Une centaine de personnes sont venues, ce mercredi 13 novembre, à la Maison Des Sports pour la deuxième édition de la Journée des Métiers du Sport. Cette journée, qui a pour objectif de faire découvrir les différents métiers gravitant autour du sport, était organisée par Profession Sport & Loisirs Hauts-de-France avec le soutien du Conseil Départemental de la Somme. Différents acteurs du secteur sont venus pour présenter les nombreuses branches d’accession à l’écosystème du sport.
Hélène Lelièvre, responsable de la Maison Des Sports, a lancé la journée en présentant le déroulé de celle-ci. Le public visé : les jeunes, les demandeurs d’emplois, les familles, les étudiants et les membres du tissu sportif. Pour cela, différentes organisations étaient présentes. Notamment : France Travail, la filière STAPS de l’Université de Picardie Jules Verne, la Maison Sport-Santé et Profession Sport & Loisirs et notre média avec l’intervention de Léandre Leber.
Chacun a pu présenter les différentes voies d’accession au domaine du sport, car il n’y a pas que kinésithérapeute ou sportif professionnel. En effet, même si l’encadrement et la pratique au plus haut niveau viennent directement en tête, énormément de planètes gravitent au sein de ce système. Que ce soit le milieu associatif, le sport santé, la pratique du sport en guise d’entretien d’embauche ou même les multiples formations possibles. Pour Denis Boone, chargé de développement à Profession Sport & Loisirs Hauts-de-France, l’objectif était clair : « pouvoir présenter la diversité des métiers du sport, permettre aux personnes de pouvoir rencontrer des professionnels du secteur, des recruteurs, des formateurs et faire en sorte qu’ils repartent avec une idée des différents métiers et formations.«
Cet objectif se retrouve pleinement dans la vision de Cathy Dehez, chargée de développement sportif et référente de la Maison Sport Santé d’Amiens Métropole, au sujet de l’emploi dans le tissu sportif : « Il faut diversifier ses formations, ses expériences professionnelles, pour avoir un maximum de cordes à son arc. De nos jours, plus on est polyvalent, plus on a de chances de trouver un poste dans le milieu du sport qui nous donnera envie d’y rester. Je pense qu’il faut passer par plusieurs métiers dans le volet sportif pour arriver à celui dans lequel on se sent bien et où on obtient un équilibre vie personnelle et professionnelle. »
De plus, le bénévolat dans des associations peut permettre de compléter son expérience et de découvrir la voie ainsi que le métier qui nous correspond. Mais comment trouver son étoile au sein de ce système très large ?
La formation STAPS, la filière star du sport
La filière STAPS est devenue, de nos jours, une des premières formations qui vient en tête quand on pense à travailler dans le tissu sportif. Que ce soit pour l’encadrement avec notamment le DEUST Animation et gestion des activités physiques, sportives ou culturelles, ou bien les différents DU tels que podologie du sport, technique de récupération et individualisation de la charge d’entraînement ainsi que les licences : activités physiques adaptées et santé, éducation motricité, entraînement sportif, parcours préparatoire au professorat des écoles. « En collaboration avec le doyen de l’UFR STAPS Amiens, notre venue a pour objectif d’orienter de futurs étudiants ou des lycéens, qui sont un peu perdus, dans le champ du sport » nous confie Laëtitia Grandjean, la représentante de l’UFR STAPS d’Amiens. « Dans le champ du sport, il n’y a pas que sportif professionnel. Il y a également les activités physiques adaptées à la santé, axées sur les handicaps et les personnes à mobilité réduite, l’entraînement sportif et éducation et motricité qui mènent a des postes de professeurs d’EPS et des écoles » poursuit-elle. En effet, les débouchés d’une filière STAPS peuvent être nombreux : entraîneur, préparateur physique, professorat de sport, professeur des écoles, conseiller et attaché territorial, CPE, éducateur spécialisé en APA (activité physique adaptée), podologue, animateur sportif, dirigeant ou gestionnaire de structures … Mais, malgré ces débouchés, grâce aux échanges et présentations, elle a pu découvrir un dispositif : le dispositif Sésame.
Le dispositif Sésame, un nouvel outil d’insertion professionnelle
Un dispositif a retenu l’attention de la salle : le dispositif Sésame, présenté par Julien Prost, alternant à Profession Sport & Loisirs 80. Alors en quoi consiste-t-il ? « Créé en 2019 par la DRAJES, le dispositif accompagne des jeunes entre 16 et 25 ans ou 30 ans pour les personnes en situation de handicap, issus de quartier prioritaire de la ville, de zones de revitalisation rurale, en décrochage scolaire ou en difficulté sociale. L’idée, c’est de les amener vers les métiers du sport et de l’animation » indique-t-il. « Suite à un parcours de pré-qualification, ils seront remis à niveau dans différents champs tels que le scolaire ou la condition physique, puis le mouvement sportif leur sera présenté et ils seront accompagné pour la rédaction d’un projet professionnel afin qu’ils aient toutes les cartes en main pour intégrer des formations dans le sport ou l’animation. » Bien évidemment, il ne s’agit pas de proposer ce dispositif à des jeunes qui n’ont pas d’appétence pour ces domaines, d’autant que l‘accompagnement est individualisé et restreint à un petit nombre de personnes chaque année.
Le sport, outil de rencontre humaine
« On ne se rend pas compte du pouvoir du sport dans l’insertion professionnelle » confie Denis Boone, une opinion partagée par Sébastien Guitton, représentant de France Travail ce jour-là : « Le sport a son importance dans l’inclusion professionnelle et sociale, car il est vecteur de confiance en soi. Surtout pour quelqu’un qui a une pratique au sein d’une association, que ce soit du simple loisir ou de la compétition, car il y a du contact et du relationnel. » En effet, différentes actions d’inclusion et de recrutement passent par le sport, à l’image des journées « du stade vers l’emploi », organisées par France Travail à travers le territoire et une à deux fois par an. Ces journées ne sont pas réservées qu’à des personnes « valides », car une journée spécifique est organisée pour les personnes reconnues travailleurs handicapés. « L’objectif est de faire se rencontrer des employeurs, des demandeurs d’emploi et des conseillers sans savoir qui est qui. Cela passe par la pratique d’un sport par équipe afin de connaître ses coéquipiers et de créer du lien social. Le midi, tout le monde mange ensemble et c’est finalement à la fin du repas que chacun révèle son rôle » nous raconte S.Guitton. Les entretiens, qui se tiennent l’après-midi, ont ainsi une autre connotation étant donné le vécu de la matinée. Le contact étant déjà fait, les discussions tourneront naturellement vers les compétences. « La performance n’est pas retenue, c’est vraiment la façon de se comporter qui est mise en avant. Si je suis un recruteur à la recherche d’un manager ou d’un meneur d’hommes, j’aurai tendance à chercher un profil d’entraîneur au sein du groupe. Mais si je constate qu’il a plus tendance à oppresser les gens quand ils n’y arrivent pas, je ne m’y intéresserai plus. » Ce type d’événement, pas toujours connu, a fait ses preuves et permet une rencontre plus humaine ainsi qu’une observation des qualités relationnelles plutôt qu’un simple point de vue « papier » via un CV ou document numérisé.
Une journée réussie en attendant la prochaine
Au total, une centaine de personnes a fait le déplacement ce mercredi pour découvrir les différentes branches professionnelles dans le milieu du sport. Un chiffre positif pour une première édition à Amiens, mais un peu bas pour certains professionnels participants. Cependant, pour une première réunion du monde sportif, de l’emploi et de la formation, c’est une belle réussite. « C’est génial d’avoir une journée de ce genre » confie D.Boone. Chaque visiteur a pu partir avec des réponses à ses questions ainsi que des idées de concrétisation et d’accompagnement pour leurs projets. « Cette journée a permis à des personnes qui ne se rencontrent pas d’enfin le faire. Cela a permis de voir toute la diversité du monde sportif » se réjouit l’organisateur. D’ailleurs, il y a de fortes chances que cette journée revienne à Amiens l’année prochaine, probablement à une autre date, mais avec autant d’envie et espérons plus de public, de jeunes et de personnes souhaitant arriver dans ce milieu « sportif ».
Cyprien Baude
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr