Fasse que Paris – Roubaix se déroule sans danger. Ce n’est malheureusement pas la première fois que nous abordons ce sujet qui est le danger dans les courses cyclistes qu’elles soient professionnels ou non. Il règne un danger permanent qui fait surtout des coureurs, les premières victimes.
Dimanche se déroule Paris – Roubaix, la plus grande et la plus belle course d’un jour au monde. Nous avons eu le bonheur de la suivre durant plusieurs éditions et au niveau des chutes, nous avons toujours en mémoire celle dont fut victime le Moreuillois Philippe Gaumont. Remontons quelques dizaines d’années en retard et on avait tendance à cette époque à penser que Paris – Roubaix n’intéressait plus grand monde, que cette course était devenue une épreuve disons ordinaire.
Le « local » Jean Stablinski, ancien champion du monde et parfait connaisseur de ce secteur avec l’appui d’Albert Bouvet qui était le patron de la course ont alors déniché une belle difficulté : la trouée d’Arenberg. Un passage à la fois glissant, parsemé de pavés, d’herbes ce qui rendait le parcours encore plus exigeant. Ce passage de la trouée d’Arenberg situé en fin de parcours était tellement dangereux qu’il est interdit aux voitures des directeurs sportifs mais cela n’empêchait pas que les chutes se multipliaient.
Cela ne peut pas passer sans tomber
Marc Madiot, Manager de Groupama-FDJ
Des chutes heureusement plus spectaculaires que dangereuses. Dimanche, le petit fils de Raymond Poulidor, Mathieu Van Der Poel, sera le grand favori en espérant que la course sera la plus régulière qui soit et dénuée de tout accident. Mais voilà que ce jeudi après midi, Marc Madiot le patron de l’équipe Groupama-FDJ en repérage sur Paris – Roubaix a lancé cette petite phrase qui interpelle au sujet de la trouée d’Arenberg : « Cela ne peut passer sans tomber ». S’il fait beau temps, les chutes seront moins nombreuses mais cela ne nous empêche pas de penser que le cyclisme est de plus en plus dangereux. La faute aux parcours, aux organisateurs, aux spectateurs qui veulent approcher au plus près les coureurs, à ces fameuses oreillettes qui font que les coureurs sont moins attentifs sur leur vélo et prennent de plus en plus de risques et pas seulement dans les arrivées.
Ainsi ce jeudi, la 4e étape du Tour du Pays Basque a été neutralisée et ce, en raison de graves chutes dont ont été victimes les cadors du peloton tels le Danois Vingegaard transporté à l’hôpital avec une minerve, le Belge Remco Evenpoel et le Slovène Primo Roglic. Ils sont tombés avec bien d’autres coureurs dans un virage à droite dans une descente. Un endroit très dangereux et qui a fait beaucoup de dégâts. Oui le cyclisme est aujourd’hui devenu un sport plus que dangereux. Il faudra que l’ UCI qui est sourde jusqu’à présent prenne des décisions mais le cyclisme est un sport aujourd’hui qui ressemble au football avec l’argent qui prime tout et la course aux points U C I.
Lionel Herbet
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr