CYCLISME : « Il y a trop de coureurs dans les pelotons »

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Jean-François Pescheux « Il y a trop de coureurs dans les pelotons »

En retraite depuis son départ d’ASO, Jean-François Pescheux n’a pas tout à fait coupé les liens avec le cyclisme. Un sport qu’il connait par cœur puisqu’il fut voici une quarantaine d’années, un honnête coureur professionnel.

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Les différents orateurs qui sont intervenus l’autre jour à Amiens, à l’occasion de la présentation officielle du prochain Tour de Picardie qui va se dérouler le week-end de la Pentecôte, ont la mémoire courte. C’est que Jean-François Pescheux a remporté une étape d’un Tour de l’Oise mais aussi le critérium Jean Renaux dont l’arrivée à l’époque était jugée devant la mairie d’Amiens.

Aujourd’hui, Jean-François Pescheux qui aurait pu jouer dans certains  films de Michel Audiard en raison de sa gouaille, participe aux travaux de commissions à l’UCI, notamment au niveau de la sécurité. En ce qui concerne le Tour de Picardie qui va se dérouler le week-end de la Pentecôte, on sait que c’est désormais le V C Cote Picarde présidé par Jean Bernard Devos qui est aux commandes.

Jean-François Pescheux a accepté de rester encore un an ou deux à la tête de cette épreuve et il aura à ses côtés Bernard Hinault qui lui aussi, a décidé de ne plus être sur le Tour de France afin de s’occuper de son petit-fils…

L-H : Est-ce que le Tour de Picardie 2016 a été plus difficile à préparer que celui de l’an dernier ?

J-F P : Non, cela n’a pas été plus difficile en n’oubliant jamais les aléas d’une compétition qui se déroule sur la voie publique. Tout s’est bien passé au niveau de la passation du pouvoir  politique. Pour l’instant, nous fonctionnons toujours sur le système ancien Picardie et c’est au fur et à mesure que cela va évoluer.

L-H : La participation à ce Tour de Picardie est très correcte ?

J-F P : Il faut savoir qu’au moment où je vous parle, il y a le Tour de Romandie, le Tour de Turquie, le Grand Prix de Francfort. N’oubliez qu’avant, se sont déroulées les classiques. Les coureurs  recherchent surtout en cette période la récupération. Avec le Tour de Picardie, ils vont partir de chez eux le jeudi  soir et le dimanche soir, ils seront chez eux. Nous ne sommes pas loin de la Belgique et de la Hollande. Nous avons un calendrier chargé et les coureurs aiment le Tour de Picardie.

L-H : Chaque jour, nous allons changer de département. Peut-on dire qu’il va s’agir de trois classiques et non d’une course à étapes ?

J-F P : Non car les classiques se courent différemment, soit un jour, une course. Là au contraire, l’équipe qui va prendre le maillot le premier soir devra ensuite supporter le poids de la course. Mais cela va quand même se courir comme des classiques car il y aura du vent, des bordures et la course devrait sourire aux baroudeurs et aux sprinters.

Quant au favori,  je pense bien sur à Nacer Bouhanni. Il va venir pour gagner à la fois le général mais aussi des étapes.

L-H : Maintenant, au-delà des résultats il faut malheureusement reconnaitre que ce sont les morts sur la route qui ont fait l’actualité ? Que faire pour éviter de tels drames ?

J-F P : L’UCI est en train d’étudier le problème. Il ne faut surtout pas faire dans la précipitation. Il n’est pas question de supprimer toutes les motos et toutes les voitures. Je l’ai toujours répété, il y a trop de coureurs dans les pelotons.

Il y a 40 ans, dans un peloton, il y avait entre 120 et 160 coureurs sur des routes nationales.

Aujourd’hui, les routes sont départementales, avec des  obstacles dans tous les villages (ralentisseurs, passage pour piétons etc…).Maintenant, il y a 200 coureurs.

Notre terrain de sport, c’est toujours la voie publique et tout ce petit monde avance ensemble. Si on enlève des coureurs, il y aura moins d’équipes et donc moins de voitures. Maintenant est-ce que les vélos ne sont pas trop légers ? C’est possible.

L-H : Enfin, Jean-François Pescheux, vous partez en retraite en même temps que Bernard Hinault ? C’est un hasard ?

J-F P : Non, ce n’est pas tout à fait exact. C’est lui Bernard qui part en même temps que moi. Il faut savoir dire : On arrête. Dans un an, je vais tout arrêter et vous ne me verrez plus. Comme Jean Marie Leblanc.

Lionel Herbet

Publié par Leandre Leber

Fondateur du média, journaliste curieux tant en photo qu'en rédaction. Les mots et les rencontres ont du sens.