A l’occasion du match de l’Amiens SC face à Henin-Beaumont, Lionel Herbet est revenu sur l’histoire de Léa Tellier-Bouazni, joueuse de l’équipe et de son frère Nabil Bouazni, boxeur amiénois.
Ils sont frère et sœur et ne se quittent pas. Le garçon Nabil est depuis novembre 2021 boxeur professionnel et la frangine Léa est la capitaine de l’équipe de football de l’Amiens SC. Tous deux ne manquent pour ainsi dire jamais le match ou le combat de l’autre et sont « supervisés » par la maman qui leur a donné le goût du sport puisqu’elle même a longtemps pratiqué la danse.
Dimanche dernier, les Amiénoises jouaient en championnat et Léa Tellier-Bouazni était évidemment à la tête de l’équipe qui s’est imposée largement 6-0. Pas très loin du terrain, un observateur connaisseur : le frère Nabil qui était venu au match avec la maman bien sûr. Léa et Nabil ont quasiment le même âge (27 ans) et ils sont nés à quelques mois d’intervalle. Dans leur prime jeunesse, tous deux ont pratiqué les mêmes sports : football, volley-ball, athlétisme et … boxe et puis un jour, étant donné qu’il fallait choisir, Nabil s’orienta vers la boxe et fréquente encore aujourd’hui la salle de la Veillère sous les couleurs de l’Amiens Boxing Club : « J’ai joué au football et porté le maillot de Rivery, Camon, le RC Amiénois en tant qu’attaquant ou milieu de terrain. Mais la boxe m’a fasciné et aujourd’hui, je compte sept combats pros avec six victoires et un nul. Pourquoi je me suis destiné vers la boxe ? Tout simplement parce que le sport collectifs; c’est compliqué et que je suis quelqu’un d’exigeant. Alors en boxe, je suis exigeant avec moi-même. Dans la vie, je suis éducateur spécialisé dans des foyers ».
On l’a deviné, la boxe ne fait pas vivre même en tant que professionnel. Nabil regrette un peu la situation de la boxe anglaise à Amiens, avec « deux clubs qui ne s’aiment pas vraiment et une municipalité qui pourrait en faire un peu plus. » Dès qu’il le peut, Nabil va voir le dimanche sa sœur évoluer à l’ASC : « Cela m’arrive de venir la voir jouer mais je la juge de manière objective. Je vous assure qu’elle apporte beaucoup à l’équipe. Mais c’est vrai que l’équipe est jeune et parfois frêle derrière. Elle apporte son expérience. Mais je pense que les jeunes joueuses ont vraiment besoin d’avoir encore plus de solidarité entre elles ».
Quant à la frangine Léa qui portait le brassard de capitaine, elle est la première supportrice de son frère et se trouve au bord du ring : « Bien sûr que cela me fait plaisir de voir mon frère et ma maman venir m’encourager. J’ai envie de les rendre fiers de moi. Et puis cela me donne encore plus la niaque. Mais ils sont capables de me mettre très bas si je suis mauvaise sur le terrain. Je suis d’une nature hargneuse mais comme mon frère, je suis exigeante avec moi-même. Quand je vais voir mon frère boxer, j’ai le stress et le trac car j’ai peur qu’il ne soit mis k.o. et qu’on ne sait vraiment jamais comment le combat va se dérouler. Je suis fière de ce qu’il fait et étant sa grande sœur j’aime le voir gagner. Finalement, compte tenu de nos personnalités, c’est bien que lui fasse un sport individuel et moi un sport co’. »
Lionel Herbet
Crédit photo : Léandre Leber et Théo Bégler – Gazette Sports