Quatre jours après la claque reçue, les Gothiques d’Amiens, qui se cherchent offensivement depuis quelques semaines, tenteront de reprendre leur marche en avant, à neuf journées de la fin de la saison régulière.
Le score était sec, voire sévère, au retentissement de la sirène vendredi au Coliseum. En conférence de presse, on aurait pu s’attendre à une colère noire de la part de Mario Richer, comme après la déroute face aux Boxers de Bordeaux. Mais celui-ci est apparu calme et plutôt lucide sur l’analyse du match, en insistant sur le fait qu’Amiens avait joué avec ses forces en présence et que le résultat ne résultait pas de la physionomie de la rencontre. Trois jours après, cette défaite cinglante avait-elle laissé des traces au sein de l’effectif amiénois ?
On avait pu observer un Bastien Maïa visiblement très déçu et marqué à l’issue du match. Pour Mario Richer, 72 heures après, ses troupes étaient déjà bien tournées vers le déplacement chez les Ducs d’Angers ce mardi à l’IceParc. Son attaquant Julien Tessier était du même avis : « Je ne crois pas que ça ait vraiment laissé de traces. On a eu nos chances pour revenir dans le match. Même quand c’était 1-0, 2-0 pour Chamonix, on a eu de très bonnes chances, on aurait pu égaliser. Je crois que, dans l’ensemble, avec l’effectif réduit qu’on avait, on a quand même bien bataillé en début de match. Par la suite, il y a quelques petits détails qui nous ont coûté cher. Je crois que c’est important dans n’importe quel match de ne pas trop rester accroché au match passé. Ce sont des victoires ou des défaites. Il faut tout de suite mettre notre attention sur le prochain match. Après n’importe quel match qui suit une défaite, on veut rebondir. »
Une attaque encore malade…
Si les Gothiques d’Amiens semblent, a priori, être passés à autre chose, ce lourd revers ne doit pas faire oublier que l’attaque est en proie à des difficultés. Et les principaux concernés en sont conscients. Pourtant, elle semblait avoir repris des couleurs et être repartie sur les chapeaux de roues il y a un peu plus d’une semaine. Vendredi, elle est restée muette et a confirmé les maux qui sont les siens depuis la fin de l’année 2024. Moins sereine, moins efficace, plusieurs adjectifs peuvent qualifier l’état de forme de l’offensive. Les nombreuses absences à ce poste peuvent expliquer cette méforme, mais les attaquants alignés sur la glace ont quelque peu perdu cette spontanéité dans la finition qui fonctionnait si bien en début de saison. « Je crois que c’est un petit passage à vide pour certains. On a des chances de marquer, mais on n’arrive pas à trouver la finition. On a des très bons joueurs qui sont blessés en ce moment et qui apportent beaucoup d’offensive. […] Quand tu as des chances de marquer, c’est signe que tu fais des bonnes choses sur la glace. C’est plus frustrant dans un match où tu ne marques pas et tu as l’impression que tu n’as pas eu de chance de marquer. »

Certains joueurs, si décisifs en temps normal, le sont moins ces derniers temps. On peut prendre l’exemple de Zachary Lavigne a inscrit huit buts et compte six assists en 24 matchs, gêné par une blessure à la cheville en début de saison. Le Québécois semble être loin de ses standards et des statistiques de l’an dernier, lui qui avait terminé sa première saison avec 45 points (20 buts et 25 assists). Son compatriote Julien Tessier, lui aussi éloigné de la glace pendant huit mois pour une rupture des ligaments croisés. Difficile de passer outre ce contexte concernant le numéro 19. On le sait, revenir à son plus haut niveau après ce type de blessure. « En revenant de blessure, je savais que je n’allais peut-être pas revenir au même niveau cette saison », avoue celui qui était sur un ratio de près d’un point par match (25 pts en 26 matchs) avant sa terrible blessure il y a un an. Il y a certains matchs où j’ai eu des chances où je n’ai pas pu trouver le fond de la cage. » Pour lui, une disette s’est installée puisqu’il n’a plus trouvé le chemin des filets depuis dix matchs, c’était face à Marseille (3-7).
…et encore décimée
Les hockeyeurs amiénois n’y ont pas échappé. La grippe a touché plusieurs joueurs et certains, même malades, ont joué vendredi face à Chamonix. Des conditions pas vraiment idéales, mais l’effectif déjà durement touché par les blessures aurait été encore plus court sans ce genre de sacrifice. Face à Angers, deuxième du championnat, Mario Richer peut compter sur le retour de son joueur de centre Janis Svanenbergs, mais il doit laisser encore bon nombre de ses joueurs dans la capitale picarde : James Phelan est toujours suspendu, Jesper Larinmaa et Gauthier Gibert sont encore trop justes et devraient réintégrer le groupe vendredi pour la réception de Marseille, tandis que Mathieu Mony doit encore patienter une semaine et qu’Ugo Tocquin voit sa fin de saison en pointillé, contraint de subir des infiltrations.

De son côté, Taran Kozun vient d’être papa et restera ainsi auprès de sa femme et ne fera donc pas le déplacement. Comme face à Chamonix, la jeunesse sera encore à l’honneur et, parmi les choix forts, on devrait retrouver Anatole De Mali sur la première ligne. Le jeune Amiénois, utilisé principalement par Valenciennes en D1, pourrait ainsi être récompensé de ses bonnes performances en supériorité numérique vendredi. Il aura en tout cas l’occasion de se montrer.
Ligue Magnus, 36e journée
Mardi 21 janvier, 20 h 30, IceParc
Angers (2e, 77 pts) – Amiens (5e, 56 pts)
César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr