Un stage national de judo pour les minimes, organisé par la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées, s’est tenu du 28 juillet au 2 août au dojo Michel Bourgoin d’Amiens.
Au dojo Michel Bourgoin, environ 120 judokas français, allemands et luxembourgeois ont été réunis pendant une semaine pour un stage national intensif, organisé pour la deuxième année consécutive sous l’égide de la fédération. Côté français, 76 minimes ont été sélectionnés. Répartis en 19 catégories différentes, ils ont été choisis grâce à leurs excellents résultats, généralement des podiums, lors de la Coupe de France Individuelle Minimes disputée en mars dernier, à Villebon-sur-Yvette. « Cela a permis de constituer une sélection, mais tout le monde n’est pas éligible. L’entraînement reste très exigeant, il faut donc un certain niveau requis« , précise Yves Camuzet. Le thème du stage, « kumikata et liaison de ne-waza », met l’accent sur le travail de la saisie et des enchaînements au sol allant de l’immobilisation jusqu’aux techniques de soumission, dans un souci de contrôle.
Sélectionnés ou repêchés par la Fédération, les jeunes judokas ont eu l’opportunité de participer à ce stage, après une petite coupure estivale. Cette immersion intervient également avant les futurs stages de pré-rentrée prévus pour ceux qui rejoindront de nouvelles structures début septembre. « Cela leur permet de bénéficier d’un stage intensif pour se mettre directement dans le bain de l’accès au haut niveau, explique le technicien. Il y en a quelques-uns qui ont été repêchés parce qu’il nous restait de la place. On a repêché des 5ᵉ et des 7ᵉ que l’on estimait avoir du potentiel. Parmi les médaillés, certains n’étaient pas disponibles pour venir. Mais, globalement, il s’agit bien de l’élite du judo français minime.«

Le directeur technique régional de la Corse, Yves Camuzet, et le cadre technique du Grand-Est, Jérémy Andres, sont chargés du pilotage organisationnel et administratif de ce stage. Ils sont respectivement responsables nationaux adjoints des groupes masculins et féminins. « La fédération a lancé un appel à candidatures, et nos profils correspondaient« , raconte Yves. Leur rôle n’est pas d’animer les séances, mais de piloter ce stage : « On fait une réunion de pilotage au départ, on répartit les tâches de chacun pour les entraînements et on donne un fil conducteur technique qui assure une certaine cohérence pour préparer les athlètes dans leur structure. À l’issue de cela, la participation est un peu sur la base du volontariat. On s’occupe du pilotage administratif et organisationnel, car ce sont des adolescents, il faut leur expliquer les raisons pour lesquelles ils sont là, et veiller à ce qu’ils ne se perdent pas. » De plus, l’ancienne judokate professionnelle et actuelle entraîneure du club de Tourcoing, Clémence Louvet, est la kinésithérapeute idéale pour ce stage, puisqu’elle connaît les blessures spécifiques aux judokas et qu’elle a en plus quelques athlètes de sa structure qui ont été sélectionnés.

Le programme est intense pour les judokas et judokates âgés de 12 à 13 ans : deux séances de 2 h 30 sont prévues chaque jour, matin et après-midi, entrecoupées d’un déjeuner préparé par un traiteur et pris à proximité, dans l’auberge de jeunesse où ils résident pour la semaine. Seule exception : le jeudi, où quelques activités ont permis de divertir les jeunes Français et d’offrir aux délégations étrangères une petite visite de la ville. Dès le réveil, juste avant le petit-déjeuner, de la préparation physique généralisée est prévue, alternant entre un footing ou du renforcement musculaire : « Cet emploi du temps bien ficelé résulte d’une collaboration intelligente et d’un travail efficace, pensé avant tout pour le bénéfice des athlètes.«
Dès le réveil, avant le petit-déjeuner, une préparation physique générale est programmée, alternant footing et renforcement musculaire. Huit cadres techniques, dont deux féminines – Céline Lebrun, vice-championne olympique, et Clémence Émèche, médaillée de bronze aux Championnats du monde juniors – se relaient pour encadrer les jeunes. Ce vendredi matin, c’est Nicolas Cahier, conseiller technique fédéral de la Somme qui mène la séance, axée sur des « randoris debout » ou « randoris au sol » (combat d’entraînement libre pour mettre en pratique les techniques). « Aujourd’hui, nous avons demandé à Nicolas de privilégier le travail au sol, car le groupe commence à fatiguer. Après échange avec notre kiné, il a été recommandé de lever un peu le pied pour sécuriser les jeunes« , explique le responsable national adjoint du groupe masculin. Une fois l’échauffement terminé, place à la technique : « On commence par travailler les gammes, puis on enchaîne avec des exercices d’application avant de conclure par les combats« , détaille-t-il.

La période du stage n’est pas choisie au hasard, puisqu’elle correspond à un creux dans le calendrier des judokas. « De manière stratégique, on se rend compte que les enfants n’ont pas la possibilité, durant l’été, de faire du judo dans leur club. Donc si on cale ce stage au mieux dans leurs vacances, ça leur permet de reprendre progressivement et de ne pas rester sans activité ni sans judo« , précise Yves. Le choix du lieu n’est pas anodin non plus : grâce à Pauline Camus, responsable nationale et originaire de la région Hauts-de-France, le dojo amiénois s’est rapidement imposé comme le meilleur endroit pour accueillir les jeunes judokas. « Elle nous a orientés dans un premier temps de manière stratégique sur Amiens parce qu’il y a une excellente surface et un dojo de grande qualité« , ajoute Yves.
Malgré la barrière de la langue qui complique parfois la communication, les quatre délégations allemandes, réunissant une quarantaine de judokas, bénéficient d’un échange sportif et culturel sous l’égide de l’OFAJ, un organisme européen qui finance les projets franco-allemands pour la jeunesse. « Une richesse du judo, c’est justement cette capacité, lors d’un rassemblement comme celui-ci, à mêler le sport et la culture. Rien que dans la traduction, les échanges, et tout le reste. C’est sûr que ces moments resteront gravés toute leur vie. Dans 20 ou 30 ans, ils en reparleront encore », confie Yves. La présence de la délégation luxembourgeoise est évidemment précieuse, puisque la plupart de ses membres maîtrisent les trois langues nécessaires à une bonne communication entre Français et Allemands.
Cet échange franco-allemand, dans un cadre propice à la performance, est une très belle manière de former les judokas de demain. Et qui sait ? Peut-être qu’un futur champion olympique se cache parmi les jeunes présents durant ce stage en terre amiénoise.
Retrouvez quelques images du stage :
Sabine Loeb
Crédit photo : Théo Bégler – GazetteSports.fr







