Largement satisfait du match de reprise de ses joueuses, Nicolas Cauvin, entraîneur de l’ASC, a surtout pu compter sur une Assia Faridi exceptionnelle, auteure d’un quadruplé et logiquement grande artisane du succès face à une formation dunkerquoise qui n’a su la contenir.
C’était l’un des deux matchs en retard de l’Amiens SC féminin, un des deux matchs « bonus » selon Nicolas Cauvin. Face à Dunkerque, l’ASC n’a pas fait dans la dentelle et a facilement disposé de Dunkerque (5-1) en ayant pourtant « joué avec le feu » en début de seconde période : « En première mi-temps, on mène 3-0 mais on doit mettre beaucoup plus. On est tombé, sur le premier quart d’heure de deuxième mi-temps, dans la facilité. Les attitudes étaient moins bonnes » regrette l’entraîneur amiénois. Car les Samariennes se sont faites peur en concédant un pénalty puis en écopant d’un carton rouge dans la foulée. Mais le tournant du match, un énorme raté devant les cages picardes pour revenir à 3-2, permettait aux Amiénoises de retrouver des couleurs : « On a resserré un petit peu et on a remis le quatrième et le cinquième, ce qui pour moi, était tout à fait logique. »

Pour ce retour à la compétition après un mois, Nicolas Cauvin concède que « tout n’a pas été bon » mais les cinq buts marqués comme lors de la première journée contre Lillers, en plus de soigner le goal-average, suffisent amplement à son bonheur, notamment les deux inscrits alors que ses joueuses évoluaient à dix contre onze : « Ça montre notre supériorité, la force mentale du groupe aussi. Je pense que le but qu’on a pris nous a réveillé car on était dans une zone de confort », analyse le technicien samarien. Ce dernier était aussi heureux du retour de Mathilde Chrétien, un an et demi après sa dernière apparition. Pour Anastacia Grillié, le retour dans le groupe A devra attendre au moins une semaine puisqu’elle a évolué, ce week-end, avec l’équipe B. « C’est bien. Ça va faire des choix. Il y aura un peu plus de concurrence », s’est réjouit l’ancien coach du RCA masculin.
Assia Faridi, atout majeur de l’attaque
Sur les cinq réalisations, quatre ont respecté le schéma : passe en profondeur, centre et reprise. « Elles (les Dunkerquoises) ont joué sur un bloc haut en nous laissant de l’espace« , se justifie Nicolas Cauvin. L’entraîneur de l’ASC avait aligné Gabrielle Maubert, à gauche, pour ajouter de la qualité technique et de l’imprévu car côté faux pied, et Loola Fermon, à droite : « Loola sait très bien y faire à droite. Elle a un bon pied, on l’a vu notamment sur la première mi-temps. Elle est capable de prendre des profondeurs en partant de derrière. » Mais on avait pris l’habitude de la voir évoluer en pointe, assistée d’un côté gauche changeant et d’une ailière droite indétronâble en la personne d’Assia Faridi.

Cette dernière, alignée en temps qu’avant centre sur cette rencontre, n’a évidemment pas déçu avec ses quatre buts, trois en qualité de renarde des surfaces et l’un, le seul dont l’action s’est déroulé dans l’axe, d’un tir lobbé ingénieux. « C’était un coaching gagnant parce que ça fait quelques matchs qu’Assia joue dans l’axe et on sait que devant, dans la surface, elle est toujours présente sur tous les centres. C’est ce qu’on avait travaillé aussi mardi, le centre avec le déplacement surface. On a vu sur ce match que ça a fonctionné. » Un inversement des positions initiales intelligent et payant qui permet à la joueuse, désormais cadre de l’effectif amiénois, de jouir de statistiques prolifiques avec huit buts toutes compétitions confondues cette saison, sans oublier les quelques passes décisives difficilement quantifiables. Nicolas Cauvin aurait-il trouvé la clé du succès pour une montée ?
Simon Vasseur
Crédit photo : Cauê – Gazettesports.fr