Excellente soirée à la Maison des Sports à Amiens où deux éminents spécialistes universitaires Sébastien Becuwe et David Pruvot sont venus s’adresser à une quarantaine de dirigeants de clubs. L’assemblée comptait même un ancien président du comité régional olympique et sportif : Eric Morel. Tous étaient réunis pour traiter d’un sujet qui a de plus en plus de place dans le sport : la préparation mentale.
Deux athlètes de haut niveau se trouvaient dans la salle : Erika Sauzeau et Tiphaine Mauchant qui ont connu la blessure et ont été amenées à s’interroger et à se poser des questions ce qui est tout à fait normal surtout en cette période olympique (nous y reviendrons). Cette conférence était organisée par le Département même si le président Haussoulier n’a pu être présent, le CDOS, principal locataire de la Maison des Sports à Amiens, était quasiment absent et c’est bien dommage.
Dans le sport actuel, il est fréquent que les clubs, les athlètes bénéficient des conseils de préparateurs mentaux. Ces derniers se doivent, ce qui est la moindre des choses, de travailler de concert avec les entraineurs. Restons dans le sport de haut niveau car il est malheureusement évident que les structures amateurs n’ont pas toujours les moyens de s’octroyer les services de préparateurs mentaux. Même certains clubs pros n’ont pas cette personne dans leur staff estimant à tort qu’ils peuvent très bien fonctionner sans ce qui est une erreur. C’est en effet assez improbable aujourd’hui de considérer dans le sport de haut niveau qu’un préparateur mental n’a pas sa place.
Ce qu’il faut surtout retenir dans le sport de haut niveau, où la victoire se joue parfois à un détail « c’est que la différence se fait avec le mental et qu’il faut être au Top pour gagner ». Les orateurs nous ont fourni de nombreux exemples mais il est clair qu’il y a une différence entre sport individuel et sport collectif. Il nous a aussi été signalé que souvent le Moral et le Mental sont souvent confondus. Ce n’est pourtant pas tout à fait la même chose. « Le moral est fluctuant tandis que le mental est cette capacité à rester fort et concentré jusqu’au bout. »
De même qu’un athlète doit savoir gérer une victoire, se servir d’une défaite et savoir gérer une blessure. Un préparateur mental n’est pas un réparateur tout comme avoir un mental de vainqueur ne signifie pas qu’il n’y a pas de faille dans le système. Un des orateurs a signalé alors que le numéro 1 du tennis mondial Novak Djokovic avait à sa disposition pas moins de 9 préparateurs mentaux. Rien ne peut donc lui échapper car il a tout prévu y compris perdre volontairement un set afin de ne pas hypothéquer le set suivant. Le préparateur mental n’a rien à voir également avec le psychologue du sport qui intervient dans d’autres domaines notamment la santé.
De nombreuses idées reçues ont été balayées par les deux orateurs. Le préparateur mental n’intervient pas spécialement pour les faibles, ne remplacera jamais l’entrainement et le travail. Le préparateur mental n’est pas un magicien. Il faut du temps pour qu’une vraie complicité s’établisse entre le préparateur et l’athlète.
Il n’existe enfin pas de solution miracle car répétons le, seul le travail paie. Pourtant, ce technicien car c’en est un qui se trouve à égalité dans le staff avec l’entraineur peut travailler dans la durée ce qui n’est pas le cas du coach qui est jugé dans l’immédiat sur ses résultats. Le préparateur mental est en tout cas promis à un bel avenir car » la prochaine génération sera mieux préparée« a conclu un des deux intervenants.
Lionel Herbet
Crédit photo : DR – Lionel Herbet