Après un léger regain de forme pas encore couronné de succès, la victoire est de la plus grande importance pour l’Amiens SC dans une rencontre à domicile face à un adversaire direct, le FC Metz.
L’Amiens SC va mieux. C’est ce que semble dire le chiffre qui donne une seule défaite sur les cinq dernières rencontres. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on regarde en détail les prestations contre des équipes réputées de ce championnat comme Lyon, Monaco ou, plus encore, le Paris SG. Même le point pris à la Meinau contre Strasbourg est plutôt bon à prendre. Pour autant, avec seulement 4 points en 5 rencontres, la vérité du classement est toute autre : l’ASC a encore perdu des points sur Dijon, Nîmes ou Metz, et pointe désormais au 19ème rang, à 5 unités des deux premiers, et 6 du dernier.
Autant dire que la réception du FC Metz, si elle ne constitue pas encore un match couperet où la défaite serait rédhibitoire, semble être une des meilleures occasions encore à venir pour se relancer dans la course au maintien en retrouvant la victoire, après 14 sorties en championnat sans la connaître et en se rapprochant du peloton qui précède les Amiénois.
Il faudra contourner le bloc messin
Pour cela, il faudra toutefois se défaire d’une équipe messine qui, à défaut de briller, se montre très embêtante à affronter. Ainsi, lors de leur dernière rencontre, la défaite 0-2 contre Lyon était la deuxième de plus d’un but d’écart depuis 4 mois, soit 15 rencontres. Le reste du temps, Metz ne gagne que très peu (3 victoires consécutives début janvier) mais fait énormément de matchs nuls (8 sur cette même période). Si cela laisse les Lorrains à portée de l’ASC, cela démontre une équipe difficile à désarçonner, tout comme ses stats défensives, 18 buts encaissés également sur ces 4 mois, soit la 8ème défense du championnat. Sans être exceptionnel, cela ressemble à tout sauf au bilan d’un candidat au maintien.
Luka Elsner qui espère pouvoir mettre beaucoup de rythme dans le match, se méfie justement de cette possibilité qu’ont les Messins à bloquer le jeu de leur adversaire : « Metz aime jouer au football mais peut fonctionner avec un bloc fermé ». D’autant que cette capacité s’accompagne de qualités importantes dans la transition sur les contre-attaques : « Metz est une équipe capable de faire mal à certains moments, surtout sur des récupérations de balle avec une présence athlétique et de la vitesse sur les deux ailiers« , souligne ainsi le technicien slovène.
Pour autant, malgré cette capacité de projection, l’attaque messine est loin d’être redoutable, n’inscrivant, par exemple, que 8 buts à l’extérieur, dont 63% sont signés Habib Diallo. Or, le prolifique avant-centre sénégalais des Lorrains a été exclu contre Lyon et est donc suspendu ce week-end. C’est toutefois l’une des rares absences lorraines avec celles, sur la gauche de la défense d’Udol, suspendu également, et du malheureux Cabit, gravement blessé en décembre dernier dans un accident de voiture.
Relâcher la pression, retrouver la confiance
Mais alors que ce match a tout des allures d’un match de la peur, c’est exactement ce que veut éviter Luka Elsner, conscient que son équipe a eu plus de facilités à exprimer toutes ses qualités lorsque celle-ci parvenait à jouer libérée de toute pression.
En affichant cet objectif, le coach amiénois explicitait son propos : « Il faut qu’on s’enlève un poids. La peur de perdre ne doit plus exister. Seule la victoire doit compter, on doit presque se comporter comme si on était derrière au score au coup d’envoi. » Comprendre : plus besoin de calculer à jouer pour ne pas perdre lorsque la victoire est impérative. En quelque sorte, cette pression supplémentaire de victoire serait un frein enlevé aux joueurs amiénois : ils peuvent se lâcher tant que la victoire n’est pas là, dans le pire des cas, un nul ou une défaite ne change plus grand chose. Pour Isaac Mbenza également, pression et relâchement ne sont pas incompatibles, et doivent même être articulés pour aller chercher la victoire : « La pression est là, il n’y a presque plus le temps et les matches sont comptés. Tous les matchs, il faut les gagner, si les joueurs ont la pression c’est normal. On va encore l’avoir contre Metz. A nous de nous relâcher pour prendre les points. »
Reste un élément, la confiance. Et si Moussa Konaté, normalement de retour dans le onze du fait de l’absence de Guirassy, qui s’ajoute à celles de Dibassy, Bodmer et Cornette, touchés, et de Gnahoré, proche d’un départ, pourrait être entamé par son manque de temps de jeu, Luka Elsner croit en l’ensemble de son groupe de ce côté-là : « J’ai pu ressentir la peur de perdre sur certains matchs comme celui de Toulouse mais cette peur a un peu disparu. Le groupe a retrouvé une partie de sa confiance et c’est pour cela que j’aborde ce match avec de l’optimisme. Nous ne sommes plus les mêmes que nous étions à l’époque du match de Toulouse. Il y a eu des matchs entre-temps qui ont changé la donne dans notre état d’esprit. » Si Isaac Mbenza fait le récit d’un groupe marqué par les circonstances, lui aussi voit en ce groupe des motifs d’espoir : « C’est une équipe qui est touchée et qui sait qu’elle peut faire mieux. On fera le maximum. Au regard des derniers matchs, il manque très peu de choses pour prendre les points. C’est la tête qui fera pratiquement tout plus que le physique. Je pense que toute l’équipe n’a pas envie de vivre une descente. Dire que le groupe est rassuré, c’est un grand mot, mais il est un peu plus confiant. » Et la confiance, cela vient aussi par les victoires. Nul doute donc, qu’un succès ce samedi soir serait salvateur sur ce pan également.
27ème journée de Ligue 1 Conforama
Samedi 29 février, 20h, Stade de la Licorne : Amiens (22 pts) – Metz (28 pts)
Morgan Chaumier et Léandre Leber
Crédit photos : Léandre Leber – Gazettesports