L’arrivée d’Esteban Devich au Rugby Club Amiénois, souhait de Joël Nayet, permet au club picard de basculer sur un nouveau projet ambitieux, même s’il est dans la continuité du précédent, mené par les co-présidents Stéphane Wiotte et Olivier Génermont pour retrouver la Fédérale 2 le plus vite possible.
Le Rugby Club Amiénois se veut ambitieux. Pour retrouver la Fédérale 2 le plus vite possible et, pourquoi ne pas viser la Fédérale 1 sur le long terme, le club a décidé de miser sur Esteban Devich pour pallier le départ de Mickaël Morainville. Le néo-manager général vient ainsi insuffler un vent nouveau au sein du club picard, sous la houlette de Stéphane Wiotte et d’Olivier Germenont qui ont ainsi prolongé le souhait de Joël Nayet de faire venir le technicien franco-argentin. Son expérience et sa rigueur sont censés donner un nouvel élan au RCA.
Et cela devrait faire grand bien au club qui vient de vivre une saison particulière avec la disparition de son ancien et emblématique président Joël Nayet au mois de février. « On s’est un peu retrouvés au pied du mur, concède Stéphane Wiotte. On a repris la coprésidence avec Olivier Germenont pour pérenniser le projet de base de Joël, et qu’on développe. Cette année-là était compliquée pour les joueurs, pour les membres du bureau, c’était compliqué pour tout le monde. » Sur le terrain, alors que l’équipe masculine n’était pas forcément, ni programmée, ni dans le coup pour jouer les toutes premières places, cet événement lui a quelque peu mis du plomb dans l’aile. Elle a ainsi terminé la première phase de la saison à la cinquième place de sa poule, loupant de peu la qualification directe pour les phases finales de Fédérale 3. En barrage, la formation picarde s’est inclinée dès son premier match face à Haguenau. « Les joueurs ont fait ce qu’ils ont pu et honorablement, je trouve, parce qu’ils sont quand même allés en barrage. Ils auraient pu aussi attaquer les play-offs et ça nous aurait bien aidé, mais bon, ça, c’est le sport. » De leur côté, les Licornes ont été éliminées en demi-finales du championnat HDF/IDF avant d’échouer au stade des seizièmes de finale du championnat de France de Fédérale 2 en s’inclinant 29-0 face à Rheu.

Nouveau manager général, nouveau quotidien en perspective
À peine un mois après la fin de saison, que l’on peut qualifier de prématurée, les choses se sont accélérées au club avec le départ de Mickaël Morainville vers d’autres horizons et l’officialisation, quasiment dans la foulée, de l’arrivée d’Esteban Devich en qualité de manager général RCA. « Joël (Nayet) l’avait approché il y a deux ans, ça n’avait pas matché ; là, il est revenu vers nous et c’est vrai que je lui ai même posé la question : pourquoi tu viens chez nous, en Fédérale 3. Il avait entendu qu’on reprenait le projet sportif de Joël et qu’on essayait d’aller au bout de son engagement. C’est ce qu’on est en train de faire », déclare Stéphane Wiotte. Lequel préfère rester discret sur ce qui est en train de se mettre en place, notamment au niveau de l’organigramme du club, mais aussi au niveau de la composition du staff d’Esteban Devich. L’effectif masculin devrait globalement rester le même, avec tout de même quelques ajustements, au niveau de la charnière notamment. Le Rugby Club Amiénois avance doucement ses pions et ne veut surtout pas se précipiter afin de poser des bases solides pour son projet avec le technicien franco-argentin qui a signé pour trois saisons avec le club amiénois.
J’aimerais qu’on arrive à revivre la même histoire que l’Amiens SC il y a 20 ou 30 ans.
Stéphane Wiotte, co-président du Rugby Club Amiénois
Ce qui est sûr, c’est que le quotidien des joueurs devrait drastiquement changer. L’arrivée d’un nouveau manager général, qui plus est de ce calibre, implique forcément quelques changements. D’autant plus que la philosophie d’Esteban Devich, comme il l’avait confié dans un entretien accordé à Gazette Sports le 23 mai dernier, repose sur l’implication totale et le travail sans relâche. Tout cela au cœur d’un programme intensif et millimétré. Sa manière de fonctionner et sa méthode de travail ont pu en surprendre plus d’un au sein de l’effectif samarien lors de la présentation fin mai, mais elles plaisent beaucoup aux dirigeants. Ces derniers apprécient aussi fortement l’importance que porte leur nouveau manager général à la formation.

« J’aimerais qu’on arrive à revivre la même histoire que l’Amiens SC il y a 20-30 ans à Moulonguet. Le club était en National puis en Ligue 2 à l’époque. Puis ils sont montés petit à petit avec des partenaires qui avaient le même objectif. Dans la même idée, c’est un petit peu ce qu’on veut essayer de refaire : se retrouver d’ici 5 ans à un niveau supérieur. […] Il y a une place pour le RCA au niveau des Hauts-de-France, de la partie nord de la France. On peut se glisser en étant le petit poucet. » Au club, on ne dit pas explicitement que retrouver la Fédérale 2 dès la saison prochaine est un objectif, même si la retrouver un an plus tard ne serait pas perçu comme un échec. Mais le club semble en tout cas s’en donner les moyens pour y accéder le plus vite possible.
César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne, Théo Bégler – Gazettesports.fr

