ROLLER-HOCKEY – Ecureuils d’Amiens : La jeunesse comme fer de lance

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Malgré une nouvelle défaite en quart de finale de play-offs et un été difficile, les Ecureuils d’Amiens ont fait briller la jeunesse et les féminines. Et si 2024 n’a pas été parfait, François Caron, son président, compte bien poursuivre sur la lancée du début de saison pour réussir 2025.

La première partie de l’année 2024 ne s’est pas passé de la meilleure des manières pour l’équipe première des Ecureuils. Pour la troisième fois en trois ans, ils affrontaient Saint-Médard en quart de finale de play-offs et se sont encore inclinés. Pour autant, François Caron, président du club, préfère voir le côté positif de ces dernières rencontres : « Même si on perd, on s’aperçoit que le score n’est pas le même et que le jeu n’est pas le même (par rapport aux deux années précédentes). On perd après deux matchs intenses, on va quand même aux pénaltys chez eux, on perd chez nous d’un but. Je pense que le travail de l’équipe a été vraiment important. Le reste, c’est le sport, ça peut basculer d’un sens ou de l’autre, ça a basculé chez eux.«  Le fait d’avoir accroché une équipe de la poule sud, réputée plus solide que celle dans laquelle évolue les Amiénois, a permis à certains joueurs de se découvrir, d’élever leur niveau de jeu, même si d’autres ont gardé un goût amer et sont partis.

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Les Ecureuils n’étaient pas parvenus à se défaire de Saint-Médard en play-offs

Et si le dicton jamais deux sans trois est couramment utilisé, le jamais trois sans quatre n’existe pas : « Cette année, c’est peut-être la bonne » espère François Caron. « Si ce n’est pas Saint-Médard, ça sera quelqu’un d’autre, on l’espère. » Et même si l’intersaison fut « un peu chaotique », à cause des arrêts, des départs importants comme Hugo Bacquet pour des raisons extra-sportives et des blessures de longue date comme celle d’Antonin Lecuelle n’ont pas arrangé les choses, le début de saison est plutôt prometteur. Après huit journées, les Samariens sont deuxièmes de la poule nord, deux points derrière Pont-de-Metz, avec six victoires pour deux défaites. « Il n’y a pas à rougir même s’il y a des erreurs de parcours. Contre Cherbourg, on n’aurait pas dû perdre. C’est une faute. Je pense qu’en championnat, ça n’arrivera plus. »

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La jeune équipe des Ecureuils a parfois manqué d’expérience

Des erreurs de parcours qui s’apparentent à des erreurs de jeunesse, car ils sont nombreux à avoir intégré l’équipe N1 en ce début de saison 2024-2025. « D’habitude, c’est toujours un ou deux joueurs U20 qui sortent du lot. Cette année, on en a intégré six. C’est énorme, c’est presque une équipe«  insiste le président des Ecureuils. « L’intégration est bonne, mais c’est une génération qui est assez compliquée, qui veut la médaille avant de travailler, qui veut les bonnes notes avant d’avoir fait le devoir » s’insurge-t-il. En Coupe de France, le parcours s’est arrêté dès les 16èmes de finale contre Garges, autre équipe de N1 de la poule sud. Un revers sans importance pour François Caron : « La Coupe, on l’a fait parce qu’on s’inscrit tous les ans. Mais on sait déjà qui sera dans le dernier carré. Ce seront quatre équipes Elite. Elle mérite d’exister, mais ce n’est pas comme au football où un petit club peut faire un coup d’éclat et se retrouver en finale contre une grosse cylindrée. Ça n’existe pas au roller hockey, ça n’arrivera jamais. »

La jeunesse au pouvoir

Les équipes de jeunes, de leur côté, ont plutôt bien tourné. A la mi-saison, trois d’entre-elles sont en tête de leur groupe. La réserve, qui évolue en N3, est également première, malgré la récente promotion de Nicolas Vacossin dans l’équipe N1. « La N3, c’est une équipe qui est composée de jeunes. Ils écoutent, ils veulent progresser. Ils ont l’exemple d’avoir sept de leurs copains qui se sont intégrés à la N1. Ils sont scrutés aussi par Renaud. On voit le comportement qu’ils ont en N3 sur le terrain, en dehors du terrain et aux entraînements. La N1, ça reste un objectif pour eux, mais il faut qu’ils mettent les moyens dans les catégories inférieures«  prévient François Caron. Ce dernier espère que cette équipe fera mieux qu’en fin de saison 2024 où ils avaient atteint les demi-finales de play-offs, autrement dit, qu’elle montera en N2. Cela permettrait de créer une passerelle encore plus fine avec la N1 et de « créer une équipe N3 avec d’autres joueurs, d’autres jeunes qu’on a au club. »

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La formation, c’est le mot d’ordre des Ecureuils d’Amiens. « On forme nos jeunes et on essaie de ne pas aller les chercher à l’étranger. On est un club formateur, c’est notre formation qui prévaut. On a vu que c’était assez efficace«  analyse le président du club amiénois. Car certains joueurs formés au club sont aujourd’hui des cadres de l’équipe première et souhaitent s’installer dans la durée. Une continuité dans l’effectif essentielle dans la volonté de progresser collectivement et d’atteindre le niveau supérieur. « Il faut saluer le travail de l’entraîneur, il faut saluer le travail des parents parce qu’on ne le dit jamais assez, mais à l’heure actuelle, depuis le covid, c’est un peu compliqué de faire bouger les jeunes. Ça passe aussi par le discours à la maison. Les parents ont un rôle à jouer là-dedans«  rappelle François Caron.

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Chez les filles, aussi, l’équipe est relativement jeune et performe en cette année 2024. Médaillées de bronze de N2, équivalent de la N1 chez les garçons, au printemps dernier, les North Squirrels ont réalisé un début d’exercice 2024-2025 parfait avec sept succès en autant de rencontres. « Les filles tournent très bien depuis l’année dernière, depuis que Claudia est arrivée au club et qu’elle a repris l’équipe en main. » Cette année, elle travaille en doublette avec Roman Defrance, joueur de l’équipe N1 pour qu’elle puisse davantage se consacrer au terrain sur lequel elle fait partie des meilleurs éléments. Largement en tête de sa poule et qualifiée pour les 8èmes de finale de la Coupe de France, l’équipe féminine du club nourrit également de grosses ambitions : « On espère aller plus loin que l’année dernière, c’est-à-dire une médaille d’or et une montée en N1«  souhaite François Caron.

Préparer l’avenir et l’anniversaire du club en 2025

Pour les 30 ans des Ecureuils, les membres du club devraient organiser un événement sous forme de tournoi au début de l’été. « On va essayer d’inviter tous ceux qui sont passés par le club, pourquoi pas de créer une ou deux équipes pour affronter d’autres équipes qui seront inscrites, et faire la fête » annonce François Caron. Mais avant toute chose, il aimerait que des choses plus importantes, plus concrètes soient mises en place, à commencer par un meilleur aménagement de La Veillère, le gymnase dans lequel les équipes du club évoluent. Car même si le terrain et les tribunes donnent satisfaction, il reste un problème de taille : « On n’a pas de système de sonorisation. On se débrouille par nos propres moyens et je pense qu’investir dans un système de sonorisation, ce ne serait pas du luxe. On n’a qu’une enceinte. Il y a des gymnases qui en ont, on voit les investissements qui sont faits au Coliseum. Oui, c’est la vitrine d’Amiens, mais il n’y a pas que le Coliseum. On a beau en parler, on n’a pas l’impression d’être écouté«  se désole le président des Ecureuils.

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François Caron, président des Ecureuils d’Amiens

Plus globalement, ce dernier aimerait que des choses changent au niveau de la fédération, même s’il a peu d’espoir : « Il y a des règles à mettre en place, je pense surtout pour les joueurs formés localement. Dans les quatre premiers de la division Elite, il y a beaucoup de Tchèques et d’Américains. Ce n’est pas égalitaire. Et puis ça ne fait pas rêver les jeunes Français. Il y a des choses à imposer pour que le développement soit encore un peu plus important, mais la fédé ne prendra jamais le pli de le faire. » Autre point sur lequel François Caron est scandalisé, c’est l’absence d’affiliation de certaines structures qui peuvent donc contourner les restrictions qui sont appliquées à des clubs affiliés tel que celui des Ecureuils : « Le certificat d’honorabilité est important, car, pour qu’une personne puisse encadrer des jeunes, il ne faut pas de casier judiciaire. Certaines structures qui ne sont pas affiliées ne le font pas, mais la fédération n’a pas de levier pour agir. Il y a des choses à rectifier. »

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Renaud Crignier, entraîneur-joueur des Ecureuils

2025 pourrait aussi être l’aube de grand chamboulement dans l’échiquier des Ecureuils. Renaud Crignier, entraîneur et joueur emblématique de l’équipe première, a récemment développé une société professionnelle qui lui prend beaucoup de temps et qui devrait lui en prendre plus dans les mois à venir. « Il faut qu’on trouve quelqu’un pour la suite. C’est une vision à moyen terme pour nous«  confirme François Caron. Le président lui-même songe sérieusement à tourner la page : « Ce sera certainement ma dernière année en tant que président d’Amiens. Il est temps, je pense qu’il faut un souffle nouveau » a-t-il conclu. Quoiqu’il en soit, l’année qui arrive promet d’être chargée pour les Ecureuils d’Amiens tant sur qu’en dehors des terrains.

Simon Vasseur
Crédit photo : Kevin Devigne et Théo Bégler – Gazettesports.fr

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