Le CIDFF (Centre d’information sur les Droits des Femmes et des familles) en partenariat avec la Maison Sport Santé, organisait des séances sportives pour permettre à différentes femmes amiénoises de découvrir plusieurs disciplines sur un intervalle d’un mois. L’idée étant de leur donner le sourire, et leur faire oublier leur quotidien le temps de quelques heures.
La musique émanant de l’enceinte rythmait le mouvement des poings des dizaines de participantes au centre de la Halle des Quatre-Chênes. Au niveau des tribunes, quelques cartons plastifiés sont collés sur les barrières, représentant les humeurs de chacune au début de la séance, avant de se défouler. Un moment important, pris aussi à la fin comme l’explique Véronique Aurivel, chargée de projet en activité physique et adaptée à la Maison Sport Santé et référente du projet « Femmes et Sport » : « L’idée est de prendre aussi leur ressenti en fin de séance, même si notre indicateur principal est aussi le sourire qu’on peut voir sur leurs visages. »
Un processus qui s’allonge sur plusieurs semaines pour créer une continuité, et une progression de chacune des femmes présentes tout au long des séances : « On essaye de créer du lien au fur et à mesure, pour que ce soit aussi une motivation supplémentaire de se retrouver et prendre du plaisir à pratiquer » admet Véronique Aurivel. Une diversité de sports présentés, qui permet aux participantes de cibler ce qu’elles préfèrent : « J’attends de finir le cursus d’expérience […] et je pense que je ferai mon choix après ça » précise Agathe, l’une des participantes. Des séances qui se suivent (six en tout), et qui ont toutes un objectif précis et distinct : « On va se remettre en mouvement avec une activité d’expression corporelle (la danse), une marche ensuite pour aller de l’avant et se remettre en action, et privilégier les échanges. […] on va aussi travailler la relation à l’autre, avec des jeux d’oppositions proposés avec l’escrime. » liste Véronique Aurivel.
Un processus qui peut être possible grâce aux différents partenariats qui permettent la tenue des différentes séances. En plus des clubs de sport, les référents de la Maison Sport Santé organisent et dirigent la moitié de ces sessions. C’est le cas de Cathy Dehez pour cette séance d’aéro-boxe : « Il y a une écoute particulière pendant ces cours, et des échanges qu’on essaye de privilégier […] afin de les aider à travailler certaines compétences psychosociales, et qu’elles puissent les réinvestir dans leur quotidien. » explique-t-elle. Un projet en construction, qui nécessite aussi de la régularité : « On va essayer de faire perdurer ce projet, qui a une réelle utilité puisque les partenaires (CIDFF 80 et AGENA) ont identifié ce besoin. » conclut la référente de la Maison Sport Santé.
Valentin Michel, maître d’armes et intervenant pour la séance d’escrime, explique également l’objectif de celle-ci : « L’idée, c’est de développer la confiance en soi, c’est être capable de se montrer face à un public et ne pas éprouver de gêne. […] C’est aussi un travail de mémorisation, et de coordination du corps dans l’espace. » Un projet particulier auquel il tenait à participer : « C’est un projet qui me tient à cœur aussi, parce que ma maman est décédée d’un cancer, il y a huit ans […] C’est un projet important car justement, il amène à échanger avec d’autres personnes qui peuvent être atteintes de symptômes similaires que certaines de ces femmes. Cela permet de dédramatiser leurs situations. »
Un parcours qui se terminera dans quelques semaines, après avoir présenté un panel de différents sports. Une exploration et initiation de ceux-ci, le temps de quelques semaines, afin de se servir du sport comme un moyen de s’épanouir.
Victor Simonet
Crédit photo : Louis Auvin et Victor Simonet – Gazettesports.fr
