A quelques jours des premiers entraînements, nous nous sommes entretenus avec l’un des nouveaux noms à retenir : James Phelan !
C’est votre deuxième expérience européenne, après une saison en EIHL. Comment a été votre première saison ici en Europe et qu’est-ce que ça fait justement de continuer ?
L’année passée, j’étais dans la Ligue d’Angleterre, à Dundee. J’ai adoré l’expérience avec ma copine et mon chien. On a vraiment adoré jouer en Europe, pouvoir voyager, et juste l’ensemble de l’expérience. On avait un très bon ami à nous, Julien Tessier, qui jouait à Amiens l’année dernière. Il nous parlait aussi de son expérience. Même ma copine est allée visiter Julien et sa copine durant la saison précédente. Donc on avait quand même une idée d’Amiens, que c’était beau. Julien nous disait qu’il adorait. Ça a été très facile de nous convaincre de continuer notre aventure européenne avec Amiens quand on s’est fait proposer l’offre des Gothiques. On est très très excités pour cette nouvelle aventure.
Avec Julien Tessier, vous avez un lien particulier…
On n’a pas joué ensemble, mais on s’est fait échanger l’un contre l’autre. Donc moi, j’étais à Victoriaville à cette époque-là et puis justement on s’était fait échanger. Moi je m’étais fait échanger à Val-d’Or et puis je me suis fait ré-échanger avant même d’avoir été à Val-d’Or en échange de Julien. On s’est déjà croisés, mais pas dans la même équipe. Mais tu sais, au Québec, les joueurs de hockey, on se connaît tous un peu plus ou moins. C’est à travers l’université que ma copine a rencontré la copine de Julien à l’UQTR. Et de là est venue cette amitié entre nous quatre. C’est vraiment un drôle de hasard, mais c’est drôle qu’on se retrouve à l’autre bout du monde tous ensemble, donc on est tous reliés d’une façon ou d’une autre. Et là, on s’en va à Amiens ensemble, alors on est très excités.
J’imagine que ça facilite l’adaptation aussi ?
Oui, absolument. Mais aussi avec les quelques autres joueurs québécois à Amiens. C’est sûr que ça va rendre l’adaptation très facile avec Mario. Le coach sait aussi que c’est juste naturel pour nous de venir à Amiens. Et puis le fait de ne pas avoir de barrière linguistique, c’est quand même assez agréable aussi pour ma copine et moi. Donc on est vraiment excités pour l’aventure et on se sent déjà accueillis.
Est-ce que vous connaissez d’autres joueurs avec lesquels vous allez jouer?
Seulement de nom. Zach’ Lavigne et Jordan Lepage, je l’ai côtoyé une fois ou deux dans des tournois amicaux d’été. Donc Jordan, je connais bien. Mais sinon, c’est seulement de nom, les autres Québécois.
Qu’est-ce que vous connaissez de la Ligue Magnus?
Oui, c’est une ligue que je connais depuis des années. Je pense que c’est une ligue très appréciée des Québécois et des joueurs canadiens qui veulent poursuivre leur carrière en Europe. Je sais que c’est une ligue très compétitive. On joue dans de très belles villes, dans des belles arénas. J’ai hâte de voir une ligue différente de la Ligue d’Angleterre. C’était très bien pour certains points, mais j’avais le sentiment de vouloir vivre une nouvelle aventure cette année. Puis je me suis fait référer à la Ligue Magnus par plusieurs anciens coéquipiers. Donc c’était quand même assez facile de venir à Amiens. J’ai aussi joué avec Spencer Naas l’année passée, qui avait déjà été avec les Gothiques il y a quelques années, donc il n’avait que des bons mots encore une fois à dire sur l’organisation. Dans l’ensemble, je n’ai pas beaucoup d’inquiétude par rapport à cette année. Je pense qu’on va avoir une très belle année.
Pour parler un peu plus de votre jeu, il est évident que vous êtes plus que ça. Mais quand on tape votre nom sur internet, il y a des bagarres qui ressortent. Est-ce que vous avez un jeu rugueux ?
Oui, c’est sûr que j’ai toujours eu un petit peu de la hargne si on peut dire. Quand je joue, je pense que je suis un joueur intense. C’est sûr que parfois il y a des débordements à travers les parties parce que ce sont des parties émotionnelles, mais je pense que ça fait partie de mon jeu de jouer d’une façon intense. Et c’est sûr que parfois ça crée des petites escarmouches, mais je ne me considère pas comme un poids lourd. Je suis quelqu’un d’intense qui peut se défendre contre n’importe qui, mais je ne suis pas non plus Rocky Balboa. Je me suis toujours identifié comme un gars intense, mais complet, dans les deux sens de la patinoire. Au junior majeur, j’ai eu la chance de pouvoir avoir des rôles plus offensifs. Quand je suis retourné professionnel par la suite dans la Ligue américaine et la Ligue East Coast en Amérique du Nord, les choses ont fait que j’ai eu des rôles un peu moins offensifs. Il faut donc que tu contribues d’autres façons, des mises en échec, des bons jeux défensifs et quelques bagarres de temps en temps. Je me considère comme quelqu’un capable de faire tout ce qu’il faut, peu importe le rôle que Mario voudra me donner, autant offensivement que défensivement. Je pense que j’ai prouvé dans le passé que je peux être un joueur offensif. Mais c’est sûr que l’intensité et la hargne, ça, ça ne disparaîtra jamais, peu importe le rôle qu’on me donne.
Justement, est-ce ce profil capable de tout faire qui, selon vous, a plu à Mario ?
Oui, 100 %. Dans les dernières années, dans mes années junior, j’ai surtout joué au centre. Mais je te dirais que depuis que je suis professionnel, j’ai joué ailier droit, ailier gauche, centre. La seule chose que je n’ai pas faite, c’est la défense. Donc à l’avant, je suis encore une fois capable de jouer en avantage numérique, en désavantage numérique, de gagner des grosses mises en jeu. À travers les années, j’ai peaufiné un peu tous les outils de mon coffre à outils. Je me considère comme un petit couteau suisse, si je peux me le permettre. C’est quelque chose, je pense, qui est attrayant pour un entraîneur qui peut m’utiliser à toutes les sauces.
Du point de vue personnel, quelles sont vos ambitions ?
Mes ambitions, d’un point de vue personnel, je dirais que c’est de contribuer d’une façon ou d’une autre à chaque match. Je pense que c’est une saison qui est relativement rapide. Il y a beaucoup moins de matchs qu’en Amérique du Nord et chaque match est important. Comme je dis, que ce soit avec des buts, des points, des grosses mises en jeu, des avantages numériques, peu importe, je veux contribuer au succès de l’équipe. Je veux avoir un grand rôle dans le succès de l’équipe. Encore une fois, c’est la vie. Parfois tu t’embarques dans des équipes gagnantes, et parfois il y a des années avec des équipes un peu plus perdantes. Mais il n’y a rien de plus le fun que gagner. J’arrive à Amiens avec la volonté de gagner. Je pense qu’on a déjà une organisation qui a des hauts standards. Je suis très excité de vivre cette ambiance de gagnant.
Propos recueillis par Kevin Devigne
Crédit photo : Kevin Devigne (illustratio) – gazettesports.fr