Une fois de plus, une affaire de dopage qui concerne une autre discipline que le cyclisme a tendance à partir en vrille ou, du moins, à ne pas prendre les proportions qu’elle mérite. Il semble bel et bien que, dans le cas de figure qui nous intéresse, le tennis est beaucoup plus protégé par les instances mondiales que le cyclisme, notamment. Longtemps, en effet, dans l’opinion, on a eu tendance à penser que le seul sport où un sportif pouvait se doper afin d’améliorer ses performances était le cyclisme.
L’affaire qui défraie en ce moment la chronique concerne tout simplement le numéro un mondial du tennis, l’Italien Jannik Sinner. Ces derniers temps, ce joueur a été contrôlé positif au clostébol. Nous ne sommes pas médecins, mais ce produit est interdit par les instances et il faut donc se plier à la loi. Ce que visiblement Sinner n’a pas fait puisqu’il s’est fait prendre une deuxième fois dans un contrôle positif. L’Agence mondiale antidopage l’a alors suspendu pour trois mois, mais il semble que la période de suspension ait été choisie par le joueur lui-même, en plein accord du reste avec les instances mondiales de ce sport.
Du coup, sa suspension prendra fin début mai, ce qui lui permettra d’être requalifié au moment où se déroulera le tournoi de Roland-Garros. À moins que le Tribunal arbitral du sport ne prenne l’affaire en main et se fasse respecter en prenant une décision au mois d’avril. Maintenant, posons simplement cette question : et si, à la place de Sinner, le dopé avait été coureur cycliste ? Tadej Pogačar, le dernier vainqueur du Tour de France. Nous aurions alors assisté à un déchainement de commentaires défavorables à l’encontre de ce champion cycliste, mais aussi à la discipline tout simplement. Car encore aujourd’hui, dans ce bas monde, beaucoup de gens croient qu’il n’y a que dans le cyclisme que le dopage est roi. Erreur.
Un directeur sportif, Jérôme Pineau, a alors posé cette question : « Deux poids, deux mesures ? ». Il a raison, tout comme un ancien numéro un du tennis mondial, Stan Wawrinka s’interroge ainsi : « Reverrons-nous un sport propre ? ». Franchement, nous nous posons la question et doutons…
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr (illustration)