Entré peu avant l’heure de jeu, Hiram Berdita, milieu de terrain de formation, a terminé la rencontre comme avant-centre, ce dimanche, face aux Portugais d’Amiens. Un choix qui s’est avéré payant pour Simon Lucq et son staff, puisque le joueur de 27 ans s’est offert un doublé en toute fin de match. Chose qu’il avait annoncée.
Il était quelque peu déçu de ne pas avoir été aligné dans le onze de départ, ce dimanche après-midi, lors du derby face aux Portugais d’Amiens. Hiram Berdita a dû ronger son frein jusqu’à la 56e minute de jeu lorsque Simon Lucq décidait de faire appel à son joueur. Celui-ci terminait la rencontre non pas au milieu de terrain, mais comme avant-centre. « Quand on change de système et qu’on décide de se mettre à trois derrière pour gérer la densité qu’ils avaient mise à l’intérieur du jeu devant, je me pose un peu la question, mais quel changement je fais ? Qui je mets devant dans notre animation, dans notre 3-4-3. Et je me dis, je mets (Hiram) Berdita et il va avoir de l’influence sur (Jodinel) Nzeza qui nous a posé beaucoup de problèmes. En même temps, sur les transitions, je suis sûr qu’il est capable de marquer » justifie l’entraîneur camonois sur la réorganisation de son équipe.
Un doublé en trois minutes qui « libère » Camon
Lequel lançait son joueur qui remplace Elyas Bazzah alors que l’US Camon mène 1-0 depuis le début de la rencontre ou presque, grâce à la réalisation d’Alexis Dieu, aligné en pointe à la place de Zahir Zerdab, absent. Les Portugais mettent une certaine pression sur la cage camonoise pour arracher une égalisation qui tardait à venir, tant ils avaient déjà eu nombre d’opportunités avec Camille Poidevin et Ryan Da Veiga notamment. Mais à force d’avancer, ils ont laissé de l’espace dans leur dos et Berdita, repositionné, s’y est engouffré et en a profité à deux reprises en toute fin de match. « On m’a mis à un poste où je n’ai pas l’habitude de jouer sur les dix dernières minutes. Je fais l’appel qu’il faut, Roman (Carré) met un beau ballon dans le bon tempo. En face à face, il faut la mettre au fond, et c’est ce que j’ai fait », raconte-t-il sur son premier but.
Hiram Berdita et son doublé… Après Lilian Thuram en 1998… Ce sont à peu près les mêmes histoires.
Simon Lucq, entraîneur de l’US Camon

Le second intervient trois minutes plus tard, dans le temps additionnel. Sur un nouveau contre, Nassim Megharbi débordait sur le côté gauche avant de trouver Hiram Berdita qui dribblait Demba Gningue avant de pousser le ballon au fond des filets pour parachever le succès camonois. « Le premier but permet de nous libérer, d’avoir un petit matelas. Le deuxième, c’est la cerise sur le gâteau« , sourit le double buteur qui avait fêté ses 27 ans la veille. « J’avais dit que je rentrerai et que je mettrai un doublé. […] C’est vraiment une grosse victoire de l’équipe, ça fait quelques matchs qu’on est bien collectivement, même s’il y a eu quelques défaites. J’espère que ça va pouvoir continuer et qu’on va pouvoir se maintenir, pour l’US Camon et pour toutes les personnes qui nous suivent. » Simon Lucq, sur le banc en raison de la suspension de Frédéric Bornoville jusqu’à la fin de la saison, ne cachait pas sa satisfaction de l’entrée décisive de son joueur et s’en amusait tout autant : « Hiram Verdita et son doublé… Après Lilian Thuram en 98… Ce sont à peu près les mêmes histoires (rires). »

Camon sort de la zone de relégation
Avec cette victoire, Camon sort de la zone de relégation, profitant du nul concédé par Hazebrouck sur sa pelouse face à Compiègne (1-1). Le club picard, qui a remporté ce deuxième derby face aux Portugais, se donne un peu d’air avec cette dixième place et n’est plus qu’à deux longueurs de son adversaire du jour. Avec 24 unités, les Jaune et Noir ont désormais leur destin entre leurs mains à cinq journées de la fin. « Je pense que, dans le contenu général, on n’a pas fait un si bon match que ça. On a su profiter du scénario et du manque d’efficacité de nos adversaires. Le score est très sévère pour eux. Pour nous, c’était très important d’envoyer un message à tout le monde, même en interne dans notre club. On se battra jusqu’au dernier match avec beaucoup d’énergie », détaille Simon Lucq, qui n’a jamais connu la descente dans son parcours professionnel (dans les championnats qui sont allés à leur terme, ndlr). « Ça m’habite et je n’ai pas envie de descendre avec l’US Camon. On va profiter parce qu’on n’est plus relégable. »
César Willot
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr