Ce mardi 12 mai, lors d’une conférence de presse autour du Président Bernard Joannin, l’Amiens SC a annoncé sa décision d’aller en justice pour contester la décision de la LFP. Décision, qui, rappelons le, envoie le club samarien en Ligue 2.
Entouré de Brigitte Fouré (Maire d’Amiens), John Williams (directeur sportif), Christophe Bertrand (avocat du club) et Alain Gest (Président de la métropole), Bernard Joannin a été le premier à s’exprimer dans cette conférence de presse. Déterminé, le président amiénois a d’abord rappelé à quel point il souhaitait mener ce combat contre l’injustice : « Nous sommes extrêmement mobilisés contre cette décision que nous trouvons injuste. La décision de la LFP est : injuste, infondée et incohérente. Comment peut-on reléguer deux équipes alors qu’il reste encore un tiers du championnat à jouer ? »
Nous sommes contraints d’aller en justice. Les arguments de droit sont de notre côté, je vous l’assure. Je suis persuadé que la justice nous donnera raison
Bernard Joannin
Parlant d’une décision « contraire à l’équité sportive » et évoquant une « décision sanction », l’homme fort de l’ASC affirmait que les choses avaient été décidées dans « la précipitation et sans réelle concertation. »
Convaincu qu’il existait des « alternatives plus justes », Bernard Joannin annonçait donc le recours à la justice : « Nous sommes contraints d’aller en justice. Les arguments de droit sont de notre côté, je vous l’assure. Je suis persuadé que la justice nous donnera raison. Nous sommes déterminés à faire valoir l’équité sportive. »
Pour lui, une Ligue 1 à 22 équipes est possible, quitte à faire des sacrifices d’ordre financier : « Le football est une véritable aventure humaine et ce n’est pas pour nous une question d’argent. Nous ne demandons pas de dédommagement financier. Nous avions proposé dans le cas d’une négociation, une possibilité d’abandon d’une partie de nos droits TV. » Une formule qui pourrait impliquer quatre descentes, ce qui ne représente pas un souci pour le Président amiénois et son côté « compétiteur ». Cependant, interrogé sur les possibles pertes liées à une descente en Ligue 2, Bernard Joannin reconnaissait que 40 à 50 millions d’euros seraient perdus en cas de relégation.
L’ASC va en justice, la ville en soutien ?
Le club picard a donc décidé d’aller en justice comme le détaillait Christophe Bertrand, l’avocat du club. Il revenait d’abord sur le fondement de la contestation amiénoise : « Ce que nous contestons, ce sont les conséquences des décisions qui ont été prises. Et c’est de dire, lorsque qu’un championnat n’est pas terminé, lorsqu’une course n’est pas terminée, lorsqu’une compétition n’arrive pas à son final, est-ce que l’on peut déclarer qu’il y a des perdants ? Est-ce que l’on peut déclarer qu’il y a des relégations sportives ? »
La question qui est posée aujourd’hui au juge est de savoir si c’est juste ou injuste. En réalité, judiciairement c’est : est-ce fondé ou infondé ?«
Christophe Bertrand (avocat du club)
Dans les faits, deux requêtes ont été déposées devant le Tribunal Administratif de Paris, comme l’expliquait Maitre Bertrand : « L’une en fond, l’une en référé suspension devant le tribunal. La décision, une fois qu’elle sera rendue, concernant le référé suspension, peut faire l’objet d’un appel éventuellement. »
Aujourd’hui, pour celui qui défend les intérêts de l’Amiens SC dans cette affaire, les choses sont claires : « La question qui est posée aujourd’hui au juge est de savoir si c’est juste ou injuste. En réalité, judiciairement c’est : est-ce fondé ou infondé ? » Si le juge estime que la relégation n’est pas fondée, des solutions pourront ensuite être envisagées.
Présents, Brigitte Fouré et Alain Gest ont appuyé leur soutien au club. Le Président de la metropole amiénoise évoquant même un possible recours à la justice : « Si nous sommes là Brigitte Fouré et moi, c’est qu’il y a des conséquences considérables sur la ville d’Amiens. Nous avons bon nombre de raisons économiques et financières pour justifier ce que nous allons faire. Et ce que nous allons faire est très simple : nous allons choisir la meilleure méthode pour être le plus efficace possible pour faire aboutir la démarche du club. C’est-à-dire obtenir une autre décision de la part de Monsieur Noël Le Graët. Pour cela nous avons fait appel à un cabinet d’avocats. Cela peut aller d’un accompagnement de la démarche du club, à un recours, sachant que ce cabinet d’avocats est habilité à plaider devant le conseil d’état. »
Habitué à performer en fin de saison grâce à son « fighting spirit picard » comme l’a évoqué Bernard Joannin, l’Amiens SC va cette fois-ci mener le combat sur le terrain judiciaire. Un combat pour lequel le Président du club affirmait être persuadé que la justice allait lui donner raison. Affaire à suivre.
Propos recueillis par Quentin Ducrocq
Crédit photo image d’illustration Leandre Leber Gazettesports.fr