Voici un siècle, lors des Jeux Olympiques qui s’étaient déroulés à Paris, l’équipe de France de water-polo avait créé une grande sensation. Elle était en effet devenue championne olympique et la finale s’était déroulée dans la piscine des Tourelles devant 8 000 spectateurs.
1924, le water-polo français était dominé par un club nordiste les Enfants Neptunes de Tourcoing et emmené par un joueur qui, aujourd’hui encore, est toujours considéré comme le meilleur joueur français de tous les temps : Henri Padou. Ce dernier était un pur Nordiste, puisque né à Roubaix. Henri Padou a participé à quatre Jeux Olympiques et après l’or de 1924, il a ramené le bronze en 1928 à Amsterdam.
Avec l’équipe de France, Henri Padou a eu l’occasion de jouer contre l’Américain Johnny Weissmuller qui fut le roi lors des épreuves de natation à Paris et qui, plus tard, deviendra le célèbre Tarzan au cinéma. Pourquoi nous évoquons ce beau souvenir du water polo français aux JO de Paris? Tout simplement parce qu’il est possible d’envisager qu’un siècle après les poloïstes français soient en mesure de réécrire l’histoire. Peut-on rêver que cet été l’équipe de France de water polo version 2024 puisse aussi ramener la médaille d’or ?
Le chemin est encore bien long mais ce qui s’est passé récemment lors des championnats du monde à Doha au Qatar incite à l’optimisme. En effet cette équipe de France, survoltée, a raté de peu la médaille de bronze, battue par l’Espagne. Les poloïstes français se sont inspirés du modèle handball et s’ils ne s’appellent pas les Barjots, ils ont choisi le terme « les Chasseurs », et dans le vestiaire, ils écoutent la chanson de Michel Delpech le Chasseur. Alors, oui on peut rêver et penser que l’équipe de France de water-polo peut rééditer l’exploit de 1924.
Puisque nous rêvons, on peut regretter que le champion olympique de natation l’Amiénois Jérémy Stravius qui s’était destiné à un certain moment vers le water-polo, n’ait pu poursuivre sa nouvelle carrière. Jérémy Stravius aurait mérité d’être le Tarzan français, le Johnny Weismuller moderne.
Lionel Herbet
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