Les championnats de France se sont tenus ce vendredi 15 août au parc de la Hotoie. En catégorie reine, le club de Beauquesne s’est imposé haut la main cette année.
Figure de référence du ballon au poing, Gilles Caron tenait les rênes de l’organisation de l’événement, aux côtés du président de la Fédération, Stéphane Pateau. « Je vais sur mes 75 ans, je viens ici depuis 1959, tous les ans. C’est prenant, mais il y a toujours de l’émotion. On le vit à la fois avec de l’appréhension et puis, quand arrive le moment de remettre les drapeaux, un certain soulagement », a confié ce bénévole aux multiples casquettes, à la fois chargé de communication de la Fédération et passionné par l’histoire du ballon au poing. Installé sur l’estrade pour suivre les finales, il consigne les résultats dans un carnet noir, transmis par chaque arbitre, avant de les reporter sur Excel pour les partager en fin de soirée sur sa page Facebook.
Avant la finale d’Excellence A, opposant Beauquesne à Toutencourt, le pilier du ballon au poing préférait ne pas se prononcer sur le vainqueur : « Je vais prendre un joker. J’aurais misé sur Beauquesne, mais après avoir vu la partie entre Toutencourt et Beauval, j’ai beaucoup d’hésitations. Toutencourt a montré beaucoup de maîtrise, de volonté, et les gestes techniques appropriés pour remporter sa demi-finale. » Finalement, c’est Beauquesne qui a remporté la finale 7 jeux à 1.
L’auteur de plusieurs recueils sur la discipline cherche avant tout à transmettre aux plus jeunes la motivation de poursuivre ce sport historique. Ancré dans la culture picarde depuis le XIXᵉ siècle, Gilles Caron est né dans cet univers. Mais, blessé très jeune par une remorque agricole qui lui a roulé sur le bassin, il n’a jamais pu y jouer. La passion est néanmoins restée entière, nourrie dès l’enfance lorsqu’il observait son père, son frère et ses amis disputaient des parties. « Tout ce qui touche au volet historique, je ne dis pas que je suis intarissable, mais j’aime bien », a raconté le natif de Picardie.

Il précise que ce n’est qu’en 1906 que le championnat de France a vu le jour. Étendu sur plusieurs dimanches, il fut rapidement décidé par les organisateurs de conclure ces journées par des finales, à l’issue desquelles seraient remises des récompenses officielles. Après concertation, ils jugèrent qu’un drapeau bleu, blanc, rouge ferait l’affaire. Depuis, il est devenu un symbole.
Sabine Loeb
Crédit photo : Reynald Valleron – Gazettesports.fr

