OMNISPORT : Ils ont pris de la bouteille [22]

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Jean-Marc Bellocq a marqué l’histoire des 100Km du Val de Somme.

D’abord un point d’histoire. Avant que l’organisation de l’épreuve ne soit reprise par Promotion Sports Picardie et son remarquable dirigeant qu’est Jean-Claude Piéri, il faut se souvenir qu’au début des années 80, la course des 100Km du Val de Somme était l’affaire de l’Amiens UC.

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L’épreuve était alors une des plus réputées en France et elle a vu les meilleurs spécialistes français et étrangers s’imposer à Amiens. On se souvient que les coureurs devaient aller d’Amiens à Mareuil Caubert (aller et retour). L’arrivée avait lieu à deux pas de la Maison de la Culture.

Parmi les vainqueurs qui ont vraiment marqué l’épreuve, citons Jean-Marc Bellocq qui encore aujourd’hui, reste un grand champion.
En 1987, Bellocq, qui est licencié au club de Noisy, s’était imposé en 6h41. Un temps que même aujourd’hui, les meilleurs n’arrivent pas à égaler. Pourtant, Bellocq n’avait pas amélioré le record de l’Anglais Daykin qui avait gagné en 1982 en 6h32m.
Bellocq avait réussi le coup double puisqu’il s’imposait pour sa première participation. En 1987, il avait triomphé à Amiens et c’était son troisième succès de la saison après ceux obtenus à Belvès et Florence, en Italie. Il avait bien préparé son affaire puisque chaque semaine, il parcourait 200Km d’entraînement, le plus souvent dans les sous-bois.

Bellocq était, dans la vie, ingénieur en pharmacie centrale des hôpitaux de Nanterre.
Le nom de Bellocq devait réapparaître un peu plus tard. Mais pour une raison bien différente car, il faut se souvenir qu’à cette époque, un athlète français ne pouvait courir partout dans le monde. C’est ainsi que par exemple, l’Afrique du Sud faisait partie des pays dans lesquels un athlète français n’avait pas le droit de se produire. Les raisons étaient évidemment politiques et liées à l’apartheid.
Pour avoir enfreint cette interdiction et avoir couru deux épreuves en Afrique du Sud, Bellocq fut suspendu à vie par la Fédération française d’athlétisme. Cette suspension visait surtout les épreuves officielles, et principalement le championnat de France. Mais cela ne l’empêchait pas de participer à d’autres 100Km, comme Belvès par exemple.

Contre cette décision qu’il considérait comme injuste, Bellocq s’était rebellé. Il partait du principe « qu’il se foutait carrément de cette décision. Cette décision ne m’affecte pas du tout et il faudra qu’un jour, on arrête de prendre le sportif en otage ».

C’était un peu un nouvel épisode des relations entre le Sport et la Politique et dans cette affaire, si la FFA ne sortait pas grandie à l’inverse, Jean-Marc Bellocq pouvait se regarder dans une glace.





Lionel Herbet

Crédit photo : Droits Réservés

Publié par Lionel Herbet

Journaliste historique du sport Picard et Amiénois. Lionel est la mémoire des plus grands exploits sportifs de la région.