Après quatre saisons à la tête des Gothiques, Mario Richer s’est engagé avec club de Crimmitschau, en DEL 2 (seconde division allemande). Une nouvelle aventure, dans un cinquième pays européen, pour le coach « globe-trotter ».
Confiné depuis la fin de saison à Amiens, Mario Richer ne semble pas souffrir particulièrement de la situation, comparant même cela à son quotidien d’avant crise : « Ma vie n’a pas beaucoup changé. Durant la saison je vais aux entraînements le matin, je vais à la salle de musculation le midi et je travaille toute l’après-midi ou la soirée sur mes vidéos. Donc je suis confiné quand même chez moi ou à la patinoire. Là, à l’inverse, je me lève, je vais travailler un peu, je vais m’entraîner et ensuite je retourne sur de la vidéo. Donc ma journée ne change pas beaucoup, à part que, comme tout le monde, j’ai moins de relations avec les gens. »
Autre inconvénient de taille pour ce passionné de voyages : « Cette année, ce qui me manque vraiment, c’est de partir une semaine quelque part pour visiter. Il y a des endroits dans le coin que je n’ai pas encore vus et que j’aurais voulu voir. Normalement, mon mois d’après saison est consacré aux voyages... »
Cette année, ce qui me manque vraiment, c’est de partir une semaine quelque part pour visiter.
Pour autant, cette période a tout de même permis à l’ancien coach amiénois de se « trouver un emploi » malgré une conjoncture compliquée : « Cette crise a beaucoup impacté mes recherches. Les ligues ne savent pas quand elles vont recommencer, tout le monde attend des décisions sur le déconfinement et sur les impacts économiques que cela aura. » Une crise qui impacte également l’avenir direct du Canadien : « Je suis encore à Amiens. Mon club travaille pour que j’aie mon visa. Là il faut déjà que je sois capable de sortir de la ville d’Amiens, ensuite il faut que les frontières soient ouvertes, et je n’ai même pas encore été au Canada… Il y a plein de « si ». Est-ce que j’irai directement en Allemagne ? Ou est-ce que je passerai au Canada ? Je ne sais rien du tout. »
Nouveau club, nouvelle culture, mêmes objectifs
Après avoir coaché au Canada, en Autriche, en Italie et en France, le natif de Thurso, va donc découvrir un sixième pays en tant qu’entraîneur : l’Allemagne. Un endroit qui l’attirait de longue date : « L’Allemagne est une destination où je voulais aller depuis longtemps. » Un pays où la culture « hockey » est bien plus importante qu’en France : « L’Allemagne est la septième nation mondiale en hockey. C’est un pays qui ramène de grosses foules avec beaucoup de supporters et il y a beaucoup d’équipes. » Preuve s’il en fallait, l’ancien entraîneur amiénois évoque le formidable engouement autour de sa nouvelle équipe : « Mon nouveau club a déjà récupéré 150 000 euros de la part des fans. Ils ont fait une demande aux supporters et ils ont récolté cette somme ! Pour dire comment les supporters là-bas sont incroyables. Ça se compare un peu à Lens au foot je dirais. »
Bien qu’il soit en seconde division allemande, Mario Richer va retrouver un niveau similaire à celui qu’il a connu en Magnus : « La DEL est une des plus grosses ligues en Europe, et la DEL 2 est juste en-dessous. Cela équivaut à la France. La ligue est très homogène, la différence entre les clubs n’est pas grande. » Et bien que son équipe ait terminé à la 13ème place du classement (sur 14) la saison passée, le Québecois reste fidèle à ses ambitions habituelles : « Comme je le dis chaque année, l’objectif c’est de faire les play-offs. Après ça, tout est possible. Le but c’est de développer les jeunes joueurs, rivaliser, compétitionner et mouiller le maillot pour l’équipe. Et faire en sorte de créer de la surprise pour les play-offs. »
Je le dis souvent : dans la vie il faut faire ce que l’on aime, et moi je fais ce que j’aime.
Pour l’heure, l’ancien homme fort des Gothiques s’attache à découvrir son effectif : « Pour l’instant, depuis que je suis employé, l’importance c’est de connaître mon équipe. Je travaille là-dessus afin d’aller chercher ce qui nous manque. »
Viendra ensuite le temps du départ définitif d’Amiens, pour ouvrir une nouvelle page de la carrière déjà bien remplie d’un coach passionné : « Je le dis souvent : dans la vie il faut faire ce que l’on aime, et moi je fais ce que j’aime.«
Quentin Ducrocq
Crédit photo Kevin Devigne Gazette Sport.fr