Resté à Amiens cet été pour disputer une troisième saison de suite, la quatrième au cours de sa carrière, l’attaquant Bastien Maïa (28 ans) s’est confié sur ces deux premières semaines d’entraînement, marquées par l’arrivée de Kevin Bergin comme nouvel entraîneur, avant les deux premiers tests de la préparation estivale.
Bastien Maïa venait peut-être, du moins sur le plan statistique, de réaliser l’une des meilleures saisons de sa carrière avec 43 points en 58 matchs. Cet été, le vainqueur de la Coupe de France avec Amiens en 2019 a prolongé l’aventure d’une saison avec les Gothiques. Il en sera alors à sa quatrième année sous les couleurs amiénoises. Lorsqu’il a rempilé en tant que joueur formé localement (JFL), Mario Richer était encore l’entraîneur d’Amiens. Le Québécois, dont le départ avait été annoncé à la mi-juin, a été remplacé par Kevin Bergin, un compatriote et ancien défenseur des Gothiques d’Amiens de 2010 à 2013. Malgré ce changement soudain, Bastien Maïa est resté concentré sur le projet amiénois et la nouvelle ère qui a ainsi débuté.
Après deux semaines d’entraînement intensif, comment vous sentez-vous ? Comment se sent l’équipe avec un nouveau fonctionnement lié à un nouvel entraîneur qui est Kevin Bergin ?
Bastien Maïa : « Ça va, ç’a été, je ne peux pas cacher que la reprise est quand même assez dure. Le fait de ne pas avoir touché la glace pendant plusieurs mois joue. Il y a beaucoup de choses qui sont nouvelles, mais on a quand même gardé un gros noyau par rapport à l’année dernière. Déjà, la cohésion de l’équipe et l’entente dans l’équipe, elle est bonne et ça aide. Collectivement, il y aura un nouveau système de jeu, même si ça sera basé sur les mêmes principes. Pour l’instant, ça se passe plutôt bien. Je pense qu’on a eu de bonnes semaines d’entraînement. Ça ne sera peut-être pas parfait dès le premier match, mais je pense que l’attitude sera bonne. Je pense que c’est le plus important à ce moment-là de la saison.

L’intensité, elle a été directement imprimée dès le premier entraînement à la reprise. Ces entraînements se rapprochent-ils de ce qu’étaient les séances avec Mario Richer ?
Je pense que les bases sont assez similaires. C’est un nouveau coach qui va amener un système de jeu qui sera différent. Mais je pense que l’identité ne changera pas forcément. Par rapport au premier entraînement, je pense que Kevin est quelqu’un de très attaché au détail. Il fallait faire en sorte de mettre les bonnes habitudes en place dès la première séance. C’est pour ça que ç’a été intense. On a compris le fonctionnement du coach. Ça vient plus naturellement et indirectement. On l’entend peut-être un peu moins crier que lors des premières séances.
Ce premier stage en Allemagne avec ces deux matchs doit être riche en enseignement, si bien que le résultat sera peut-être, pour une fois, moins important que d’habitude…
On ne va pas se cacher que même si c’est la pré-saison, l’esprit de compétition est toujours là. On va remettre le bleu de travail pour avoir cet esprit combatif et de compétition. Je pense qu’il faut qu’on se concentre sur l’aspect collectif, qu’on reprenne les sensations. Ce ne sera pas simple, c’est une certitude. On aura des choses à travailler, même si le match est très bon. Si le match est moins bon, on aura encore plus de choses à travailler. Mais on y va avec l’ambition de progresser, d’être meilleur que les deux premières semaines, d’appliquer les choses qui nous ont été demandées au sein du système de jeu. Individuellement, on se doit de reprendre les sensations, de prendre du plaisir à jouer, d’avoir cet aspect compétition qu’on aime tant.

Sur cette dernière séance, vendredi, on vous a vu aligné avec William Lemay et Sean Richards. Est-ce une ligne dans laquelle vous pouvez vous épanouir ?
Si le coach a pris cette décision, c’est qu’il croit en nous. On peut être complémentaire par notre style de jeu. Pour l’instant, on apprend à se connaître sur la glace, à comprendre comment l’un et les autres fonctionnent. C’est de bon augure, mais je pense que ça peut être très positif. Mais les automatismes, on ne peut pas se cacher qu’ils ne sont pas encore là. C’est pour ça qu’on va travailler là-dessus ce week-end. Essayer de discuter au sein de la ligne, de communiquer et de ne pas hésiter à dire les choses afin qu’on puisse avoir du succès tous les trois ensemble.
J’étais assez surpris. Au début, je pensais que c’était une blague.
Bastien Maïa, attaquant des Gothiques d’Amiens
Cet été vous avez prolongé votre aventure avec Amiens pour une nouvelle saison. Entre temps, Mario Richer est parti avec une énorme opportunité en rejoignant le Traktor Chelyabinsk en KHL, la deuxième meilleure ligue du monde. Comment avez-vous vécu cet épisode ?
J’étais assez surpris. Au début, je pensais que c’était une blague. Je pense que Mario, c’est le genre de gars qui est plutôt blagueur. Je sais qu’on s’est appelés juste après qu’il a envoyé le message sur le groupe en disant « c’est vrai » ou « c’est pas vrai ». C’est une très belle opportunité pour lui. Tous les uns comme les autres dans l’équipe, si un jour, on avait une opportunité d’aller dans une des ligues comme la KHL, je pense qu’on n’hésiterait pas forcément. C’est une opportunité de rêve par rapport à lui et à sa carrière. C’est quelque chose pour laquelle il a travaillé toute sa carrière. Ça arrive maintenant. L’aspect sportif est totalement compréhensible. Je suis content pour lui. J’espère qu’il restera là-bas le plus longtemps possible, s’il le peut, ou que ça lui donnera d’autres opportunités dans sa carrière de coach.
Son départ vous a-t-il fait douter sur votre choix de rester ?
Je pars du principe que si tu as confiance en toi, que ce soit tel ou tel coach, normalement, tu es capable de montrer ce que tu vaux et ce que tu peux faire pour aider l’équipe et gagner ton temps de jeu. Ça reste l’esprit de compétition. C’est sûr qu’on était plusieurs à être dans la zone de confort avec Mario parce qu’on savait exactement comment ça se passait. On n’avait pas trop à réfléchir. Il n’y avait pas cette appréhension du nouveau pour la saison d’après. Mais peut-être que ça peut être aussi un coup de boost pour chacun d’entre nous et pour l’équipe d’avoir du changement. Peut-être que Kevin va être capable de tirer plus de certains joueurs. Je le prends plus comme ça, dans le sens où il a une philosophie qui est différente, qui peut m’apporter, qui peut me faire progresser, qui peut m’aider à devenir un meilleur joueur individuellement et à mieux aider l’équipe. Au final, c’est quand même le but d’être meilleur et d’aider l’équipe au maximum afin de gagner des matchs et de remplir les objectifs du club. »
Propos recueillis par César Willot
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr

