Longtemps au coude à coude, mais encore battus par les Brûleurs de loups (6-0), les Gothiques d’Amiens peuvent nourrir des regrets, tant ils ont eu de situations, notamment en powerplay, pour prendre l’avantage et repartaient une nouvelle fois frustrés.
Comme mercredi soir en Coupe de France (3-2), les Gothiques d’Amiens ont longtemps tenu la dragée face aux Brûleurs de loups. Mais ce vendredi, les Isérois ont fait preuve de réalisme quand les Amiénois ont gâché trop de munitions au cours de la rencontre, butant aussi sur un Pintaric encore au rendez-vous. Les Grenoblois confisquaient le palet en début de match et empêchaient par la même occasion les hommes de Mario Richer de passer par l’axe en phase offensive. Privé de la rondelle, Amiens se procurait quelques opportunités avec Gibert et Lavigne frustrés par Pintaric. Son homologue Kozun, de retour dans les cages samariennes, repoussait la première tentative de Dair et gelait facilement celle de Binner. En fin de premier tiers, Kozun sauvait les siens d’un bel arrêt de la botte face à Mallet, complètement seul devant le slot, tandis que Tessier manquait un breakaway, bien repris par le retour de Binner.
En réussite sur les phases de supériorité numérique lors du quart de finale de Coupe de France, les Gothiques ne trouvaient cette fois pas la faille sur trois phases de powerplay lors des deux premiers tiers. Pourtant Bergeron, de loin et sur une belle percée, puis Lavigne et Janis butaient sur un Pintaric vigilant. Sur le banc ou en tribune lors des trois dernières rencontres, Kozun avait sûrement l’envie de se montrer sous son meilleur jour et continuait son récital. Le Canadien sortait dans la crosse de Bachelet après un bon lancer de Southorn tandis qu’il repoussait de l’épaule le tir de Leclerc. Sur sa première supériorité numérique, Grenoble faisait sauter le verrou par la réalisation de Bachelet (1-0, 32’43), validée après visionnage de la vidéo par le corps arbitral. Kozun se montrait une nouvelle fois solide devant Beauchemin, mais était battu par la déviation de Mallet sur le lancer lointain de Binner (2-0, 37’29). Dans les dernières secondes du second tiers, Gibert manquait son face-à-face avec Pintaric et les Gothiques rentraient aux vestiaires frustrés.
Grenoble déroule, Amiens indiscipiné
Sur sa lancée, le portier amiénois maintenait son équipe en vie en réalisant un triple arrêt devant Beauchemin puis un devant Hardy quelques minutes plus tard alors que ses coéquipiers se montraient moins dangereux offensivement sur le début de la troisième période. Kozun était même sauvé par son poteau sur le tir de Mallet, lequel s’était retrouvé complètement seul. Les Brûleurs de loups géraient leur avance tout en continuant d’attaquer pour s’éviter une fin de match à suspense et Dair triplait la mise sur un one-timer en supériorité numérique (3-0, 42’31). Comme mercredi soir, on assistait à un vrai duel de gardiens et Pintaric prenait encore l’ascendant, à l’image de son intervention devant Matima. Beauchemin (4-0, 55’42) et Dair, sur une énième supériorité numérique (5-0, 57’46), aggravaient la marque en trompant Kozun, tous deux d’un tir précis. Preuve d’une grande frustration, les Gothiques d’Amiens subissaient une pluie de pénalités où Tessier, Cepon, Magovac et Mony étaient envoyés en prison. Les Grenoblois en profitaient encore et Aurélien Dair s’offrait le coup du chapeau pour sceller la rencontre sur un score lourd (6-0, 59’45).
Le score n’est pas significatif du match
Mario Richer, entraîneur des Gothiques d’Amiens
« On a compétitionné jusqu’au milieu de la deuxième période, c’était 0-0. Ce n’était pas possible pour Grenoble qu’on tienne le score. Le premier but, c’était un bâton élevé (crosse haute, ndlr). Il était dévié plus haut que la hauteur de la barre horizontale. Ils ont accordé le but. Et il y a eu une grosse charge sur Cepon à la tête qui n’a pas été calée, et là, c’est parti. On a travaillé, on a essayé. Le score était serré, on continuait. À un moment donné, bon, il y a eu des décisions. Si l’arbitre avait fait le travail normalement et ne s’était pas laissé influencer par les joueurs de Grenoble et l’entraîneur qui leur parlent constamment pour faire en sorte qu’on ait des pénalités et des pénalités, et arbitré le match comme il se doit, tout aurait bien été. Mais quand tu vois que les arbitres ne sont pas capables, ne comprennent pas le match, ne sont pas capables d’amener les bons jugements au bon temps, ça tourne en foire.
Les pénalités ? Ils ont quatre buts en avantage numérique. À un moment donné, les arbitres donnaient des pénalités pour donner des pénalités, puis bon, c’était pour l’autre côté. Tu sais, les pénalités depuis deux matchs ne sont pas données. Les petits coups de crosse qu’ils laissent passer d’habitude, mais là, à la fin de la game, ils ne laissaient plus rien passer. Ça ne laissait plus rien passer, le score n’est pas significatif du match. […] Jusqu’à la deuxième période, Kozun a eu un excellent match. La troisième période avec des pénalités, et des pénalités, on l’a laissé tout seul. Malheureusement, il s’est fait compter des buts, mais c’est des buts… On sait qu’on ne peut pas aller en désavantage numérique contre eux. Ils ont d’excellents joueurs, c’est leur force. Ce n’est pas qu’on est tombé dans le piège, mais ils ont des moyens de provoquer pour que les arbitres donnent des punitions. Quand tu joues à Rouen et à Grenoble, c’est toujours la même chose de toute façon.
Dans tout ça, je félicite mes joueurs pour ceux qui ont travaillé fort du début jusqu’à la fin. Ils ont travaillé très fort pendant deux matchs. Il y en a certains qui ont abandonné. Après la deuxième période, il y en a certains qui ont abandonné. Ceux qui ont abandonné, ils savent. Eux, ils savent. Ils ne sont pas beaucoup, la majorité a travaillé fort jusqu’à la fin. […] On va être prêt dimanche, ce n’est pas un problème. »
Ligue Magnus, 28e journée
Grenoble – Amiens : 6-0 (0-0)(2-0)(4-0)
Buts pour Grenoble : Matias Bachelet (1-0, 32’43) assist Hardy SN ; Alexandre Mallet (2-0, 37’29) assist Binner ; Aurélien Dair (3-0, 42’31) assist Hardy et Deschamps SN ; François Beauchemin (4-0, 55’42) assist Schmidtt ; Aurélien Dair (5-0, 57’46) assist Deschamps SN ; Aurélien Dair (6-0, 59’45) assist Deschamps et Koudri SN.
César Willot
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr