Jeudi 27 mars, au sein du gymnase Elbeuf, 50 élèves du collège Les Coudriers de Villers-Bocage et 10 jeunes de l’IME de Doullens, également scolarisés aux Coudriers, ont passé l’après-midi ensemble pour découvrir la pratique du sport adapté. Cette journée, organisée par le comité départemental de la Somme et en partenariat avec le comité handisport de la Somme, a permis de le faire avec le sourire.
Sous le signe de la sensibilisation aux handicaps, les 60 collégiens ont partagé une après-midi exceptionnelle. Car s’ils se côtoyaient dans la cour du collège, le contact n’avait pas forcément lieu. Pour Elodie Detourne, éducatrice spécialisée à l’unité d’enseignement extérieur (UEE) de Villers-Bocage et à l’IME de Doullens, l’aspect positif est « plutôt en terme de socialisation. À contrario de l’Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire), nos élèves ne sont pas intégrés dans des classes ordinaires. Mais durant les temps informels (la récréation), ils peuvent créer du lien. » Utiliser le sport comme facteur d’inclusion s’avère plus bénéfique que de se retrouver « seuls face à plein d’élèves. »

La matinée était passée à la sensibilisation aux handicaps, tant moteurs que psychiques. Une première approche et un premier contact pour certains sur ce thème, car, comme le souligne Dimitri Sillibe, salarié au conseil départemental de la Somme à la direction des sports : « Sensibilisation du handicap physique, mais aussi cognitif, parce qu’aujourd’hui, quand on dit handicap, il manque une jambe ou un bras. Mais le handicap peut aussi être invisible. [En 2023, sur les 12 millions de Français en situation de handicap, 80 % ont un handicap invisible.] C’était important aussi d’insister sur ce point-là. » Car hélas, encore trop peu de personnes sont sensibilisées à cette thématique. Après la matinée, qui a su convaincre le jeune public, l’après-midi était axée sur la pratique du sport adapté. En présence de Christelle Hiver, présidente du conseil départemental de la Somme (CDS), de Jean-Christophe Favereaux, directeur des sports du CDS, et entre les affiches exposées de différents grands champions tels que Dimitri Pavadé, Auréli Rivard, Jincheng Guo ou encore Oksana Masters, les jeunes du collège se sont pris au jeu de la découverte de nouveaux sports.

Parmi les activités proposées au sein du gymnase Elbeuf, les collégiens ont pu découvrir le cécifoot, le floorball, le cardio goal, le para-badminton et quelques gestes de karaté, ainsi que de self-défense. Neige N’Gollo Mouet de l’AUC Badminton, deux étudiants de la JASH, René Faure de l’Amiens judo santé solidaire (AJSS) et enfin trois membres du comité handisport de la Somme composaient l’équipe des animateurs. Pour Dimitri Sillibe, derrière ces découvertes post-repas se cache l’envie « d’insister sur l’inclusion des jeunes en situation de handicap, de les inclure au maximum avec les collégiens pour pratiquer et montrer que le handicap ne veut pas dire que ce sont des gens bizarres ou différents, mais que, même avec un handicap mental, ce sont des gens comme nous et on peut tous le faire de manière uni. »


Si, au cécifoot, essayer de se situer au son du ballon s’avérait plus difficile que prévu, cela n’empêchait pas les collégiens de prendre du plaisir, peut-être pas autant qu’au karaté, car on pouvait directement essayer les gestes sur ses amis, tandis qu’au floorball on balbutiait la conduite ainsi que le tir avant de faire un petit match. Sur l’activité proposée par l’AUC Badminton, les enfants découvraient les fauteuils spécialisés pour la pratique du sport et finalement, au cardio goal, sous les encouragements de leur enseignante d’EPS Laurence Decock, les jeunes étaient répartis en trois équipes et, sous la forme d’un relais, ils devaient courir entre les objectifs, mettre un panier pour finalement revenir au point de départ et passer le ballon à un membre de leur équipe, sachant que ce trajet devait également se faire à cloche-pieds !


Un bilan positif et une journée à revivre
Les retours sont unanimes, cette journée était très positive. Pour Marjorie Macé, enseignante à l’UEE de Villers-Bocage : « C’est le genre de journées qui plaît à nos jeunes, aux collégiens et qui rassemblent. » Même joie du côté de Laurence Decock : « C’est super ! C’est agréable que les élèves se prêtent au jeu. Il y a les élèves du collège qui sont mélangés aux élèves de l’UEE de l’IME de la Clairière. Ils sont hyper motivés, et ça fait plaisir de les voir comme ça ! » Une expérience très positive pour les collégiens, qui pourront tirer beaucoup d’enseignements de cette journée, comme le pense leur professeur d’EPS : « Je pense que ça ouvre et permet d’être plus tolérant vis-à-vis de tout le monde. C’est apprendre à vivre ensemble, ne pas être sectaire. De toute façon, on est dans un monde où on est tous différents, ça ne peut qu’être positif. » Cette journée a convaincu l’ensemble des participants, et Dimitri Sillibe espère voir le nombre de journées augmenter ou, au moins, constater une hausse de sensibilisation dans les établissements scolaires pour avoir une première approche de ce qu’est le handicap. « Si on multiplie ce genre de choses, on touchera un public plus grand. »
Cyprien Baude
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr