Directeur des Sports au conseil départemental de la Somme, Jacques Favre était présent lundi soir à l’occasion de la cérémonie des vœux du CDOS qui s’est déroulée à la Maison des Sports d’Amiens. Nous l’avons bien évidemment questionné sur le départ l’an prochain de Mewen Tomac aux Etats-Unis, sans oublier aussi la situation actuelle du Club Somme 24 et des éventuels sélectionnés pour les JOP 2024
« Au sujet de Mewen Tomac, c’est d’abord un choix du nageur. Il va poursuivre sa carrière dans une université américaine et pour lui, ce sera intéressant d’avoir une expérience à l’étranger. Ce sera en tout cas après les Jeux. Quant aux sélectionnés, aujourd’hui il n’y en a pas. Bien sûr que nos meilleures chances résident dans l’athlétisme et la natation sans oublier le paralympique. Tous sont aidés à la fois par le Département mais aussi par leurs entraineurs. Cela fait en effet une année que nous avons décidé d’aider aussi les entraineurs samariens et cela leur permet de faire des choix de stages différents. Nous continuerons à les aider. Mais nous aiderons aussi ceux qui ne seront pas sélectionnés pour les Jeux.
La liste a été un peu modifiée en ce sens que certains qui ont arrêté la compétition sont retirés des listes. Ce n’est pas le cas de Stella Akakpo. Elle est toujours aidée car elle continue une action dans le transmettre et de faire de la communication auprès des athlètes. Six ou sept athlètes devraient être sélectionnés et ce serait déjà très bien. Il devrait y avoir un équilibre entre les JO et les Jeux paralympiques. »
Nous avons ensuite demandé à Jacques Favre, comment être le plus proche des athlètes qu’ils soient sélectionnés ou non ? Quelle attitude faut-il adopter à l’égard des athlètes qui ne seront pas sélectionnés ?
« Si l’athlète se trouve dans une trajectoire montante mais qu’il a échoué de peu pour la sélection, il lui faudra prendre un peu de temps, réfléchir en se demandant quels seront les prochains objectifs », poursuit Jacques Favre. « A savoir se retrouver dans le cocon familial et se demander s’il faut ou pas continuer sa carrière. Il faut aussi garder la lucidité ce qui est difficile. après un échec. Il sera important alors qu’il soit bien accompagné afin qu’il fasse le bon choix. Il lui faudra se redonner le temps et ne pas se fixer tout de suite des objectifs élevés. Il y a beaucoup d’exemples d’athlètes qui ont d’abord échoué et ensuite ont réussi. Il faut aussi que les clubs soient très forts pour qu’ils accompagnent leurs athlètes après un échec. Un club ne doit pas s’occuper d’un athlète du moment où il gagne. Vous savez, rater un objectif fait partie du sport. L’important est de savoir comment on se relève après un échec. Chaque parcours est différent. »
Enfin, dans le contexte actuel faut-il être inquiet pour le déroulement des Jeux ?
« Les Jeux c’est toujours une quinzaine un peu différente », note Jacques Favre. « D’un seul coup les projecteurs s’allument sur les tatamis, les pistes, les piscines, les rings etc. Finalement à ce moment précis, le sport prend toute sa place. Mais je reconnais que pour les athlètes se préparer dans cet environnement un peu instable, n’est pas simple. Toutefois, l’athlète de haut niveau possède cette capacité à rester focus sur ses objectifs et à sortir de sa bulle au moment de la compétition. Quand on rencontre un athlète de haut niveau, il faut toujours être dans l’encouragement, être positif et sensible à sa fragilité. Aux Jeux Olympiques, il y aura trois hommes sur le podium, des finalistes et beaucoup qui vont échouer. A Paris, il n’y aura qu’un gagnant. »
Enfin, Jacques Favre a conclu sur une note positive, celle de voir les jeunes de notre pays faire du sport un peu à la mode scandinave : « Je rêve qu’un jour le sportif puisse avoir une licence multisports avec l’objectif dans une même année de s’adonner à plusieurs sports avec la même licence. Nous y arriverons et j’en suis persuadé. »
Lionel Herbet
Crédit photo : Lionel Herbet – Gazette Sports