Alors que la saison a pris fin après une nouvelle défaite sur le parquet de Juvisy, Liam Michel, arrivé sur le banc de touche après le licenciement de Leïla Mahalaine, est revenu sur l’exercice 2018/2019. Sans concession, il ne fuit pas devant ses responsabilités et endosse une partie de cet échec.
Pour revenir sur ton arrivée, comment l’as-tu vécu, car tu avais dit toi même à l’époque être un “second choix” ?
Pas un deuxième choix, un quatrième ! Plus sérieusement, il avait été décidé avec le Président Serge Tristram que je me recentrerais sur les jeunes et sur ma formation pour acquérir mon diplôme d’état. Les circonstances ont fait que le club s’est retrouvé sans solution autre que moi.
As-tu pensé décliner la proposition ?
D’un côté, accepter de reprendre l’équipe première allait avoir des conséquences sur ma disponibilité envers les jeunes du club, et m’obligeait à quitter l’équipe réserve, un groupe prometteur avec qui le courant était immédiatement passé; d’un autre, en tant qu’employé, je me voyais mal refuser d’aider le club, et on m’a également fait comprendre que reprendre les rênes de l’équipe de nationale 2 ne pourrait qu’être un plus pour ma formation.
Finalement, comment as-tu vécu la saison ?
Une saison difficile et frustrante. La gestion du groupe n’a jamais été simple, mais c’est aussi à moi de gagner en charisme. J’aurais aimé davantage d’implication dans le projet collectif. Et frustrante parce que pas mal de matchs nous ont échappé d’un rien. Mon premier match contre Gennevilliers, l’équipe fait une très bonne entame de match, nous menons de 17 pts dans le 3ème quart-temps et là, nous arrêtons de jouer en équipe, les frustrations individuelles prennent le dessus sur l’intérêt collectif, et on perd un match contre un concurrent direct que l’on devait battre ! Un scénario qui s’est reproduit plusieurs fois, et mon regret est de ne pas avoir trouvé la clé pour fédérer ce groupe autour de notre objectif. Le maintien à mon sens était dans nos cordes !
Quel bilan fais-tu de cette saison ?
Sur le plan collectif, c’est clairement un échec. Le début de saison a été très perturbateur. Personnellement, je ne peux que constater que mon projet de jeu et ma gestion du groupe n’ont pas été à la hauteur, même si j’ai sûrement beaucoup appris. Et je pense que nous étions dans le vrai dans la 2ème partie de la saison, nous avons axé notre jeu sur la vitesse et les qualités physiques de nos joueurs. Cela a permis notamment de libérer des espaces afin de mettre en valeur les qualités de percussions de Henri Kahudi et Adnane Odouala. Et cela a permis également de libérer nos nombreux shooteurs, souvent mis en situation de tir en première intention. C’est au niveau du club que nous avons manqué de cohésion et de solidarité, alors même que la situation l’exigeait ! Peu importe de savoir qui était coupable de quoi, il aurait fallu être unis, même si je comprends que cela n’a été facile pour personne…
Au vu des qualités individuelles des membres de l’équipe, considérez-vous que c’est un “gâchis” (le classement final) ?
Il y avait de vrais qualités individuelles dans cette équipe, mais c’est un groupe qui manquait de complémentarité. Jouer le ballon en main est une chose, le faire vivre en est une autre. Il nous a manqué aussi des qualités de déplacements sans ballon, et de constance dans notre jeu intérieur proche du cercle. Nous finissons tout de même avec la 3ème meilleure attaque de notre poule, mais inversement, nous terminons dernière défense, et de loin ! Mais je continue de penser que nous avions les moyens de nous maintenir.
Quelles ont été pour toi les raisons de cet échec ?
C’est un tout. Il aurait fallu une intersaison moins agitée, une meilleure entente dans l’équipe, des meilleures relations entre les dirigeants et les joueurs, un travail plus précis de ma part, sans doute un peu plus de chance, et sur le dernier match de meilleurs arbitres, même si cela reste anecdotique, et surtout nous n’aurions dû faire qu’un – staff, joueurs, dirigeants – du début à la fin de la saison. Et que chacun tienne ses engagements.
Les joueurs ont eu du mal à jouer collectivement cette saison, pourquoi selon toi ?
L’adhésion à un projet collectif a posé problème. Nous n’avons pas suffisamment partagé le ballon. La passe était trop souvent un choix par défaut.
Les changements de coachs et les départs de joueurs ont été préjudiciables selon toi ?
Sans aucun doute. Je n’ai pas le souvenir d’un club qui suite à une accession change trois fois de staff en l’espace de quelques semaines. Cédric Gouala et Ilyes Gmar avaient quitté le groupe, et les nouveaux joueurs étaient venus pour le projet de jeu de Romain Barody. Ces épisodes n’ont pu que fragiliser le groupe, et le club aussi.
À la fin de saison tu vas quitter l’équipe, c’est ton choix ?
Je pensais que c’était mon choix, mais je pense que le club, en tout cas le président, avait d’ores et déjà opté pour un changement d’entraîneur. Étant donné qu’Arnaud Mezeray n’a pas été remplacé, je suis désormais le seul employé du club. Il est normal que je m’implique davantage sur les jeunes. Je continuerai dans les fonctions de directeur technique et j’entraînerais sans doute l’équipe première féminine, avec pour objectif une montée en nationale à moyen ou court terme.
Penses-tu que cette descente peut faire mal au club avec le départ d’une grande partie de l’équipe ?
Je ne suis pas inquiet pour l’équipe première. Si des erreurs ont été commises cette saison, elle ne pourront que nous rendre plus fort dans l’avenir. À condition aussi de mieux nous structurer sur les catégories jeunes, afin que nos meilleures éléments acquièrent le niveau requis pour évoluer en équipe première. Il faut souligner les actions nombreuses de tous nos bénévoles, qui permettent au club de rester attractif et ambitieux.
Aurélien Finet
Crédit Photo : Roland Sauval – Gazettesports
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