Ce samedi, pour la dernière sortie de la saison au Coliseum, les joueurs de l’Amiens Handball Club ont offert au public, venu nombreux, une remontée fantastique face au leader abbevillois. Le symbole d’une jeune équipe qui a progressé à la fois techniquement et mentalement.
Menés de huit buts à la pause, de dix buts à moins de 20 minutes du terme de la rencontre, les joueurs de l’Amiens Handball Club ont réalisé une incroyable remontée pour conclure la saison à domicile en beauté. Un match nul 30-30 face au leader et promu en Nationale 2, Abbeville, qui avait un petit goût de victoire : « On revient de loin, on a fait une belle deuxième. C’est bien parce que tout le monde a relevé la tête et qu’on n’a pas lâché, ce qu’on aurait fait peut-être en début de saison. C’est cool pour tout le monde, pour le public et pour les joueurs » se réjouit Julien Dubus, le capitaine amiénois. Un point arraché au prix d’un bon niveau de jeu, mais surtout grâce à un mental d’acier : « Je pense que les jeunes ont progressé. Tactiquement, on a changé quelques trucs, mais je pense que c’est surtout mentalement. Dès que c’était un peu dur, on s’est donné un peu plus. Tout le monde a fait un peu plus et ça a mieux fonctionné. » Et l’ambiance extraordinaire qui régnait dans un gymnase du Coliseum plein a pu donner ce petit supplément d’âme qui a fait la différence dans les derniers instants : « Entendre le bruit à chaque fois qu’on marque et voir qu’on revient, c’est vrai que ça motive. Et à la fin, quand on est rincé, je pense que ça aide » confirme le joueur de l’AHC.

De son côté, dans le calme et le pragmatisme qui le caractérise, Yuriy Petrenko, entraîneur de l’équipe, avait le sourire mais était loin d’être euphorique comme pouvaient l’être ses joueurs au buzzer. Selon lui, le retour au score inespéré pour beaucoup n’est pas si surprenant : « Le match dure 60 minutes. Mais surtout, le dernier quart d’heure détermine tous les matchs. Tu peux être en retard au début, l’important, c’est de revenir à peu près à 10-15 minutes de la fin à cinq buts« explique-t-il. À partir de ce moment-là, il a demandé à ses joueurs de mettre « beaucoup plus d’activité, beaucoup plus de niaque en défense pour récupérer le ballon. » L’objectif était de mettre en difficulté l’attaque adverse et de lancer des attaques rapides : « Ils ont des gabarits et, dès que la défense est en place, on n’a pas de chance de marquer des buts. Du coup, au moment où on a récupéré, on a vite monté le ballon et on est revenu au score. » Une tactique et un style de jeu auxquels adhèrent Julien Dubus et ses partenaires, qui misent sur le déplacement et la capacité à répéter les efforts : « On a essayé de courir pendant tout le match. On a un déficit physique, donc il faut qu’on compense par la vitesse. C’est ce qu’on a essayé de faire. » Et c’est ce qu’ils ont réussi à faire.
L’AHC progresse et donne rendez-vous à l’avenir
Ce dernier entretien au Coliseum était aussi l’occasion pour Yuriy Petrenko de saluer la progression de l’équipe depuis son arrivée à l’intersaison : « On a remarqué qu’on ne perd plus beaucoup de ballons sur passe. Avant, il y avait pas mal de passes en touche, dans les chaussettes. Il y en a encore, il faut s’améliorer, mais il y a déjà une première progression. » Depuis le mois de janvier, le technicien amiénois et le reste du staff ont apporté ce style offensif, basé sur l’accélération du jeu, qui a fait mouche contre Abbeville notamment, mais qui comporte tout de même quelques failles que leurs joueurs résorbent plutôt bien : « Quand tu accélères le jeu, tu augmentes le nombre de pertes de balles. Mais on a réussi à accélérer le jeu tout en gardant quand même la maîtrise des circulations du ballon.« Ces récentes performances plus qu’encourageantes sont de bon augure pour les saisons à venir et pour le renouveau du handball amiénois : « Il ne faut pas oublier que chez nous, il y a des jeunes joueurs qui n’ont jamais connu ce niveau-là. C’est une bonne école pour la saison prochaine.«

L’objectif de l’exercice 2025-2026 est d’ailleurs déjà tout trouvé pour le coach samarien et ses joueurs : « La prochaine étape, c’est stabiliser leur niveau. Aujourd’hui, ils ne sont pas stables. C’est pour ça qu’on a des temps faibles dans lesquels on a du mal à gérer le ballon. Par contre, quand on est en temps fort, c’est à ce moment-là qu’ils montrent leurs vraies capacités. » Arriver à maintenir un niveau de jeu constant sur 60 minutes sera donc une priorité pour Yuriy Petrenko, lequel estime que réussir à le faire permettrait aux pensionnaires du Coliseum de passer un cap : « Tu deviens un petit joueur de handball, pas un joueur de D1, mais un joueur qui comprend le handball, qui sait pourquoi il fait chaque mouvement, chaque enclenchement. » Le technicien picard possède une méthode de travail bien à lui dans laquelle il pousse ses joueurs à la réflexion afin d’optimiser chaque effort : « On donne des cannes à pêche, c’est à eux de pêcher les poissons. Par contre, quand on donne cette canne à pêche, on explique comment elle fonctionne. Il faut lancer plus loin, il faut lancer ici… Ça prend beaucoup de temps, mais par la suite, il y a toujours le résultat. » Il y en a eu samedi et il pourrait bien y en avoir davantage dès la saison prochaine.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr
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