faire de l’argent. Le principal c’est que les adhérents trouvent leur compte, qu’il y ait du bien-être et que ça leur fasse du bien. Moi je vois ça comme une chaîne qui continue.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo AKSAM