Ce dimanche, la Course des 4 Saisons d’automne a clôturé en apothéose la saison de l’Amicale du Val de Somme, marquée par ses quatre rendez-vous annuels. Le public s’est régalé devant le beau festival de performances offert par les participants au parc du Grand Marais.
La grande finale de la Course des 4 Saisons a tenu toutes ses promesses, réunissant près de 600 coureurs sur les différentes épreuves tout au long de la matinée de ce dimanche. Au total, plus de 12 000 participants ont été recensés depuis la création de cet événement en 1983. Des visages familiers de l’Amicale du Val de Somme, club organisateur de l’événement, comme de nouvelles têtes sur la ligne de départ, ont créé une émulation propice à la performance lors de cette 166e édition.
Le retour en grande pompe de Mélanie Doutart, désormais licenciée à Nogent-sur-Oise Athlétisme, a marqué les esprits. Cette ex-athlète de haut niveau a impressionné par sa détermination et sa force mentale. Maman d’une petite fille depuis huit mois, elle s’est imposée avec panache, remontant progressivement sur la tête de course et passant surtout sous la barre des 38 minutes pour ce 10 km qui signe son retour à la compétition. « J’ai repris il y a 6 à 8 semaines, vraiment tranquillement. Comme je n’avais pas d’objectif à court terme, c’était plus pour le plaisir. J’ai couru jusqu’à presque huit mois de grossesse et marché le dernier, je ne me suis jamais vraiment arrêtée. Mais ça a été dur de revenir », a-t-elle confié. Derrière elle, Sabrina Bentobji a pris la deuxième place en 38’39, avec un chrono en deçà de ses attentes. Ce n’est que partie remise pour cette Yvelinoise avant le 10 km de Lille, dans deux semaines. Élodie Bellettre, fidèle des courses locales malgré une organisation familiale millimétrée, en tant que mère de deux enfants en bas âge, mariée avec un coureur, a bouclé la distance en 38’44. Loin de son record personnel, elle a tout de même réalisé une belle performance après sa sixième place aux Championnats de France du 5 km à Fréjus dimanche dernier.

Un trio de tête dans la Course des As
Le spectacle n’a pas manqué non plus du côté masculin, avec un trio de tête multigénérationnel passant ensemble au stade des 3 km puis aux 6,5 km, maintenant le suspense jusqu’au bout. Poussé par les pointes de vitesse de Brahim Zouaoui, qui finit par céder à 2 km de l’arrivée, l’espoir Ilyas Ghandaoui s’est offert une très belle victoire, juste devant Aurélien Dassonneville, champion de France des 100 km 2024. « C’était une belle course, parce que c’était assez tactique. On est resté en pack, on s’est attaqué à chaque virage et à chaque ligne droite. C’était un peu la guerre, mais c’était parfait », lâchait le coureur de 21 ans, auteur d’un temps de 32’36. Âgé de douze ans de plus, Aurélien Dassonneville a lui aussi savouré sa course, heureux de ne plus ressentir de gêne au pied et de faire descendre encore son chrono personnel, après son record sur le semi-marathon à Amiens il y a deux semaines, où il s’était avoué vaincu, en terminant deuxième derrière Brahim Zouaoui. « Quand il est parti dans la descente, je n’ai pas pu revenir ! Mais c’était sympa d’être à trois et d’alterner un peu les rôles », a-t-il raconté avec le sourire. Le vétéran du trio, un master d’une dizaine d’années de plus, souvent vainqueur grâce à ses relances opportunes, n’avait pas les jambes pour espérer mieux qu’une troisième place en 33’04 ce dimanche. « Dès que j’ai vu que ça décrochait, j’ai laissé. J’étais fatigué, les jambes lourdes, et le parcours est très musculaire, concédait-il. J’ai relancé pour user Aurélien et le jeune a repris ma technique. La jeunesse a gagné ! »

Un événement familial
Une jeune fratrie a survolé le 5 km, aussi bien du côté des performances masculines que féminines. L’aîné, Joaquín Witte, a triomphé en 15’32, tandis que sa cadette, Pilar Witte, l’a emporté en 19’22. Les deux natifs de la région samarienne évoluent aujourd’hui au club de triathlon de Villeneuve-d’Ascq et ont juste profité d’un passage à Amiens pour intégrer cette course à leur préparation. « On a fait le 5 km pour préparer le vrai objectif de la saison : les 5 km de Lille. C’était juste une course pour se faire plaisir, mais c’est toujours sympa d’avoir gagné, surtout avec le public », confiait le junior. Sa petite sœur de 15 ans, encore cadette, se disait ravie d’avoir battu son record personnel à l’occasion de son deuxième 5 km.
La belle histoire de la matinée, c’est aussi celle d’un fils et de sa mère, qui ont chacun fait leurs 10 km de leur côté mais se sont retrouvés à l’arrivée au sein de la joyeuse équipe des « Foulées sans pression ». Ce groupe d’amis, formé dans l’optique de partager leur intérêt pour la course à pied, enchaîne les sorties dominicales. Après le 10 km des Joggers, leur prochaine étape sera la Corrida de Corbie. Pour y participer, le jeune Matis Magnier, 14 ans seulement, devra encore contourner le règlement pour se présenter sur la ligne de départ. Ce qui a d’ailleurs été le cas ce dimanche, où il a terminé sixième de l’épreuve, sans être classé en raison de son âge. Longtemps dans les pas d’Arnaud Douchet, troisième de la Course des Joggers et ami de sa maman, il a cédé du terrain au fur et à mesure des kilomètres. « C’était dur ! Je ne suis pas déçu, c’est déjà très bien vu que j’aie repris la course il y a trois mois, même si j’ai toujours fait du sport. J’aime bien courir avec les copains de ma mère », s’exclame le collégien, prêt à rechausser ses baskets dès que l’occasion se présentera.
Sabine Loeb
Crédit photo : Reynald Valleron – Gazettesports.fr

