Les Amiénoises sont nombreuses à exprimer leur indignation devant une décision qu’elles jugent « injuste. » Et elles le font savoir…
- Tiffany Vassant :
« C’est frustrant, injuste également dans la mesure où nous avons dû nous retrousser les manches l’an passé, afin d’obtenir cette accession. Aujourd’hui, sur décision administrative, quatre formations intégreront la Division 2 sans même passer par les barrages ! À notre détriment… Un tel scénario est anormal d’autant que le niveau est différent d’une ligue à une autre. Nous l’avons d’ailleurs remarqué au printemps dernier. Si la FFF souhaite préserver celui de la Division 2, les barrages étaient un bon compromis. Je suis persuadée que nous aurions pu tirer notre épingle du jeu.
Établir un classement alors que le championnat n’aura pas été à son terme me désole. Au moment du confinement, exceptée la lanterne rouge du Racing Saint-Denis, nous avons été contraintes d’affronter des formations ambitieuses. Tandis que des compagnons d’infortunes rivalisaient entres elles. Des résultats qui ont une incidence sur ce fameux coefficient. Autre fait marquant, le Groupe A se révèle être moins homogène. En résumé, tout joue en notre défaveur… L’équipe est abasourdie mais nullement abattue. Après concertation, je peux vous certifier que nous allons nous battre. Sur un autre terrain certes, mais avec autant de détermination afin de défendre notre cause. »
Si cette relégation est entérinée, elle mettrait à mal l’investissement d’un club, d’une section, d’un staff, d’un effectif… De plus, elle infligerait des dégâts collatéraux. Ainsi, la réserve en subirait aussi les conséquences. Pour l’heure, il convient de prendre son mal en patience et de croire à un retournement de situation.
- Sofia Bennia
« La décision prise par la FFF est complexe. Je peux reconnaître que cela se révèle être très compliqué, notamment au niveau « National » où les enjeux demeurent importants. Cependant, je suis déçue et perplexe concernant ces choix à l’égard de notre championnat. Ils ne me semblent pas équitables sur différents points d’ailleurs. Je suis convaincue que les filles étaient en mesure d’inverser la tendance. Que leur implication allait finir par payer. À la lecture du calendrier figure des confrontations directes (face à l’OGC Nice, Grenoble et au FCF Arras) où il était possible, envisageable de se démarquer.
Si cette relégation est entérinée, elle mettrait à mal l’investissement d’un club, d’une section, d’un staff, d’un effectif… De plus, elle infligerait des dégâts collatéraux. Ainsi, la réserve en subirait aussi les conséquences. Pour l’heure, il convient de prendre son mal en patience et de croire à un retournement de situation. Si tel ne devait être le cas, alors peut-être se tourner vers un terrain juridique. Cette péripétie nous concerne tous, quelle que soit la catégorie d’âge ou notre rôle au sein de l’Amiens SC. Apparaissons unis dans l’adversité. »
- Jennifer Meunier
« Le verdict de la Fédération Française de Football fait naître un sentiment d’injustice. S’il est difficile de statuer face à une telle situation, je ne suis pas certaine que ces décisions puissent faire l’unanimité. Pour avoir participé aux barrages l’an passé, j’ai l’intime conviction qu’il convient de les préserver. Ce serait même une nécessité. Nous avons pu remarquer une grande disparité entre les Ligues au printemps. Cette phase de compétition avait, à mon sens, valeur de test. Alors accéder à la Division 2 sans même avoir à les disputer me semble incompréhensible. Nous venons de recevoir un terrible coup de massue mais nous argumenterons jusqu’au bout. L’Amiens SC a les qualités requises pour prétendre figurer à ce niveau. »
Dès lors se pose la question de l’accession en Division 2… Celui-ci s’effectuera-t-il par tirage au sort ? Par région ? Sans même à avoir à disputer les barrages ? Encore une fois, où est la logique du sport de compétition ?
- Camille Merle
« Cette prise de position est écoeurante et injuste ! Elle ne respecte aucune logique que puisse prôner le sport de compétition. L’équité sportive, qui devrait être au centre des débats en cette période, n’est absolument pas respectée. Toutes les rencontres n’ont pas été disputées, les calendriers sont différents et nous n’avons pu affronter tous nos concurrents directs pour le maintien. La déception est par conséquent immense d’être reléguées suite à une décision administrative. Sans avoir pu défendre nos chances, sur le terrain, jusqu’au dernier point. Dès lors se pose la question de l’accession en Division 2… Celui-ci s’effectuera-t-il par tirage au sort ? Par région ? Sans même à avoir à disputer les barrages ? Encore une fois, où est la logique du sport de compétition ? Elle est absente puisque les clubs qui auront la chance de « monter » ne goûteront pas à ce contraste « souffrance / délivrance » qui fait la fierté d’un groupe. Qui récompense les efforts consentis.
Face à une telle situation je le réaffirme, le terme le mieux approprié est « injustice. » C’est aussi le ressenti de l’effectif. Apparaît aussi un sentiment de colère encore plus intense que cette saison se termine de la sorte. Elle restera inachevée sur tous les plans : au point de vue de l’intensité collective, individuelle, lors des séances d’entraînements, des rencontres officielles, concernant notre progression et surtout sur le plan comptable. Le maintien, nous étions en mesure de l’atteindre, j’en suis persuadée. »
- Anaïs Pugnetti
« Cette relégation me laisse un goût amer ! Cette décision demeure injuste sur plusieurs points : tout d’abord, il apparaît que nous comptabilisons un match en moins par rapport à un concurrent direct. Ensuite, notre calendrier de début d’année s’est révélé défavorable puisque nous avons défié des structures du haut de tableau. Ce qui a impacté ce ratio… Néanmoins, je peux admettre que nous n’avons pas fait le « boulot » sportivement parlant. Notre début de championnat s’est avéré poussif. Cependant, nous affichions des progrès et cette deuxième partie suscitait l’optimisme. Dès lors, comment acter une descente quand elle n’est pas encore mathématiquement entérinée ?
C’est invraisemblable qu’une fédération telle que la FFF puisse se résoudre à des mesures aussi anti sportives, engendrant autant d’inégalités.
C’est invraisemblable qu’une fédération telle que la FFF puisse se résoudre à des mesures aussi anti sportives, engendrant autant d’inégalités. Si à ce jour nous figurons au onzième rang, nous en sommes responsables. Cependant, la magie du sport encourage à de jolis retournements de situations. Pourquoi pas pour nous ? Sur le plan comptable, rien n’était joué… Aux côtés de mes coéquipières, je suis prête à me retrousser les manches et à me battre, en dehors du terrain cette fois-ci, dans l’espoir de faire respecter nos droits. Concrètement, à l’instauration du confinement, nous avions encore la possibilité de nous maintenir, tout comme Arras ou l’OGC Nice qui nous précédaient… »
- Clémence Poiteaux
« Pour ma part, la décision émanant de la FFF me paraît à nuancer. En effet, les équipes figurant au milieu de tableau, à l’heure du confinement, peuvent aujourd’hui s’en réjouir car elles ne se retrouvent pas impactées par ce calcul de ratio. Au contraire des formations en lice pour l’accession – l’AS Saint-Etienne et Le Havre – comme celles qui se souciaient de leur avenir à ce niveau, à savoir l’OGC Nice, le FCF Arras, le Racing Saint-Denis et nous-mêmes. Les unes et les autres y trouveront alors un motif d’injustice. Il est toutefois à constater que l’ensemble de ces équipes n’a pas eu l’opportunité de se rencontrer à deux reprises, de disputer des duels cruciaux qui auraient influé sur le classement. Nous concernant, nous nous apprêtions à batailler face aux Niçoises et Arrageoises et nous étions, à mon sens, bien préparées tant sur le plan athlétique que tactique. Des points me semblaient donc à notre portée.
L’accession, par le biais des barrages, l’an passé a été difficile… Se murmure que les représentantes de Régionale 1 n’affronteront pas les pensionnaires du bas de classement de Division 2 ? Il serait plus judicieux de coordonner des confrontations au cours du mois de juin afin de palier à ces inégalités. L’accession se définirait sur le terrain. Je refuse de croire que notre avenir dans cette antichambre de l’Elite se joue sur un arbitrage administratif. »
- Camille Dolignon
« Je suis déçue mais également énervée ! Nous étions sur une bonne dynamique ces dernières semaines. Nous ne comptions que quatre points de retard sur la place de barragiste et que nous allions bénéficier d’une mise à jour de calendrier. Tous les espoirs étaient autorisés. Il est inconcevable de sceller le sort d’une troupe à qui il restait sept matchs à disputer, dont trois face à des compagnons d’infortunes, l’OGC Nice, le FCF Arras et Grenoble. J’admets la complexité de la tâche de la FFF, mais il serait peut-être judicieux d’attribuer une prime au mérite. Et non pas de s’en remettre à ce simple claquement de doigts qui fait tout basculer. Comment est-il possible de prendre des décisions aussi divergentes ? Pourquoi accorder sa clémence à l’avant-dernier de chaque championnat de District et de Ligue et de ne pas appliquer cette démarche à notre niveau ? Nous partageons le même sport, la même passion. Dès lors, les décisions se doivent d’être unilatérales. »
- Camille Seret
« Je ne décolère pas ! Nous avons bataillé dur durant deux saisons afin de nous hisser en Division 2 et avant même la fin de ce championnat, nous apprenons que nous retrouverons l’an prochain la Régionale 1 ! Alors que nous avions encore sept rencontres à disputer… Il est vrai que nous n’avons pas réalisé une saison parfaite, loin s’en faut, mais nous n’étions pour autant pas condamnées au moment du confinement. Nous entretenions l’espoir d’arracher la place de barragiste, voire mieux. Lors d’un sprint final, tout est envisageable. L’accent psychologique est indéniable et je suis convaincue que nous avions une belle carte à jouer. Cette relégation est injuste ! »
Propos recueillis par Fabrice Biniek
Crédit photos : Coralie Sombret / Léandre Leber (Gazettesports – Archives)