Ce lundi 26 août, la Flamme paralympique a traversé les rues d’Amiens avant d’achever son parcours au cœur du parc de la Hotoie dans les mains du champion olympique Philippe Ermenault avant de reprendre sa route vers Chambly.
Près de deux mois après la Flamme olympique, le 4 juillet dernier, Amiens se retrouvait à nouveau en fête avec le passage de la Flamme paralympique ce lundi 26 août. Elle a débuté son parcours la veille, dimanche, où elle a été allumée à Stoke Mandeville, berceau historique du sport paralympique, avant de traverser le tunnel sous la Manche pour rejoindre le territoire français et la ville de Calais. Ce lundi, après avoir fait étape à Arras, la Flamme a fait un passage dans la capitale picarde, non loin de la Cathédrale Notre Dame et près de la place du Don, rue Parmentier.
Parmi les 35 porteurs désignés, Yolande Caumont a eu l’honneur d’être la première éclaireuse dans la ville d’Amiens. La Samarienne revient sur ce moment fort : « Avoir été choisie pour être première, j’en suis très reconnaissante. C’était un grand moment plein d’émotion et de responsabilité aussi, parce que la flamme est riche de symboles à transmettre, que ce soit de paix, de fraternité, d’espoir et de dépassement de soi. » Yolande ne s’attendait pas à vivre un tel moment. « Je ne m’attendais pas du tout à ça, jamais dans ma vie je n’aurai imaginé porter la Flamme. Quand on me l’a proposé, j’étais très surprise et émue et j’ai accepté ! »
Ce fut également un moment riche en émotion pour Chantal Langlacé, ancienne coureuse de fond qui a remporté, entre autres, le marathon de Paris en 1981 ou celui de Neuf-Brisach à trois reprises (1973, 1974, 1976). « Moi qui passe pour une personne dure, j’avoue que d’avoir porté la Flamme, j’en tremble encore. Ça a été très fort au niveau émotionnel, en plus ma famille et mes amis étaient là. » Une heure après avoir effectué le relais, l’Amiénoise de 69 ans avouait ne pas s’en être encore remise : « Je remercie Amiens d’avoir organisé cela et de m’avoir fait vivre ce moment unique dans ma vie. » Pour celle qui a manqué la participation aux Jeux de Los Angeles en 1984, cette participation au relais de la Flamme paralympique adoucie quelque peu une frustration pas vraiment digérée de sa carrière, « là, j’ai participé aux Jeux », confie-t-elle alors qu’elle a aussi reçu des mains de Tony Estanguet un dossard pour participer au marathon de Paris pendant les Jeux qu’elle a bouclé en quatre heures.
Je ne pensais pas que j’aurai eu autant d’émotion
Philippe Ermenault, champion olympique et dernier relayeur de la Flamme paralympique
De son côté, Dorothée Duez a gagné sa place dans le relais grâce à un concours d’écriture dans son organisation Île-de-France Mobilités, partenaire du relais de la Flamme. Venue de Paris après avoir été choisie pour porter la Flamme, la femme de 54 ans était, au moment de l’annonce, « très fière, mais aussi inquiète. On se pose beaucoup de questions, comment cela va se passer. On ne veut pas tomber aussi. » Dorothée raconte aussi ce moment fort que de porter le flambeau paralympique : « Il y a d’abord eu le trajet en bus qui était très impressionnant, il fallait répondre à tous ces bonjours c’est exceptionnel dans une vie, parce que je ne suis pas la Reine d’Angleterre. Je ne pensais pas que cette Flamme était aussi lourde, j’ai aussi penser à ne pas tomber pour ne pas me ridiculiser (rires). Il y a un énorme sentiment de fierté que de porter la flamme, moi qui suis très sensible au handicap. Toute cette ferveur et ce monde, c’est vraiment quelque chose de motivant.«
Philippe Ermenault, un clin d’œil pour Corentin, son fils
Enfin, Philippe Ermenault, champion olympique aux Jeux d’Atlanta en 1996 en cyclisme sur piste, a eu l’honneur d’être le dernier relayeur, celui qui amenait le flambeau au cœur du Parc de la Hotoie où s’étaient amassé des centaines de personnes. L’Amiénois était aussi très ému après avoir été le dernier éclaireur de la ville d’Amiens : « J’ai vécu un super moment, je ne pensais que j’aurai eu autant d’émotion avoue l’Amiénois. C’est vraiment un super truc, surtout devant ma famille, mes amis, mais aussi devant mes coéquipiers qui l’ont aussi porté [la flamme]. On a vécu une expérience séparément, mais on la vit en commun. » Le Samarien, également médaillé d’argent à Atlanta, n’a pas manqué de saluer son fils, Corentin, non sélectionné pour les Jeux olympiques de Paris 2024, mais qui avait brillé à Tokyo, trois ans auparavant : « Porter cette flamme, c’est un beau clin d’œil pour mon fils qui a été champion paralympique en cyclisme, je trouve que c’est un beau symbole. »
Amiens en fête
Dans les rues d’Amiens mais aussi au Parc de la Hotoie, les 27 porteurs différents porteurs ont été acclamés par une foule venue en nombre. Frédéric Tondellier Jeanne Lechevalier, Fabrice Sauzeau, Alice Morcrette, ou encore Thierry Adam mais aussi les para athlètes japonais ont pris part au relais. Les trois tours dans le parc de la Hotoie ont été le théâtre de scène de bonheur et d’échange entre les éclaireurs et les Amiénois. A la suite du dernier relai effectué par Philippe Ermenault, plusieurs animations étaient organisés au sein même du parc, à proximité de l’estrade paralympique. Des stands d’initiation à certaines disciplines comme le para hockey, du rameur, du tir à l’arc ou du judo étaient proposés. Les Amiénois avaient aussi la possibilité de porter, eux aussi le flambeau. Comme le 4 juillet dernier, ce lundi 26 août fût une belle fête et restera gravé dans les mémoires des porteurs mais aussi des Samariens.
César Willot avec Léandre Leber
Crédit photo : Kevin Devigne, Théo Bégler – Gazettesports.fr