EDITO : Un jour par an, ce n’est pas assez !

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Le 24 janvier, la journée internationale du sport féminin est célébrée. En France l’objectif premier restait de médiatiser davantage le sport féminin sur le petit écran… Des attentes qui ont pourtant bien changé autour de cette journée.

La médiatisation du sport féminin sur le petit écran est avant tout une question d’argent, il ne faut pas se le cacher… D’ailleurs, comment ne pas être ahuri par certaines pratiques, à l’image de la diffusion en 2023 de la finale des championnats du monde de handball sur TF1 puis TMC. Ce soir-là, TF1 diffuse le match France – Norvège jusqu’à la mi-temps, avant de basculer celui-ci sur TMC pour laisser place… au JT.

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Il ne s’agit pas, selon moi, d’une bascule équivalente à France TV entre la 2 et 3 pour garantir la tenue de certains programmes… non ! Il s’agit de diffuser une partie de match, qui plus est féminin, sur une chaîne “annexe”… Les joueuses de l’équipe de France ne méritaient-elles pas une deuxième mi-temps en prime time sur la chaîne n°1 ? Jamais, la chaîne ne se serait permise de faire de même pour l’équipe de France masculine…

Les mots c’est bien, les actes c’est mieux !

Depuis 2014 les pratiques lors de cette journée ont évolué. D’abord créée pour mettre l’accent sur la diffusion de contenus autour du sport féminin, aujourd’hui ce sont associations, collectivités et médias qui s’emparent de ce “temps fort”. Par le biais d’initiatives diverses, comme des animations, tables rondes, projections et sujets… Chacun met la main à la pâte.

Mais cette journée ne serait-elle pas devenue un fourre-tout ? Puisque pour certains, il s’agit avant tout d’être l’occasion de dresser le bilan de dispositifs, de donner des chiffres, de donner la parole à certaines. Doit-on nécessairement attendre le 24 janvier pour cela ?

Même si elle reste nécessaire pour faire avancer l’égalité et l’équité sur le sujet, et que par ailleurs, nous pouvons regretter l’absence de temps fort sur la métropole amiénoise en lien avec le sujet comme ce fut le cas il y a quelques années, c’est à chacun de montrer que le sport féminin fait envie, quelque soit le niveau, pour permettre une meilleure diffusion, comme le projet originel le voulait. Mais il faut s’imprégner de cette mission tout au long de l’année, en traitant les sujets de la même façon, et quelque soit la date, comme nous pouvons le faire sur nos différents médias.

Désormais les ouvrages de sportives fleurissent, les biographies, les documentaires aussi mais cela n’en reste pas moins une “niche”, qui intéresse souvent celles et ceux déjà sensibilisés. Alors, vous aussi, prêtez-vous au jeu du sport féminin comme vous le faites pour le sport masculin. Vous y découvrirez des sportives au même titre que les hommes, qui souvent, doivent faire face à davantage d’épreuves et d’obstacles pour parvenir à vivre de leur passion et essuyer toujours plus de critiques que leurs homologues masculins, encore aujourd’hui…

Profitons tout de même de cet édito pour mettre en lumière deux athlètes de haut-niveau samariennes, dont les témoignages vous aideront certainement à changer votre regard sur la question du sport féminin.

Et enfin, pour enrichir votre culture sur le sujet, de fabuleux ouvrages existent :

  • Suzanne, éditions Ankama qui retrace l’histoire de la tenniswoman : En savoir plus
  • Du sexisme dans le sport, éditions Anamosa : En savoir plus
  • Alice Milliat pionnière olympique, éditions Petit à Petit : En savoir plus

Dorine Cocagne
Crédit photo : Léandre Leber, Kevin Devigne et Louis Auvin – Gazette Sports