Sous le maillot de l’Amiens Porto principalement, la demoiselle semble avoir défini son but : « Prendre du plaisir ». Une devise qu’elle veille à appliquer au pied de la lettre.
« Cela pourrait se traduire telle une quête (quasi) permanente du plaisir. » C’est ainsi que Sabrina Zaoui défini cette passion « de plus en plus dévorante » pour le football. Un virus que cette sympathique demoiselle consent avoir contracté voici peu.
« Dès l’âge de 15 ans », murmure celle pour qui la pratique du ballon rond suscite toujours autant d’attention, sept saisons plus tard. « J’ai accordé crédit au football un peu par hasard, sur les sollicitations de par mon grand frère notamment. J’ai alors débuté sur la pelouse de l’AFC Compiègne. A proximité de là où mes parents résidaient » se remémore l’intéressée. Premiers pas couronnés d’un réel succès qui l’encourageaient à se définir (rapidement) d’autres ambitions. D’autant que la demoiselle se devait – soudainement – de changer d’environnement.
Sur les sollicitations de par mon grand frère notamment, j’ai alors débuté sur la pelouse de l’AFC Compiègne.
« Sitôt l’obtention de mon baccalauréat, j’ai poursuivi mes études à Amiens. Et sur les conseils d’une amie, j’ai pris l’initiative de taper à la porte de l’Amiens Porto » confesse celle qui avait su trouver sa place sur l’échiquier compiégnois. Dans un rôle de « milieu à vocation offensive » qui demeurait toutefois le sien au sein d’une formation alors dirigée par Hacène Kichou. « Il a juste fallu que je m’adapte à une petite variante. Puisque le schéma tactique privilégié m’incitait à me déporter sensiblement vers la gauche » se rappelle Sabrina Zaoui. Un exercice (de style) dont elle s’acquittait d’ailleurs avec un réel brio. Jusqu’à se sentir pousser quelques ailes…
« N’en déplaise peut-être à certains, j’ai cependant toujours conservé la tête bien sur les épaules ! » Sans langue de bois, ni même retenue, l’intéressée n’ose donc botter en touche lorsqu’il convient de s’exprimer sur la « migration » vers l’Amiens SC. Quelques semaines au cours desquelles la demoiselle s’empressait « de découvrir, d’apprendre puis de progresser ». Et surtout ne nourrir aucun regret…
« Ce laps de temps s’est, en fait, révélé assez court. Mais restera, quoiqu’il en soit, riche d’enseignements, d’agréables souvenirs et de progrès. Je souhaitais connaître cet environnement. Je l’ai donc côtoyée… » Une expérience où Sabrina Zaoui n’aura jamais boudé sa satisfaction de « pouvoir enfiler le maillot de l’ASC ».
Comme elle le fera d’ailleurs avec celle de l’AS Querrieu. Une structure dont elle portera (également) bien hautes les couleurs « durant une demi-saison.» Le temps de continuer de se mettre en évidence, tout en attisant sa soif de plaisir. Sensation dont elle puise son énergie : « La pratique du sport m’offre un bien fou. Je n’irais pas jusqu’à oser affirmer que le football rythme mon quotidien mais… » Dissimulé derrière un ton d’espièglerie, elle affiche ainsi son objectif. Un but qu’elle s’est attaché à « bien définir » au lendemain de ce qui pourrait être considéré tel un (léger) retour aux sources.
La pratique du sport m’offre un bien fou. Je n’irais pas jusqu’à oser affirmer que le football rythme mon quotidien mais… »
« Les dirigeants de l’Amiens Porto m’ont renouvelé leur confiance voici deux saisons » s’en félicite-t-elle. Terrain d’entente où Sabrina Zaoui consentait à corriger, modifier son registre de jeu : « Avec l’arrivée sur le banc de Dominique Chevalier, en lieu et place d’Hacène Kichou à qui je « dois » beaucoup, j’occupe le poste de latéral gauche. Ce repositionnement me plaît bien cependant. Il me permet notamment d’allier aspect offensif et repli défensif. D’autre part, je bénéficie de la possibilité d’exploiter le couloir » souligne celle qui apparaît fine gestionnaire.
« J’envisage d’intégrer, à la rentrée de septembre, une école en alternance, avec orientation BTS « assistance de gestion. Retrouver ainsi le cursus scolaire » mentionne Sabrina Zaoui. Laquelle profitait des séances d’entraînements pour « s’oxygéner l’esprit » Avant que le Covid 19 n’entre en scène et ne chamboule ce (bel) organigramme. Confinée, elle prend alors le temps de jeter un œil dans le rétroviseur. Voire de s’exprimer sur cette saison, brusquement interrompue, où ses coéquipières et elle-même avaient connu tracas.
« Nous apparaissons en situation précaire, lanterne rouge même depuis le forfait général de l’ESC Longueau. Nos chances de figurer en Régionale 1 s’amenuisent au fil des rencontres. Pour autant, je maintiens ma confiance à ce club pour qui le football au féminin demeure au centre des préoccupations » acquisse-t-elle. Sans oser, par pudeur principalement, pointer à l’index : « Il s’agit d’une saison de transition avec tous les risques que cela comporte… »
Pour autant, je maintiens ma confiance à ce club pour qui le football au féminin demeure au centre des préoccupations
Avec philosophie, la jeune amiénoise affiche – du bout des lèvres – sa foi en l’avenir. Visiblement dans les rangs d’un Amiens Porto où elle prospère dans le plaisir. A sa façon.
Un club où elle joue aussi des coudes en « donnant un coup de main depuis septembre » auprès de l’une des formations féminines U16. Où, depuis le banc, elle se réjouie de pouvoir indiquer la voie à suivre. Tout en se familiarisant avec une voie qui deviendrait alors la sienne ? « Chaque chose en son temps ! » selon Sabrina Zaoui.
Fabrice Biniek
Crédit photos : Gazettesports (Archives)