Alors que la saison touche à sa fin, Serge Tristram président de l’ESCLAMS tire le bilan d’une saison plus que réussie.
Quel bilan faites-vous de la saison ?
Ce n’est pas un secret, on est très fier de l’équipe. Si on ne parle que de l’équipe première, c’est une saison quasi parfaite avec une défaite à l’aller et une au retour assez anecdotique. Comme l’a dit le coach, on est en avance sur notre tableau de marche, car après avoir terminé cinquième, on voulait faire mieux cette année et continuer de se structurer pour jouer la montée l’année d’après. L’équipe a fait le job plus vite que prévu. Donc tant mieux. Et félicitations !
Vous finissez troisième National 3, y a-t-il des regrets de ne pas avoir fait mieux ?
Surtout de la fierté, même si effectivement quelques regrets, car on n’était pas loin de cette équipe de Saint-Vallier. Malgré leur renfort, on n’est pas passé loin. On a manqué de profondeur de banc. En même temps, on a couru deux lièvres à la fois, puisqu’on a voulu renforcer l’équipe réserve pour aller chercher l’accession en R1. Deux joueurs avaient joué le même jour avec cette équipe réserve. Là où ils ont été 12, nous, on était plutôt à huit, et cela fait la différence physiquement sur ce match.
Cela laisse-t-il des regrets, ou c’est un choix complètement assumé ?
C’est un choix complètement assumé, on voulait absolument faire monter cette équipe. Avoir trois divisions d’écart entre les deux équipes aurait été extrêmement problématique. Si un joueur de l’équipe réserve était venu dépanner en équipe première, il n’aurait pas pu jouer de la saison en B, même s’il n’a joué que 10 secondes. C’était donc impératif que notre équipe B monte elle aussi. Ou sinon, il faut un effectif pléthorique sur les deux formations, ce qu’on n’a pas aujourd’hui à Longueau.
Cela vous permet aussi de proposer plus facilement un double projet, notamment pour les jeunes joueurs ?
Oui, forcément, cela va nous aider. On voulait aussi pouvoir proposer aux jeunes qui sortent de notre formation un niveau plus correct. Cela va aussi permettre de préparer les joueurs pour potentiellement jouer plus haut. On est toujours dans l’ambition à court ou moyen terme de recruter local. Il faut pour cela pouvoir leur proposer des entraînements avec l’équipe première, voire des bouts de banc en NM2. Mais aussi leur permettre d’évoluer tout au long de la saison dans un niveau plus que correct.
Cette équipe réserve, j’imagine que c’est une fierté, car elle est composée exclusivement de joueurs issus du club ?
Oui, c’est une équipe qui est composée d’anciens qui sont là depuis longtemps et de jeunes joueurs qui, pour la plupart, ont doublé avec les U20. Ils ont d’ailleurs fait une très bonne saison en étant invaincus et champions des Hauts-de-France. Cette volonté d’amener au plus haut niveau des joueurs locaux et de les former, ce n’est pas de la poudre aux yeux, et surtout, ça peut marcher. Cela se traduit par l’excellente saison de nos équipes seniors, mais aussi de nos équipes jeunes, c’est donc du concret.
La saison prochaine, l’objectif sera le maintien pour les deux équipes ?
Pour l’équipe première, forcément, ce sera le maintien, car il y a un grand fossé entre les deux divisions. En R1, ce sera aussi le maintien avec un recrutement impératif, notamment dans le secteur intérieur. On va avoir un gros chantier de recrutement pour les deux équipes.
L’objectif était de conserver au moins 80% des joueurs. Avez-vous la certitude de conserver une grosse partie de l’effectif ?
On n’ est pas en avance sur les entretiens des joueurs. On n’a pas encore rencontré tout le monde. Mais on a bon espoir de garder une très grande partie de l’effectif. Je serais très surpris qu’il y ait énormément de départs. Notre volonté est vraiment de garder une énorme ossature pour poursuivre l’année prochaine.
Avez-vous déjà des départs, quelle que soit la raison ?
Non, pour le moment, on n’a aucun arrêt, mais il y a des joueurs sur lesquels on hésite pour différentes raisons. Aujourd’hui Dareon a une licence rouge. L’année prochaine, on n’aura le droit qu’à deux licences rouges et un seul Américain. On se pose donc des questions, car il faut absolument que ces deux joueurs apportent un énorme plus à l’équipe. Il y a aussi la difficulté de recruter un poste cinq français. En fonction du recrutement, on verra son avenir, mais aujourd’hui, il y a encore un doute. Cela est plus lié à la difficulté du recrutement qu’à ses performances. Il y a aussi des questions sur Kenny Kaufman. Il a connu une fin de saison difficile, avec notamment des relations tendues avec le coach. Pour le moment, rien n’est acté, mais de par son métier et ses activités autour, c’est dur de concilier l’ensemble.
L’objectif va être d’avoir un effectif fourni pour pallier les absences et d’avoir un effectif consistant à entraînement ?
Oui, on aimerait avoir 12 joueurs capables d’évoluer à ce niveau. Le tout en ayant un effectif aussi conséquent, en équipe réserve. On va connaître le départ de Thomas et de Kevin, deux joueurs importants qui quittent le club pour raisons personnelles et familiales. On va devoir compenser ces départs, ce sera fait avec l’apport de jeunes joueurs, mais aussi le recrutement. Pour l’équipe première, on vise quatre à cinq recrues en sachant qu’on a droit à quatre mutés. Pour l’équipe réserve, on aura le droit à trois mutés, auxquels on espère ajouter des joueurs non mutés, même si ce sera plus compliqué.
Le double projet peut permettre d’attirer certains joueurs en réserve ?
Je pense que dans un ou deux cas, c’est possible. Pour le reste, ce seront des joueurs qui viendront pour l’équipe réserve. Comme tout joueur qui évolue en réserve, c’est à eux de montrer qu’ils ont le niveau pour aller jouer plus haut. Mais avec la montée de l’équipe première, la marche est encore plus haute, mais c’est à eux de travailler et de nous prouver qu’on peut leur faire confiance. Cette année, on a eu de grosses difficultés à avoir du monde à l’entraînement avec les blessures et l’effectif réduit, donc forcément certains joueurs de la réserve seront intégrés aux entraînements de l’équipe première.
Aujourd’hui, le staff sera le même l’année prochaine ?
Salah (Koné, ndlr) va bien évidemment rester l’entraîneur. Même s’il reste quelques petits détails à régler. J’ai aucun doute là-dessus. Il sera toujours accompagné de Liam qui sera déchargé totalement de l’équipe réserve pour aider Salah sur chaque rencontre, d’autant qu’il est le seul, aujourd’hui, à avoir le diplôme nécessaire. On doit donc trouver un entraîneur pour l’équipe réserve l’année prochaine, ce qui n’est pas forcément évident.
Aujourd’hui, avez-vous déjà avancé sur le recrutement de certains joueurs ?
On a reçu de nombreux CV, et l’on étudie plusieurs profils. On cible un poste 1, un poste 3 et un poste 5 en priorité. Avec toujours cette contrainte de mutés et surtout des joueurs étrangers. Pour le moment, on a signé un joueur dont je ne peux pas donner le nom, mais c’est un poste 3-4 de plus de 2 m qui a la double nationalité américano-nigérienne. C’est un joueur qui a l’expérience N1 et N2. Pour le reste, rien n’est fait, mais on se voit quotidiennement pour étudier les différentes possibilités et boucler au plus vite. Avec une petite problématique, puisqu’on ne sait pas encore à ce jour quelle sera la subvention d’Amiens Métropole.
Vous avez l’expérience de la N2 aujourd’hui, c’est plus simple de préparer la saison en sachant à quoi vous attendre ?
Oui, on arrive aguerri, on est beaucoup plus calme et serein. On sait où l’on va et ce que l’on a besoin pour réussir sportivement, mais aussi les contraintes financières que cela implique. On ne fera pas n’importe quoi, et comme à chaque fois, on ne mettra pas le club dans le rouge pour réussir à tout prix. Nos expériences à ce niveau ont été difficiles financièrement pour le club, on ne veut pas reproduire les mêmes erreurs, même si aujourd’hui on a les reins plus solides.
La dynamique sportive et l’engouement autour du club aident-ils à fidéliser et attirer de nouveaux partenaires ?
Oui, forcément, cela aide. On a vécu une année sur le plan sportif brillante, mais on a surtout vécu une saison humainement très forte. Il s’est passé énormément dans le club avec la labellisation sur l’école de mini basket, mais on a aussi été labellisé club, trois étoiles sur la formation masculine. On a vraiment créé un club familial et aujourd’hui, de nombreux partenaires s’engagent avec nous pour aller même au-delà de l’engagement qu’ils avaient l’an passé. On a donc vraiment créé quelque chose et on travaille à l’arrivée de nouveaux partenaires. Donc, c’est forcément bénéfique pour le club et cela veut dire qu’on travaille plutôt bien.
On a vu cette saison, l’envie de créer un véritable show autour du terrain pour vous. C’est vraiment important pour attirer et finaliser le public ?
Il a vraiment cette volonté un peu à l’américaine que les gens viennent en famille au match et que quel que soit le spectacle sur le terrain, il passe un bon moment avec de nombreuses activités autour, et une véritable ambiance. Cela aide à attirer les gens, mais aussi à les fidéliser, même si on sait que les résultats sportifs ont un énorme impact sur le taux de remplissage de la salle. En tout cas, une véritable réussite, cette saison et l’impact du public a aidé aussi l’équipe à domicile. Il faut continuer sur ses efforts pour la saison prochaine.
Pour parler de la salle, il n’y a aucun danger qu’elle ne soit pas homologuée l’année prochaine ?
Non, la salle sera homologuée, il n’y a aucun doute là-dessus. On sait que c’est une salle dont le parquet est parfois glissant et qui à certains problèmes. C’est une salle vieillissante, mais elle représente l’ ADN du club. C’est parfois compliqué d’accueillir des partenaires privés dans la salle, mais on est attaché à ces derniers. La ville de Longueau nous accompagne au quotidien et c’est vraiment comme un partenaire et on ne voudrait pas partir d’ici. Après, on travaille avec la métropole pour recréer quelques évènements au Coliseum, donc on est fermé à aucune piste.
On sait qu’il y a des projets de refaire la salle ou d’en créer une autre, quel est votre avis là-dessus ?
Si demain on me propose une salle de 1500 places à Amiens, je ne dirais pas non, mais en même temps, je serai déçu de quitter Longueau. L’idéal serait de construire une nouvelle salle à Longueau, mais forcément cela a des coûts très importants. Aujourd’hui, le basket dans la Somme est référencé sur cette identité Longueau et on est attaché à rester ici. C’est à nous, association de Longueau, quel que soit le sport, de montrer à la collectivité et aux décideurs que l’on mérite d’avoir une nouvelle salle d’envergure. Des projets, il y en a. J’en suis certain, vu comment le maire soutient le sport dans sa ville, mais cela prendra forcément du temps.
Propos recueillis par Aurélien Finet
Crédit photo : Léandre Leber – Gazettesports.fr