Spécialisé dans le textile sportif, l’entreprise familiale CIT Dessaint va fabriquer des masques ! Après avoir fermé la semaine dernière, les ateliers se sont ré-ouverts pour faire face à la nécessité de produire des masques.
L’idée a été lancé comme une blague il y a dix jours, mais la réalité à rattraper la fiction et elle s’est concrétisée en masque anti-gouttelettes. Nicolas Dessaint a vu l’appel de l’hôpital de St Brieuc montrant un tutoriel pour fabriquer des masques, puis a reçu un appel de M. Morel (fondateur de Nature de Pain) qui en cherchait pour son personnel, et l’idée a fait son chemin !
En quelques jours, Nicolas, Virginie (les enfants) Philippe Dessaint (le père) et des amis médecins (dont un ancien joueur du HCAS) ont travaillé sur le concept. Grace à cette équipe et au cahier des charges transmis par l’institut français du textile et de l’habillement, des prototypes ont été fait rapidement.
« Nous ne pensions pas pouvoir intervenir sur ce type de masque, mais après avoir identifié un tissu qui nous sert habituellement à la confection de costume de spectacle, et du caoutchouc que nous utilisons pour les tenues de cyclistes, nous avons réalisé que nous pouvions créer des masques anti-gouttelettes ! Certes ce ne sont pas des masques FFP2, mais ce sont des masques de protection pouvant être utilisé par les entreprises et à défaut par le milieu médical. » nous explique Philippe Dessaint.
Depuis, par le bouche à oreille (si on peut employer cette expression par les temps qui courent) les commandes ont commencé à arriver comme avec l’association « Soins Service », située à Boves, pour son personnel administratif. En deux jours, 1500 masques ont été commandés et 500 livrés dès samedi matin.
« Nous avons dû rappeler 5 salariés, et tous ont répondu immédiatement présent ! Comme une évidence de devoir cela au pays. Nous sommes contents de travailler et produire pour quelque chose de vitale ! Mes aïeuls produisaient pour l’armée, c’est un peu une suite familiale ! » précise Philippe Dessaint.
Le stock de tissu et de caoutchouc n’étant pas à la hauteur des futures demandes, Philippe Dessaint a appelé un fournisseur textile espagnol et il recevra dans les prochains jours 700m de tissus ! Pour le caoutchouc, son fournisseur habituel ne répondant pas, il a contacté un fabricant belge qui lui aussi a répondu favorablement. Cet apport de matières premières permettra de fabriquer 25 000 masques. Si ce n’était pas suffisant, un autre tissu pourrait être utilisé et permettrait de doubler la production. Les maques produits sont lavables et donc réutilisables !
« C’est une fierté de répondre présent, Nicolas (le fils) a poussé pour y arriver, et le personnel est motivé pour cela. C’est l’intérêt de la nation avant l’entreprise. Virginie (la fille) c’est là ‘maitre à penser’. Aucune décision ne se fait pas à 3. Nous travaillons vraiment ensemble, et l’expérience familiale est transmise avec Virginie et Nicolas. Virginie a le côté sage et posé et Nicolas va plus de l’avant. Ça fait 15 ans que je travaille avec Virginie et pour Nicolas, 3 ans. Je pense que les liens se sont renforcés entre frère et sœur et que nous formons une bonne équipe ! »
Il est a précisé que la production sera vendu au milieu médical à prix coûtant. Au vu de la réactivé tant familiale que du personnel, la semaine passée et celles à venir seront très « sports» pour faire face à la demande !
Léandre Leber
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