Dimanche 6 octobre se déroulait une épreuve régionale de boules lyonnaise à Amiens, qualificative pour l’épreuve nationale. C’est l’équipe d’Avion Westernyck qui s’impose face à Guise Fourrier. Plus d’une centaine de boulistes étaient présents sur le site, avec un temps clément et une belle ambiance.
Malgré la fraicheur du matin, le temps a été propice à la rencontre, 24 équipes étaient présentes venant donc de toute la région. Et pour arriver jusqu’à la finale, ce n’est pas moins de 7 ou 8 heures de confrontation qu’il faut faire ! Une partie dure 1h45mn, certes l’effort est mesuré mais la complexité est dans la durée. Il faut rester concentrer durant toute l’épreuve et les meilleurs sont souvent ceux qui sont les plus réguliers. Tireurs ou pointeurs, c’est le temps qui joue ! Concentration, stratégie et donc régularité sont les maitres mots de la victoire.
« Notre sport nécessite des temps d’attente qui peuvent être frustrant pours les jeunes. »
Depuis le covid et une baisse des licences, le nombre reste sable mais pas au niveau d’avant la pandémie. Pourtant la boule lyonnaise est très conviviale, avec un effort mesuré tout au long de la journée. C’est un jeu de boule plus stratégique que la pétanque où la concentration est nécessaire afin de durer au vu de la longueur d’une partie. A ce jeu, c’est donc l’équipe d’Avion qui a remporté l’épreuve régionale d’Amiens. « Le site d’Amiens est très bien, il y a un parking, un cadre agréable et de la restauration. Les joueurs sont contents de s’y retrouver. » nous évoque Michel Marchand, président de la ligue des Hauts-de-France. « La boule lyonnaise a eu des difficultés à cause du Covid. Essentiellement dû à l’âge des licenciés entre fatigue, maladie, décrochage. Le Covid nous a frappé durement. Depuis la fin de celui-ci, nous nous maintenons au même nombre de licenciés. Notre sport nécessite des temps d’attente qui peuvent être frustrant pour les jeunes. Il faudrait que nous présentions notre sport dans les collèges auprès des professeurs pour qu’ils découvrent la discipline. En revanche, les féminines se portent bien ! Et en double, les équipes sont ouvertes à la mixité, il y a aussi un championnat féminin. »
A ce sujet, Marie-Line Tison, présidente de la commission féminine des Hauts-de-France a d’ailleurs un œil avisé : « Nous sommes nombreuses dans les Hauts-de-France avec une petite quarantaine de joueuses. Il y a 16 joueuses à Ailly-sur-Somme, c’est le plus gros club féminin. Les femmes viennent à la boule lyonnaise car les maris y jouent. Pour ma part, j’y joue depuis plus de 30 ans ! Nous avons régulièrement des féminines au championnat de France et j’ai gagné l’Open de Dijon cette année après avoir été médaille de bronze l’année d’avant. Pour le jeu, les règles sont identiques (seul le terrain mesure 1m50 de moins). Vis à vis des hommes, les femmes vont plus pointer pour serrer le jeu que de tirer. Il manque de tireuse, certaines s’y sont mises comme ma fille ou Maryline (Degrande, ndlr). Elles sont de bonnes tireuses.«
« Quand je joue à la lyonnaise, je suis heureuse »
La boule lyonnaise est un sport mixte, même si peu de féminines étaient présentes ce dimanche, pour autant nous avons rencontré l’une d’elle. « Je viens de l’athlétisme. Je courrais le 800m et le 400m haies. Mon époux insistait pour que j’essaye la boule lyonnaise. Du jour ou j’ai essayé, j’ai été fan. » nous explique Marilyne Degrande du club de Chauny. Son rôle au sein de l’équipe, c’est tireuse. « Nous avons fait deux équipes et je suis heureuse que l’équipe m’ait demandé d’avoir un rôle. Quand je suis sur un terrain de lyonnaise je suis la femme la plus heureuse du monde ! Le jour ou j’ai essayé ce sport, j’ai adoré ca ! C’est un jeu qui est réfléchi, où il faut de l’intelligence. Comme il manquait de tireuse, j’ai appris à tirer. Tirer les boules c’est mon kiff ! S’il n’y pas de tireuse, on ne peut pas gagner et s’il n’y a pas de pointeuse, non plus ! Lors des entrainements, je lance plus de 300 boules. Je fais aussi deux footings par semaine et une marche pour garder la patate sur une journée de compétition. Physiquement, on tient la journée. Là, en début de journée, c’est plus l’adresse, la régularité. Les dernières heures de compétition c’est le physique et le mental. Quand je joue, je suis heureuse »
L’évolution des licenciés passera nécessairement pas le développement d’équipe féminine mais aussi des jeunes. En attendant, les mots des deux dirigeants ont de quoi faire plaisir au club d’Amiens qui recevra au printemps prochain une épreuve nationale.
Léandre Leber
Photo : Léandre Leber – Gazettesports