C’était l’autre jour en conférence de presse avant le déplacement de l’ASC à Metz. Antoine Leautey, qui fut encore l’un des meilleurs sinon le meilleur joueur amiénois au stade Saint-Symphorien, nous avait déclaré, et il avait parfaitement raison, que dans ce championnat, tout le monde pouvait battre tout le monde.
Cela s’est vérifié lors de cette 8e journée de championnat puisque Rodez a pris le meilleur sur Grenoble et que Clermont, jusqu’alors en grosse difficulté, s’est réveillé de belle manière face à Guingamp. Tout le monde peut battre tout le monde, ce n’est pas tout à fait exact, puisque l’ASC n’a pu s’imposer à Metz. Jusqu’à présent, les équipiers de Régis Gurtner avaient battu deux relégués, Lorient et Clermont, mais c’était à la Licorne.
Alors à Metz, la hiérarchie a été respectée et le score final de 3-2 pourrait laisser penser que le match a été serré et indécis jusqu’au bout. Or, ce match disputé devant 17 000 spectateurs a comporté deux mi-temps totalement différentes. La première s’est soldée par une véritable promenade de santé des Messins qui menaient 3-0 juste avant le repos et développaient un jeu collectif de haute tenue. Les Amiénois ne regardaient pas leurs adversaires jouer comme l’a signalé Sébastien Corchia ; mais Metz était largement au-dessus. Pour les puristes, cette première mi-temps de Metz a été exceptionnelle. Le but de Leautey juste avant le repos a redonné une certaine confiance à l’équipe et du même coup mis le doute dans les esprits lorrains. C’est comme ça le football : il se joue avec les pieds, mais aussi dans la tête. Alors que s’est-il ensuite passé ?
Un changement tactique, une révolte des Amiénois et l’entrée en jeu d’un garçon comme Kylian Kaïboue qui, du reste, devait être l’auteur du deuxième but. Un but qui permettait aux Amiénois de croire que le nul était possible, car en football tout est toujours possible. La victoire messine est sur l’ensemble des 90 minutes logique et ne souffre d’aucune contestation. Mais les Amiénois peuvent de façon légitime avoir des regrets, car leur réveil a été un peu trop tardif ou du moins amorcé à un moment où tout paraissait joué.
Qu’on ne nous parle pas de tactique, de repositionnement des joueurs sur le terrain. L’essentiel est, comme le martèle souvent le coach Omar Daf, l’animation du jeu, surtout au plan offensif. Samedi, Metz a été meilleur tout simplement, mais aussi bizarre que cela puisse paraitre, les Amiénois qui furent un moment surclassés auraient pu ramener un nul. Cette défaite peut faire prendre conscience aux Amiénois qu’à l’extérieur prochainement, ils seront en mesure de glaner leurs premiers points. En espérant néanmoins que, dans le même temps, ils ne lâchent pas du lest à la Licorne, et on se souvient que le dernier match contre Rodez ne fut pas une partie de plaisir.
Champion des nuls la saison passée, l’ASC a un comportement tout à fait différent en ce début de saison avec un équilibre parfait : quatre victoires à la Licorne et quatre défaites à l’extérieur ; ce qui lui permet de bien se situer dans le milieu de tableau de ce championnat ô combien serré et donc passionnant à suivre.
Lionel Herbet
Crédit photo : Kevin Devigne – Gazettesports.fr