Frustré par le nul concédé à la 85ème minute après avoir mené de deux buts, Titi Buengo pointait les défaillances de son équipe, les manques à combler, tout en relativisant le premier point pris cette saison.
C’est dur à digérer ?
Oui c’est dur à digérer parce que tu mènes 2-0 et la gestion de fin de match n’est pas bonne. On panique, il y a des erreurs individuelles qui relancent l’adversaire. Donc oui beaucoup de frustration parce que c’est pas évident de marquer des buts. Là on en marque deux et on finit sur un nul. Si avant le match on nous avait dit qu’on n’allait pas perdre on aurait signé mais quand tu vois la physionomie du match c’est frustrant.
On a surtout senti vos joueurs très fatigués lors des 25 dernières minutes…
Je ne vois pas pourquoi tu cherches à te découvrir
Très fatigués parce qu’ils ont du mal à alterner temps forts – temps faibles. Sous cette chaleur là, tu mènes, je ne vois pas pourquoi tu cherches à te découvrir. Nous, le problème, c’est que la jeunesse pêche un peu là dessus. On ne veut qu’attaquer et on ne pense pas, qu’à un moment on n’a plus de carburant.
On vous a vu parfois, alors que vous auriez pu décider de fermer, vous retrouvez en un contre un derrière…
Je pense que c’est aussi le manque d’intelligence de jeu de certains joueurs sur certains aspects, parce que si les défenseurs se retrouvent à un contre un, c’est que les milieux de terrain ne viennent pas faire leur boulot. C’est vrai que c’est un problème mais comme je leur ai expliqué je ne peux pas constamment crier sur le banc pour les replacer ce n’est pas mon rôle. Il y a des relais sur le terrain ils doivent être préoccupés par le placement des copains. Constamment je cris. À force c’est fatiguant, mais on va apprendre.
La priorité c’est de travailler le jeu sans ballon ?
Oui oui. La transition à la perte notamment. Mais ça je l’ai remarqué dès le premier match amical à Senlis. C’est un truc qu’on travaille mais il faut du temps pour que ça s’assimile et puis pour que l’on puisse mieux gérer ces situations là.
Certains jeunes joueurs, déjà là la saison passée, ont fait de bonnes prestations. Quand on sait que vous allez devoir composer avec beaucoup de mutés tout au long de la saison, c’est intéressant de savoir que l’on va pouvoir s’appuyer sur eux ?
Ça ils ne l’ont pas encore
Bien-sûr. S’ils sont restés là c’est parce qu’on estimait qu’ils étaient prêts à franchir des paliers et à grandir dans ce championnat. C’est pour cela qu’ils sont là et qu’ils ont commencé le match. Bien-sûr qu’on ne peut pas injecter dix jeunes. Mais déjà ceux qui se sont sont aguerris un peu la saison dernière et qui entament la nouvelle, ce sont eux qu’il faut continuer à faire grandir pour qu’ils apprennent le métier. S’ils ne jouent pas, ils ne peuvent pas apprendre. Ils apprendront de leurs erreurs, ils vont en faire. Je pense que ce n’est pas mal, mais maintenant il faut qu’ils gagnent en malice, il faut avoir le flair, et ça ils ne l’ont pas encore.
Joffrey Torvic a joué au milieu aujourd’hui, c’est une solution à long terme ?
J’ai discuté avec lui je pense que c’est un poste où il peut évoluer. Sur le côté il faut de la percussion et de la vitesse. Je pense qu’il est plus apte à être un bon milieu relayeur avec sa qualité de passe, son agressivité. Maintenant il faut qu’on gagne en anticipation. On a un temps de retard sur la lecture de jeu. On est en réaction au lieu d’être en action. Sur ce poste là je pense qu’il est complémentaire à Julien Lomboto, qui lui, abat du volume. Mais il faut qu’ils communiquent encore un peu plus.
Tu as parlé de relais sur le terrain, est-ce que tu as le sentiment que tu as assez de leaders cette saison ?
Non. Après je ne sais pas leader c’est propre à chacun. Parfois on l’a, parfois on le devient. En tout cas le leadership tu l’as en toi. Le devenir c’est autre chose, ça peut-être à contre nature, en forçant les choses. Mais je pense que je n’ai pas assez de leader. Cette année j’ai Sofiane Ameur, Jonathan Isambart c’est un leader dans le jeu. Il nous manque Thomas Hallu, il nous manque Zahir Zerdab. Ce sont des leaders qui donnent de la voix, qui dirigent le groupe. Là j’aurais aimé avoir des leaders qui disent « on sort plus, on reste ». C’est quelque chose qu’on va essayer de régler.
D’autant qu’un leader vous aurait permis de rassurer tout le monde dans les moments de panique…
C’est ce qui nous a manqué. C’est ce qui nous manque depuis quelques années. Avoir 3-4 leaders dans un groupe qui, quand ils parlent, sont écoutés et respectés.
Est-ce qu’il y avait un peu d’appréhension avant ce premier match ?
Non il n’y avait pas d’appréhension. Qui plus est on jouait à domicile. Durant la préparation on a essayé de bien se préparer on était ni dans le doute ni en excès de confiance. Wasquehal on ne connaissait pas, donc c’est une équipe qu’on allait juger seulement sur le terrain.
Un point ça permet de lancer la saison malgré tout avant le derby contre Longueau la semaine prochaine ?
Il faut savoir relativiser
Bien-sûr un point très très important parce qu’on n’a pas perdu et parce qu’on a réussi à marquer deux buts. C’est un championnat que l’on découvre donc on va prendre match après match et faire le bilan à la fin de chaque match. Là il y a un peu de frustration parce qu’on est compétiteurs mais il faut savoir relativiser puis prendre ce point.
L’US Camon se tourne désormais vers le derby prévu dimanche prochaine contre l’ESC Longueau à Moulonguet. À coup sûr l’un des rendez-vous de la saison à ne pas maquer.
Esteban Nomine
Crédit photo : Reynald Valleron – GazetteSports
US Camon – Wasquehal Football : 2-2 (1-0)
1ère journée de Régional 1
Dimanche 25 août, 15 heures, Stade Lucien Jovelin
US Camon : Josse (g.) – Ameur, Nagy (c.), Adam, Rosine – Lomboto (Fournier 66′), Torvic – De Sousa, Isambart, Pechin (Sambou 60′) – Goyet (Monteiro 60′)
Remplaçants : Monteiro, Sambou, Fournier
Entraîneur : Titi Buengo
Buteurs : Isambart (sp 19′), Goyet (50′) pour Camon / Bouzar (60′), Hamache (85′) pour Wasquehal
Avertissements : Torvic (24′) pour Camon et Macrez (89′) pour Wasquehal
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