Cela fait maintenant un peu plus de quatre mois que Jacques Falize, ancien foncier de haut niveau mais aussi ancien président de la Fédération française de ballon au poing, nous a quittés. Nous formulons le souhait qu’un hommage lui soit rendu ce samedi à la Hotoie tout comme à un de ses successeurs Samuel Prévot.
Jacques Falize s’est montré d’une grande lucidité jusqu’à son dernier souffle et c’est ainsi qu’un jour, il nous avait écrit pour nous rappeler deux finales qui l’avaient marqué en 1957 et 1959. A cette époque, il terminait sa carrière de joueur à l’Amiens Athlétic Club et débutait celle de foncier.
Au sujet de la grande finale d’Excellence en 1959, il faut noter qu’elle opposait deux équipes du même club Hérissart… Les joueurs s’estimaient et étaient de vrais copains puisqu’ils habitaient le même village.
La bêtise humaine allait opposer une équipe d’ouvriers a l’équipe des patrons. Vous imaginez la scène. L’accumulation de mauvaises décisions arbitrales devaient faire monter la pression et le climat devint vraiment exécrable. On a même vu des gens s’insulter et le jeune Falize qui était la correction même a quitté le terrain écœuré.
« Je comprends encore aujourd’hui que des gens d’Hérissart aient eu une préférence pour telle équipe mais cette haine je ne l’ai pas supportée. »
Jacques Falize se souvenait qu’il avait reçu un blâme de la part de la Fédération française, présidée par le docteur Lenot. Plus tard, Jacques Falize deviendra secrétaire général de cette Fédération mais ne fera jamais rien sans en référer au président.
Quant à la finale de 1957, il faut souligner qu’elle s’était disputée dans des conditions difficiles puisqu’il avait plu constamment. Le ballon gorgé d’eau pesait 1100 grammes et on imagine les difficultés des joueurs surtout les fonciers qui renvoyaient la balle le plus loin possible. A cette époque, les ballons n’avaient pas la même qualité qu’aujourd’hui. Bien que le ballon pesait le double de son poids normal, les joueurs devaient réaliser un match de toute beauté…
Jacques Falize n’avait pas apprécié que le président Cazier ait déclaré « que les joueurs du passé étaient moins doués physiquement que ceux d’aujourd’hui. »
Ce à quoi Jacques Falize répondait en argumentant ses propos et que jadis les fonciers frappaient plus fort et plus loin que ceux d’aujourd’hui et qu’il était fréquent que des fonciers n’aient jamais expédié un ballon en dehors des lignes durant quatre matches.
Signe de qualités évidentes mais une fois de plus, dans ce sport si particulier que le ballon au poing, existait bien une guerre entre anciens et modernes et que régulièrement se produisent des conflits de génération.
Enfin, Jacques Falize tenait à rappeler que Jules Cinet le plus grand foncier de tous les temps (pardon pour les autres) avait gagné au total 11 drapeaux dont 7 consécutifs en Excellence.
Lionel Herbet
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